Arromanches-les-Bains (Calvados)

Parmi les villes de Normandie, pendant les batailles de 1944, Arromanches fut l’une des villes où fut construit un port artificiel pour les troupes de la libération. En effet il était plus facile de créer un port que d’en prendre un. Les défenses allemandes était particulièrement efficace pour défendre les ports principales de France.

Libération : 6 juin 1944

Unités déployées :

Anglais: 1st Battalion Hampshire Regiment, 231st Infantry Brigade, 50th Infantry Division.
Allemand:  1 Grenadier-Regiment 916, 352. Infanterie-Division

Histoire :

La plage d’Arromanches-les-Bains (ou Arromanches) est connue depuis au moins le XVIIIe siècle pour le calme de la mer à cet endroit. Sur les anciennes cartes de la région, cet endroit est répertorié comme un lieu privilégié en cas de mouillage.

Deux siècles plus tard, les Alliés projettent d’installer un port artificiel, construit en Grande-Bretagne, remorqué à travers la Manche et monté pièce par pièce. Ils prévoient d’en installer deux : l’un devant Colleville-sur-Mer (appelé code Mulberry A), l’autre devant Arromanches-les-Bains (Mulberry B).

Le village d’Arromanches est encastré entre deux falaises et les Alliés ne veulent pas transformer cette localité en un champ de ruines. Cela aurait pour effet de rendre les routes impraticables et tout le ravitaillement débarqué du port artificiel serait retardé vers le front. Il n’y aura donc pas de débarquement devant Arromanches : les Alliés envisagent de prendre cette localité à revers pour éviter tout bombardement et toute destruction inutile.

Cependant, si cette localité est intégrée dans la zone unité ne débarque devant Arromanches-les-Bains le 6 juin 1944. Le régiment qui devait prendre Arromanches, le 1st Battalion Hampshire Regiment commandé par le lieutenant-colonel David Nelson-Smith, débarque devant Asnelles et avance vers l’ouest. Les Allemands, appartenant au 1er Bataillon du 916. Grenadier-Regiment de la 352e Division d’infanterie, se défendent sans relâche et ralentissent la vitesse de progression des Anglais. Vers 19 heures, les premières unités du Hampshire Regiment atteignent Arromanches et s’emparent de la station radar de la Kriegsmarine au sommet du plateau oriental. A 22h30, toutes les poches de résistance sont détruites et le village est entièrement libéré.

C’est le soir du jour J que les premiers bâtiments destinés à servir de brise-lames arrivent au large d’Arromanches. Ils se sabordent dans les jours qui suivent. La construction du port artificiel de Mulberry B commence le 7 juin 1944 et dans le village quelques maisons sont volontairement détruites pour permettre aux convois d’emprunter les routes sans difficulté.

Les premiers déchargements sont effectués à partir du 14 juin.

Une forte tempête le 19 juin détruit le port dédié aux Américains à Omaha Beach, Mulberry A. Celui d’Arromanches a subi de nombreux dégâts mais est facilement réparable ; Il fonctionnera seul pendant un mois, déchargeant près de 10.000 tonnes de matériel par jour.

Pendant la bataille de Normandie et pour les deux ports artificiels : 400 000 soldats, 500 000 véhicules et 4 millions de tonnes de matériel transitent par les Mulberries A et B. Durant la dernière semaine de juillet 1944, le trafic est à son maximum avec 20 000 tonnes déchargées par jour. Le port Mulberry B d’Arromanches est utilisé jusqu’au 19 novembre 1944.

Aujourd’hui, de nombreux vestiges de ce port artificiel subsistent dans la baie d’Arromanches.

Le musée du débarquement

Il a été construit à l’initiative de Raymond Triboulet et inauguré le 5 juin 1954, par René Coty, président de la République. C’est le premier musée construit pour commémorer le débarquement de Normandie1.

Le musée est situé sur l’esplanade qui borde la plage en face de laquelle fut établi le port artificiel. De larges baies vitrées permettent aux visiteurs d’observer les vestiges du port artificiel.

Des maquettes animées des pontons et des routes flottantes et un diorama permettent de comprendre la construction et le fonctionnement du port.

Divers objets, des armes, des uniformes, des photos sont exposés dans différentes salles dédiées à chaque nation : Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis.

Un film documentaire de 30 minutes tourné pendant les préparatifs du débarquement est projeté pour clôturer la visite.

David SCHMIDT