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1890-1910 – Les victimes des atrocités belges au Congo

«Coupez la tête des hommes et pendez-les dans les villages, ayez des relations sexuelles avec les femmes autochtones et suspendez les enfants et les femmes à des croix.»

Le roi Léopold II de Belgique à ses généraux, en référence aux habitants de sa colonie personnelle au Congo. Un enfant victime des atrocités belges au Congo se tient aux côtés d’un missionnaire, Congo, ca. 1890-1910

Sa majesté le roi Léopold II.

Contexte:

L’État libre du Congo était un État privé d’Afrique centrale appartenant au roi Léopold II de Belgique fondé et reconnu par la Conférence de Berlin de 1885. Au cours des 23 années (1885-1908), Léopold II a dirigé le Congo, il a massacré 10 millions d’Africains en coupant leurs mains et leurs parties génitales, les flagellant à mort, les affamant dans les travaux forcés, détenant une rançon pour les enfants et brûlant des villages. La partie ironique de cette histoire est que Léopold II a commis ces atrocités en ne mettant même pas les pieds au Congo. Sous l’administration de Léopold II…

(Imaginez-vous juste au lieu de cet homme)

Un Congolais regarde la main et le pied coupés de sa fille de cinq ans qui a été tuée, et prétendument cannibalisée, par les membres de la milice anglo-belge India Rubber Company.

L’homme en photo est Nsala.

La photographie a été prise par Alice Seeley.

Son récit écrit sur cette photographie se trouve dans le livre Don’t Call Me Lady:
The Journey of Lady Alice Seeley Harris:

Il n’avait pas atteint son quota de caoutchouc pour la journée, alors les surveillants nommés par les Belges avaient coupé la main et le pied de sa fille. Son nom était Boali. Elle avait cinq ans. Puis ils l’ont tuée. Mais ils n’étaient pas terminés. Puis ils ont tué sa femme aussi. Et parce que cela ne semblait pas assez cruel, assez fort pour défendre leur cause, ils ont cannibalisé Boali et sa mère. Et ils ont présenté à Nsala les jetons, les restes du corps autrefois vivant de son enfant chéri qu’il aimait tant.

La société ABIR Congo (fondée sous le nom d’Anglo-Belgian India Rubber Company et plus tard connue sous le nom de Compagnie du Congo Belge) a été la société désignée pour exploiter le caoutchouc naturel dans l’État indépendant du Congo. ABIR connut un essor jusqu’à la fin des années 1890, en vendant un kilo de caoutchouc en Europe jusqu’à 10 fr qui ne leur avait coûté que 1,35 fr.

Des hommes se tenant la main séparés des victimes.

Un prêtre catholique cite un homme, Tswambe, parlant du fonctionnaire détesté de l’Etat Léon Fiévez:

De tous les corps tués sur le terrain, il fallait couper les mains. Il voulait voir le nombre de mains coupées par chaque soldat, qui devait les apporter dans des paniers… Un village qui refusait de fournir du caoutchouc serait complètement nettoyé.

Une illustration tirée de «Le Congo et la fondation de son État libre; une histoire de travail et d’exploration».

Henry Morton Stanley, le « casseur de pierres » au service du roi

Le principal obstacle à l’avancée des colons le long du grand fleuve sont les cataractes : des immenses chutes d’eau qui coupent en deux le territoire, délimitant un Congo d’en-bas et un Congo d’en-haut. Le roi donne le commandement des opérations à Stanley qui, le premier, avait descendu le fleuve Congo depuis l’Est jusqu’à l’Atlantique. Durant les sept années qui suivent, Léopold subventionne les nombreuses expéditions menées par l’explorateur, visant à créer d’abord un passage entre le bas et le haut Congo, puis à organiser les infrastructures nécessaires au commerce dans tout le bassin centrafricain.

Sous le règne de Léopold II, la faune unique du Congo était un jeu équitable pour le sport tué par presque tous les chasseurs qui pouvaient réserver un passage et payer un permis de chasse.

Le partage berlinois du « gâteau africain » entre puissances occidentales


La Conférence de Berlin est organisée par Bismarck pour l’Allemagne : cette nation nouvelle cherche à défendre ses acquisitions tardives dans le jeu colonial de la fin du XIXe siècle, tout en détournant la France de l’Alsace-Lorraine, terreau de contestations nombreuses depuis la guerre de 1870. Cette conférence internationale réunit quatorze pays européens, la Russie, les États-Unis d’Amérique, ainsi que l’Empire ottoman [VI]. Elle vise à régler pacifiquement les litiges survenus en Afrique, à la suite des conquêtes coloniales. Aucun Africain n’est présent.

Trois litiges principaux concernent presque exclusivement le Congo. Les questions sont : la liberté de commerce dans le bassin du Congo, la liberté de navigation sur les fleuves du Congo et du Niger, les formalités à remplir pour rendre effective l’occupation de cette zone dans la course à sa colonisation. L’Allemagne, ainsi que d’autres pays, souhaiterait voir cette immense zone au centre du continent rester neutre et ouverte au commerce pour tous. Ils craignent que les rivalités inter-coloniales se rallument, rivalités qui coûtent cher et troublent le rendement économique des colonies. La France et l’Angleterre surveillent tout cela d’un œil sobrement supérieur. Les deux grandes puissances coloniales considèrent que si ce territoire est accordé au petit roi belge, il sera aisé de le lui subtiliser plus tard.

« John Kirk ne désespérait pas que « le projet du Congo put être détourné entre des mains anglaises » (1882). Plus intéressée encore, la France calma son impatience en avril 1884, après que Léopold II lui eut reconnu un « droit de préférence » au cas où le roi propriétaire du Congo en viendrait à vendre ses possessions. »

Le roi Léopold II a également été représenté dans «Heart of Darkness» de Joseph Conrad.

David SCHMIDT

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