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Comment surmonter la peur d’une discussion ?

Comment surmonter la peur d’une discussion ?
Une conversation ou une prise de parole peut être plus facile que vous ne le pensez.

Une personne sur cinq est concernée

Cela fait des siècles que les gens s’interrogent sur la capacité à parler en public. On raconte même que le grand orateur romain Cicéron (106 av. J.-C. – 43 av. J-C.) pâlissait et se mettait à trembler avant chacun de ses discours.

Pour certaines personnes, le fait de devoir faire une conversation est un tourment horrifiant. Si c’est votre cas, il est probable que vous vous souveniez dans les moindres détails de vos dernières tentatives pour trouver un moyen de faire la conversation lorsque le silence était considéré comme impoli et inhospitalier.

Vous êtes à la recherche de nouvelles idées pour combler ce silence gênant. Vous avez maintenant l’impression que c’est à vous qu’il incombe de trouver un nouveau sujet de discussion intelligents.

Si vous avez suivi les récents défilés et cérémonies royaux en l’honneur de la défunte reine Elizabeth II, vous avez peut-être remarqué que les commentateurs semblaient être exceptionnellement doués pour dire quelque chose alors qu’il n’y avait rien à dire.

Avez-vous remarqué le nombre de fois où ils répétaient la même observation ou revenaient sur les mêmes faits historiques concernant la défunte reine et sa monarchie ?
Comment ont-ils réussi à remplir le temps malgré un manque de contenu ?
Que pourriez-vous apprendre d’eux ?

Les petites conversations et leur importance

L’art de communiquer commence par l’écoute. Arrêtez de préjuger de ce que pensent les autres. Invitez-les à parler d’eux. Développez l’écoute active, par des mouvements de la tête, en reformulant le discours de votre interlocuteur, en rebondissant sur ce qu’il est en train de vous dire plutôt que de penser à votre prochain monologue. Laissez de la place à l’autre, mais sans vous effacer. Un dialogue sain se traduit par un temps de parole équilibré. Ne confondez pas écoute et complaisance ; n’hésitez pas à marquer votre désaccord sur certains points ou y poser des nuances, mais seulement après avoir écouté l’autre jusqu’au bout.

Sur ce dernier point, imaginez qu’un professionnel de la santé vous interroge pour déterminer la qualité de vos fonctions physiques et de vos symptômes.

Qu’est-ce qui vous ferait croire que vous pouvez admettre que quelque chose ne fonctionne pas si bien que ça, surtout si votre problème est un problème auquel vous préférez ne pas penser, et encore moins parler ?

Utiliser le bavardage pour engager la conversation

C’est ici que la petite conversation peut servir à égaliser le rapport de force dans une situation d’entretien.
Les chercheurs ont utilisé de petite conversation pour établir une relation et permettre à la personne interrogée de se sentir plus à l’aise pour partager ses sentiments d’anxiété.

Maintenant que vous êtes conscient de la valeur du bavardage comme moyen de réduire les différences de pouvoir et de créer un lien entre deux participants à la conversation, il est temps de passer à autre chose et d’examiner les outils spécifiques que vous pourriez adopter pour améliorer vos compétences en matière de bavardage.

Tout d’abord, vous pouvez vous arrêter et réfléchir à l’idée d’une « différence de pouvoir ou de savoir » entre vous et votre interlocuteur.

En France, une personne sur deux affirme avoir peur de parler avec un inconnu. Pourtant, on est fait pour s’entendre ?

Nous connaissons tous ces longs silences gênants dans l’ascenseur, cette envie d’aborder quelqu’un sans savoir comment s’y prendre, ce manque d’assurance face à notre patron qui nous impressionne ou encore cette peur incontrôlable de prendre la parole en public… Démarrer un dialogue pour apprendre à connaître quelqu’un, pour rompre un silence pesant ou pour se mettre en avant peut se révéler très stressant… Peut-on discuter avec tout le monde ? Y-a-il une « formule magique » ? Comment surmonter son appréhension du jugement des autres ?

Optez pour les questions ouvertes plutôt que les questions fermées qui laissent moins d’espace à la discussion. Si vous demandez : « Est-ce la première fois que vous venez à ce spectacle ? », votre interlocuteur risque de ne répondre que par oui ou par non. Ce qui mène la discussion à une impasse. Si vous interrogez : « Qu’est-ce qui vous a plu dans ce spectacle ? », vous ouvrez la porte à la discussion

Impliquez-vous. Les timides aiment se rabattre sur les pronoms impersonnels qui ne les engagent pas. Lorsque votre conjoint vous demande si vous avez envie d’aller au cinéma et que vous répondez : « oui, on peut » ou « pourquoi pas », vous évitez de vous positionner.
Soyez plus assertifs : « Oui, j’ai envie d’aller au cinéma, ça va me changer les idées ». Ou bien : « Je n’ai pas envie d’aller coucher trop tard. Je préférerais regarder simplement un film à la maison. Est-ce que ça te convient ? ». Ou encore : « Je n’ai pas d’envie particulière. Si ça te fait plaisir d’aller au cinéma, je t’accompagne ». Communiquez donc vos sentiments.

Qu’est-ce que la glossophobie ?

L’anxiété ou phobie sociale est un trouble anxieux parmi les plus fréquents, se traduisant le plus souvent par une glossophobie.

Le terme glossophobie désigne la peur de parler en public, face à un groupe. Cette phobie est particulièrement répandue, puisqu’on considère que les trois-quarts de la population ont une certaine forme d’anxiété à l’idée de s’exprimer devant un public.

Les symptômes sont une anxiété, avant même de s’exprimer en public, qui intervient à la seule idée de devoir parler une gêne physique (sensation de nausée et crises de panique).

Vous êtes peut-être assis à côté d’une personne que vous ne connaissez pas très bien lors d’un dîner organisé par un ami commun. Peut-être que dans le passé, lorsque vous vous êtes trouvé dans une situation similaire, vous avez décidé de briser la glace en posant un tas de questions. Sans vous en rendre compte, vous avez peut-être créé une dynamique qui vous fait passer pour un/une « intervieweur(euse) ». Plus vous posez de questions, plus vous donnez l’impression que l’autre personne n’a pas envie de fournir des informations à quelqu’un qui semble si « curieux ».

Une autre approche utilisée pour détourner cette possibilité de barrage de questions consistait à demander aux personnes présentes de partager leurs réflexions sur un morceau de musique ou une photographie.

Pour transposer ces stratégies à une occasion sociale ordinaire, vous pouvez essayer d’aborder des sujets qui permettent à l’autre personne de raconter des histoires sur elle-même. Vous pouvez même raconter une histoire qui, selon vous, est suffisamment neutre pour permettre à l’autre personne de décider si elle souhaite ou non partager ses propres réflexions en retour.

Le bavardage comme tremplin pour de meilleures relations

Si le simple partage d’expériences suffit à mettre un participant à la recherche suffisamment à l’aise pour aborder des sujets difficiles. Vous et votre voisin, désormais en bons termes, pourriez vous adonner à des activités communes en profitant de votre proximité. Peut-être apprendrez-vous quelque chose de nouveau sur l’endroit où vous vivez qui pourrait vous donner des conseils utiles.

Dans les situations où vous rencontrez quelqu’un de nouveau, il existe un nombre infini de possibilités pour qu’une petite conversation débouche sur une « grande conversation ». En cumulant vos « expériences vécues »,  dans une conversation, vous pouvez aider l’autre personne à sentir que vous êtes une personne à qui on peut faire confiance.

Les timides se sentent parfois obligés de briller d’intelligence et de profondeur à la moindre de leurs interventions. Sachez rester léger. Sachez parler de la pluie et du beau temps. Sachez poser une question anodine, dont le but est simplement d’engager la relation. Cultivez la convivialité. Accordez de l’importance aux conversations banales.

Qui sait où tout cela peut mener ?

En résumé, considérez la conversation comme une occasion de partager des expériences de vie avec des personnes nouvelles ou familières, plutôt que comme un test de vos compétences sociales. Votre épanouissement, et celui de vos interlocuteurs, pourrait en bénéficier de manière inattendue.

David SCHMIDT

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