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Lola Daviet, 12 ans, assassinée

Le meurtre de Lola déclenche une polémique sur l'immigration en France

Une femme regarde des fleurs exposées devant l’immeuble où vivait une écolière de 12 ans, Lola, qui a été assassinée.


Le chagrin et l’indignation suscités en France par le meurtre d’une fillette de 12 ans retrouvée dans une malle en plastique à Paris se sont transformés en un débat politique sur le statut de migrant du suspect.

Le corps de Lola a été retrouvé vendredi dernier dans une cour à l’extérieur de l’immeuble où elle vivait.
Une femme de 24 ans a été placée en détention provisoire, soupçonnée de meurtre, de viol et d’actes de torture.

Il est également apparu qu’il s’agissait d’une immigrée algérienne ayant reçu l’ordre de quitter la France.

Peu après la rencontre du président Emmanuel Macron avec les parents de la jeune fille assassinée au palais de l’Élysée, mardi, et la promesse de son soutien total, les opposants politiques de droite et d’extrême droite ont accusé le gouvernement de laisser tomber la famille.

Lors d’une séance animée à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, du parti d’extrême droite Rassemblement national, a condamné la politique migratoire « laxiste » du gouvernement.

« Le suspect de cet acte barbare n’aurait pas dû se trouver dans notre pays ; qu’est-ce qui vous empêche de mettre enfin un terme à cette immigration incontrôlée et clandestine ? », a-t-elle lancé.

Le Premier ministre Elisabeth Borne lui a lancé un appel à « faire preuve d’un peu de décence » et à respecter la douleur des parents et la mémoire de Lola, en disant : « Laissez la police et la justice faire leur travail ».

Lola a disparu vendredi dernier après avoir raté le court trajet qui la ramenait de l’école dans le 19e arrondissement du nord-est de Paris. En fin de soirée, son corps a été retrouvé dans une malle sur roues.

Un examen post-mortem a révélé qu’elle avait souffert d’une défaillance cardio-respiratoire « avec des signes d’asphyxie et de compression cervicale ». Des blessures ont été découvertes sur son visage, son dos et son cou, mais n’ont pas entraîné sa mort.

Paris choqué par le meurtre d’une fillette de 12 ans retrouvée dans une malle.

Le père de la fillette étant le gardien de l’immeuble, il a rapidement récupéré une vidéo de vidéosurveillance montrant le suspect, Dahbia B, en compagnie de sa fille dans le hall de l’immeuble, vendredi après-midi. Un homme âgé de 43 ans a été accusé d’avoir aidé à cacher le corps de la jeune fille.

Les opposants politiques du gouvernement ont rapidement mis en avant le statut de Dahbia B en tant qu’immigrante illégale.

Elle a d’abord été arrêtée dans un aéroport français le 20 août parce que son permis de séjour était périmé. Elle était entrée légalement en France en tant qu’étudiante il y a six ans. Dahbia B a été sommée de quitter le territoire français dans un délai d’un mois, en vertu d’un ordre connu sous le nom d’OQTF (obligation de quitter le territoire français).

Bien que certains ordres soient plus immédiats, Dahbia B n’ayant pas de casier judiciaire, elle n’a pas été placée en détention. Les ordres d’OQTF sont notoires car seul un sur dix est respecté, et les Algériens sont parmi les nationalités considérées comme les plus susceptibles d’abuser du système.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé l’extrême droite à réfléchir aux conséquences de ses paroles, après qu’Éric Zemmour, ancien candidat à l’élection présidentielle, a qualifié le crime de « francocide », c’est-à-dire le meurtre d’un Français. Il y a eu, a déclaré le ministre à la radio RTL, beaucoup d’indécence dans certaines réponses politiques.

Plusieurs autres personnalités de droite ont également critiqué le gouvernement, le député républicain Éric Pauget déclarant au ministre de la Justice que « Lola a perdu la vie parce que vous n’avez pas expulsé ce ressortissant ».

Lola a été vue vivante pour la dernière fois dans le hall de son immeuble.

Le mystère plane sur le mobile du meurtre et l’avocat du suspect a condamné les différentes rumeurs qui circulent localement. Le procureur de Paris a révélé qu’un chiffre un et un zéro étaient inscrits sous les pieds de la victime, mais n’a pas suggéré de raison.

Un motif potentiel cité par des sources proches de l’enquête est un différend entre le principal suspect et la mère de Lola. Dahbia B vivait dans le même immeuble que sa sœur, mais lorsqu’elle a demandé un laissez-passer pour entrer dans le bloc d’appartements, la mère de Lola a refusé.

La suspecte est placée à l’isolement à la prison de Fresnes, au sud de Paris. Elle aurait été victime de violences conjugales il y a plusieurs années et devrait subir un examen psychiatrique.

Une manifestation silencieuse en hommage à Lola a été annulée mercredi à la demande de la famille. Cependant, un rassemblement devrait avoir lieu le lendemain, auquel plusieurs politiciens d’extrême droite devraient prendre part.

L’enquête …

Le corps de la collégienne était dissimulé par des tissus. Deux valises cabine étaient posées à côté de la malle. L’autopsie pratiquée, samedi 15 octobre, a déterminé que Lola était morte d’une « défaillance cardiorespiratoire avec manifestation asphyxique et signe de compression cervicale », selon un communiqué de la procureure de Paris, Laure Beccuau.

Devant les enquêteurs, Dahbia B. a d’abord reconnu les faits, avant de les contester. D’après Europe 1, la suspecte aurait déclaré avoir entraîné la victime jusqu’à l’appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l’enfant, elle lui aurait imposé de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d’autres violences ayant entraîné la mort. Puis, elle aurait dissimulé le corps dans la caisse. Un zéro et un 1 étaient inscrits en rouge sous chaque pied de la victime.

David SCHMIDT

 

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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