Forbach (57)

Forbach sous les bombes

Quand la France déclare la guerre à Poutine

Imaginons un instant que notre cher président, Emmanuel Macron, après avoir terminé de coiffer soigneusement sa mèche présidentielle devant un miroir Louis XV incrusté de diamants, décide sur un coup de tête (probablement après un excès de Red Bull bio et d’eau bénite) de déclarer la guerre à Vladimir Poutine. Commence un conflit dont l’origine reste aussi mystérieuse qu’un épisode inédit de Joséphine, Ange Gardien.

Et voilà que Forbach, ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa légendaire sauce blanche, capitale mondiale autoproclamée du kebab cosmique, notre paisible cité du charbon se transforme subitement en théâtre d’opérations militaires où les seuls tirs entendus jusque-là étaient ceux des pétards des jeunes du Wiesberg, lors des soirées pyrotechniques non-officielles.

Premier signe avant-coureur de l’apocalypse locale, la pénurie.

En moins de temps qu’il n’en faut à un Forbachois pour râler sur Facebook avec une orthographe approximative, le centre commercial du Cora (Non je ne veux pas encore dire Carrefour) devient une zone de combat plus féroce qu’un match de foot Sarreguemines-Forbach un samedi soir, un terrain d’affrontements digne de Mad Max version Moselle-Est.

Les Forbachois se ruent sur les denrées essentielles, papier toilette triple épaisseur parfumé à la lavande de Provence, flammekueches nucléaires au Munster radioactif enrichi au plutonium importé clandestinement de Cattenom, pizza surgelées et bien sûr, les pâtes Panzani désormais cotées en bourse à Wall Street.

Résultat, la pénurie est telle que le marché noir du kebab explose littéralement (comptez désormais 65 euros le sandwich sauce blanche, supplément missile hypersonique). Les sandwichs jambon beurre emmental s’échangent à présent contre des barils de pétrole ou des bitcoins. Les gels douches sont devenues plus rares et précieux que des autographes de Johnny Hallyday authentifiés par Nostradamus.

À peine le chaos installé, voilà le couvre-feu qui débarque comme une pénitence divine dès 19h59 !

À partir de 20h pile, Forbach s’éteint plus vite que ta lumière quand t’as pas payé EDF. La ville plonge dans l’obscurité totale plus vite qu’un agent des impôts annonçant un redressement fiscal.

Le Wiesberg, réputé pour ses animations nocturnes, devient aussi silencieux qu’un épisode de Derrick. Les chats du Wiesberg, équipés de talkie-walkies et de lunettes de vision nocturne offertes par l’OTAN, transformés en agents doubles, collaborent secrètement avec les patrouilles de gendarmes en costume de Power Rangers afin d’identifier les contrevenants nocturnes. Ils espionnent chaque rue en échange de croquettes bio enrichies au saumon norvégien. Pendant ce temps, les habitants s’entassent dans les caves transformées en salles de crise où l’on tente désespérément de capter Netflix ou une vieille vidéo YouTube de Cyril Hanouna, devenu Ministre de la Culture dans l’urgence.

Les Forbachois tentent désespérément de pirater Disney+ pour visionner clandestinement des épisodes perdus de « Plus belle la vie », série devenue hymne officiel national dans un accès de folie générale.

Enfin la loi martiale s’installe …
Désormais, c’est le régiment de chasseurs alpins en combinaison licorne arc-en-ciel arrivés tout droit de Disneyland Paris. Cette brigade de chasseurs alpins fraîchement débarqué de Grenoble, régule les entrées à la boulangerie du centre-ville.

Les clients doivent prouver leur fidélité au drapeau français en chantant intégralement « La Marseillaise » en intégralité, en version rap, techno, en trap, salsa cubaine ou même en version death-metal et même zouk-love avant de pouvoir prétendre à une baguette tradition. Gare aux fausses notes ou à l’accent approximatif, sous peine d’être déporté immédiatement à Behren-les-Goulag, la nouvelle Sibérie locale. (J’ai hésité avec « Behren-sur-Volga », nouveau haut lieu touristique pour amateurs de survie extrême.) Bref, nous sommes en hiver nucleaire à « Behren-sur-Sibérie-Méridionale » où les températures oscillent entre -42°C et « glacialement accueillant ».

Entre deux alarmes anti-aériennes, notre optimiste président s’adresse à la nation dans son spa gonflable antiatomique, intervient solennellement en direct depuis un bunker doré pour rassurer le pays : « Mes chers compatriotes tout va très bien, l’important c’est de participer ! ».

Pendant ce temps, Poutine qui entent parler de nous, savoure calmement une petite vodka en regardant Forbach sur Google Maps ! Il se demande sincèrement : « Mais où c’est, Forbach ? ». Après avoir enfin localisé Forbach sur une vieille carte soviétique datant de 1982, commente sobrement depuis son yacht privé :
« Forbach ? Vraiment ? Je voulais juste récupérer Strasbourg … ».

Alors chers lecteurs, préparez-vous à affronter la pénurie, à synchroniser vos réveils avec le couvre-feu et à transformer la loi martiale en carnaval. Après tout dans cette France déjantée, mieux vaut rire que pleurer !

David SCHMIDT
– Oui, j’écris de la merde, mais je n’avait rien d’autre à faire ce matin là !

 

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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