David SCHMIDTForbach (57)

Effondrement et résilience

Effondrement et résilience alimentaire,

Interview de résilience alimentaire, avec Claire et Inès. 09/01/2020.

D.S :Comment vous est venu cette idée de vous engager à sensibiliser les citoyens sur les risques d’un effondrement et en même temps mettre en avant les produits issus de l’agriculture ?

Inès: On ne parle pas de suite d’un effondrement, mais on parle plutôt de l’alimentaire parce que c’est un besoin primaire. On estime qui il a une menace qui plane, qu’importe son origine, une cyberattaque, une pénurie de carburant, une grève des camionneur ou un dérèglement climatique. Si demain, les supermarchés ne sont plus alimentés, à Forbach, on ne tient pas plus de 3 jours. Cela mettra en danger l’ordre public et la sécurité de nos citoyens, du coup la question et très simple ;
Qu’est-ce qu’on fait demain si on n’a pas anticipé ?
On pourrait assister à une escalade de la violence pour se nourrir.
Notre but aujourd’hui et de sensibiliser les citoyens et notamment les candidats, parce qu’à notre sens, c’est de leur devoir, d’être prêt demain à faire face à cette éventualité. On peut le voir aujourd’hui avec les mouvements sociaux ou de grève, que l’on peut avoir une pénurie ponctuelle, c’est donc important, nous qui sortons du silence en alertant les pouvoirs publics.

D.S:Nos agriculteurs souffrent déjà de revenu vu à la baisse chaque année, pensez-vous leur donner un nouveau souffle dans leurs revenus si ces projets aboutissent ?

Inès: Je pense que oui, dans les 5 points que l’on propose, celui-ci est le 2e, on demande aux collectivités de solliciter les supermarchés d’ouvrir des points de vente avec une marge très faible, parce que l’on connaît déjà les difficultés de nos agriculteurs. L’idée c’est qu’il puisse vendre à moindre coût, surtout que c’est eux qui nous rendent services, donc à notre sens, se projet permet aussi de revalorisé ces acteurs, qui sont des métiers noble et qu’il faut revalorisé, au profit d’une société de consommation qui nous met en danger. La démarche de Claire, Julien, SOS Maires et moi-même se veut collective. Notre objectif, c’est de mettre autour de la table les acteurs concernés, et d’être dans une démarche horizontale, le contraire de ce qui se fait aujourd’hui, ou l’on est dans une démarche descendante.

D.S: Avez-vous des chiffres de base sur une ville ou un village et le rationnement nécessaire en cas d’effondrement ?

Inès: Mon ami julien a des chiffres que je vais vous communiquer, par contre il y a une étude qui a était faite en 2017, et Forbach est sorti 100e de ce classement. On a des chiffres qui font très froid dans le dos, une ville comme Paris, si les magasins ne sont pas approvisionnés, elle tient 3 jours. Face à ces chiffres, il est temps de réagir concrètement, et de dépasser les discutions stériles.

D.S: Les marges du marché sont plus favorables aux distributeurs qu’aux producteurs, vous vous êtes préparé à affronter ces lobbies, qui eux veulent défendre leurs marges de recettes ?

Inès: Cette réflexion précise, s’inscrit dans nos références globales. Promouvoir la résilience alimentaire c’est promouvoir une économie qui existe en France, qui s’appelle « L’économie sociale et solidaire » qui a passé une lois en 2014, il y a des personnes qui travaille dans ce domaine, donc c’est bien la preuve qu’il y a d’autres modèles économiques qui peuvent être utile socialement. Il faut permettre à cette économie la diversité de nos produits. On est conscient qu’il y a ces lobbies, mais face à ce danger qui nous guète, on pense qu’il ne faut plus avoir peur et oser proposer une autre alternative si on veut s’en sortir.

D.S: Par rapport à la mise en place d’un plan d’action, il existe dans certaine ville des centrales d’achats, pensez-vous que l’on pourrait, dans une ville comme Forbach, créer une centrale d’achat uniquement dédiée à la production locale et donc des produits de nos agriculteurs locaux ?

Inès: Il existe déjà une structure comparable, qui fonctionne et qui n’est pas assez connu, l’AMAP, les paniers d’ici de Forbach, et l’association consom’acteur qui propose des commandes groupés, qui permette de fonctionner sur ce système-là. Il y a déjà des initiatives, mais on a tendance à regarder ailleurs alors que ces structures existent déjà sur le territoire. On pense donc qu’un tel projet est possible, une manière coopérative pour repenser notre rapport à la consommation et notre façon d’acheter. Arrêter d’être des consommateurs et devenez des consom’acteurs.

D.S : Vous militez pour nos agriculteurs, savez-vous aussi qu’on les pointe du doigt sur l’utilisation du glyphosate, et que le citoyen qui reste figé sur l’utilisation de ce produit, puisse reprocher la qualité des produits de la ferme aujourd’hui ?

Inès : Ça, c’est parce que l’on veut que les choses aillent trop vite d’un coup, il faut comprendre que l’on entreprend une transition, ce qu’on propose-là , c’est commencer par la résilience alimentaire, pour aller vers une transition globale. Oui, il y a ces problématiques, mais c’est problématique doivent être accompagné. Il faut rester lucide, tous les agriculteurs ne vont pas utiliser des produits, et d’autre joue le jeu de la transparence s’ils veulent que les consommateurs et les consom’acteurs ont une transparence sur les produits qu’ils consomment. Autant les collectivités que les citoyens aient confiance dans ce qu’ils consomment, c’est tout de même une des base majeur de la transition en bonne et due forme.

D.S: Plus personnellement Inès, vous avez dans une vidéo, décris vos problèmes de santé à cœur ouvert, ils sont très sérieux et vous handicape. J’ai envie de savoir d’où vous vient cette force de militer sur un sujet aussi important, sans vous effondrer vous-même ?

Inès : Je vais vous dire, je m’effondre très régulièrement, mais j’ai développé la capacité de résilience, et c’est pour cela que dans cette vidéo, je parle du passage l’individu au territoire. Il existe des technique et outils pour un territoire donc je pense qu’il faut juste apprendre à devenir résilient, et cela s’apprend, ça s’anticipe. Si j’ai réussi à le faire au niveau individuel, je suis convaincu que de façon collective, on peut aussi y arriver. Cette force-là, elle me sert de base, c’est un moteur. Maintenant, je ne suis pas seul sur la planète et je pense que c’est pour moi presque un devoir de citoyen de s’engager au service du collectif parce que vu les enjeux planétaires, on doit s’en sortir tous ensemble. D’où ma motivation, on est pas tout seul sur terre donc on doit travailler ensemble.

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David SCHMIDT.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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