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Forbus: Pause méridienne … débrouillez-vous pour manger !

Ah, l’agglo de Forbach !

Cette paisible agglomération où la brume matinale enveloppe nos collines, et où les enfants courent joyeusement … vers leur bus scolaire. Dans un élan de génie que seul un poète incompris pourrait se saisir, nos gourous de l’agglo ont décidé de supprimer les transports scolaires entre midi.
Oui, vous avez bien lu : à midi, c’est chacun pour soi.

Nos grands messies du tour de magie de la finance ont encore frappé, ils ont trouvé comment faire des économies aux frais du contribuable ! Mais là, c’est nos petites têtes blondes qui vont en subir les frais … et les parents aussi !

Dans l’agglomération de Forbach, il semblerait que la révolution logistique soit en marche… ou plutôt à l’arrêt, pour les élèves du coin. C’est bien simple, désormais à midi le bus scolaire est en grève. Enfin, non. Pas vraiment en grève. Forbus, sous les ordres des gourous de l’agglo, a simplement décidé que faire des allers-retours pour raccompagner ces chers têtes blondes chez eux à l’heure du déjeuner, c’était un luxe superflu ? Moderne, non ?

Fini le déjeuner, vive l’aventure !

Dans l’agglo de Forbach en 2024, où il fait bon vivre si l’on exclut bien sûr ces histoires insignifiantes de transports scolaires. Il semblerait qu’au sommet de l’agglo on ait jugé que la pause déjeuner, c’était surfait.

Les enfants peuvent très bien rester sur place à midi, sortir un casse-croute du sac ou de faire le jeûne surprise. Ha oui, il y a la cantine … Avons-nous les moyens pour la payer ? Combien de places disponibles ?

Pour les autres élèves, ils découvriront ainsi l’autonomie, ce mot magique qui rend les gens forts et dignes. Un concept novateur qu’on espère voir se développer dans d’autres villes bientôt ! À midi, c’est chacun pour soi. Les élèves doivent désormais se débrouiller comme des grands. L’indépendance alimentaire version 2024.

Le casse-tête des parents : « Mais que vont-ils manger ? »

Simple, 11h30, les élèves ont faim, le ventre gargouille, le cours de mathématiques touche à sa fin. Mais là, surprise ! Pas de bus.

Les solutions abondent comme faire l’acquisition d’un four à micro-ondes portable ou la soupe populaire pour les plus démunis … Ha oui ça n’existe plus ! Ou mieux, pourquoi ne pas lancer un pique-nique géant quotidien dans la cour du collège ? Une belle façon de retisser du lien social. Merci l’agglo !

Quant aux parents ils sont ravis. Fini les courses pour les repas du midi à préparer pour la maison. Désormais, le stress du « comment vais-je faire manger mon enfant ? » peut commencer dès le petit-déjeuner. Entre deux gorgées de café, papa et maman imaginent des scénarios rocambolesques pour sauver leur progéniture de l’anémie.

« Chérie, tu crois qu’il peut survivre avec juste une banane et une barre de céréales jusqu’à 16h ? » Une question légitime quand on sait qu’un enfant de 12 ans brûle des calories à la vitesse d’un bus fantôme de Forbus.

Les enfants, ces aventuriers du XXIe siècle

Les élèves de l’agglo eux sont les véritables héros de cette histoire. Avec une résilience digne des plus grands explorateurs, ils apprennent chaque jour à affronter l’inconnu. Trouver un endroit où manger ? Facile. Certains envisagent même des collaborations stratégiques avec les boulangeries locales pour obtenir des réductions sur les sandwichs.

Ah, l’entrepreneuriat à 12 ans ! D’autres, plus audacieux, songent à former un réseau secret de covoiturage clandestin pour se rendre chez eux à l’insu de l’agglomération de Forbach. Et que dire des plus malins, ceux qui commencent déjà à se planquer dans les buissons à 11h45 pour échapper à la surveillance du collège et tenter une évasion discrète à pied ?

Les voilà, ces nouveaux champions de la débrouille, à la croisée entre James Bond et MacGyver, prêts à tout pour un steak haché frites. Nous avons Léa, elle a déjà monté un réseau de troc dans la cour de récréation : Contre une part de pizza, je te file un œuf dur et un paquet de chips ! Bref, l’économie parallèle est en pleine expansion, et l’agglo peut s’enorgueillir d’avoir involontairement créé une génération de jeunes entrepreneurs.

L’agglo n’a-t-elle pas, après tout, une noble cause ? L’économie et l’écologie, bien sûr !
Pourquoi faire circuler des bus à midi, quand les enfants peuvent marcher un peu, ou même, pourquoi pas jeûner ? Après tout, le jeûne intermittent c’est très à la mode ! Peut-être que d’ici quelques mois on parlera de la « Méthode Forbus » dans tous les magazines de bien-être :

« Perdre 5 kilos grâce à la suppression des transports scolaires :
le secret des enfants de l’agglo de Forbach ».

Le président de l’agglo ou le génie logistique incompris ?

Bien sûr, Forbus ne peut que se féliciter de cette décision avant-gardiste sous les ordres de son bienfaiteur. Écologie, économies, autonomie, voilà un beau cocktail pour l’avenir. Plus besoin de gaspiller du carburant pour ces trajets inutiles ! Et tant pis si les enfants doivent avaler une chips entre deux cours de sciences, c’est pour leur bien. Après tout, qui a dit qu’un repas équilibré était indispensable à la réussite scolaire ?

Question: Est-ce que les parents devront poser des RTT tous les jours pour aller chercher leurs enfants ?

Dit-on pas que c’est dans l’adversité que naissent les grandes idées ?
Peut-être que d’ici quelques mois, l’agglo de Forbach deviendra la première agglo:
« The geniuses of the unlikely solution » ou à généraliser le jeûne intermittent scolaire.

Et ça, c’est quelque chose qui pourrait bien entrer dans les annales de l’histoire de l’éducation.
Qui a besoin d’un vrai repas ? Une petite barre protéinée et hop, retour en cours.
Hein, sérieusement ? Et puis qui sait avec un peu de chance, l’agglo nous sortira bientôt une nouvelle application de covoiturage entre élèves : « Forbus, mais sans bus », un concept révolutionnaire.
C’est un peu la version scolaire du « lâcher dans la nature avec un couteau suisse ».

Vers une nouvelle ère de l’éducation par la faim ?

On ne peut qu’espérer que cette brillante initiative de l’agglo inspire d’autres communes. Après tout, pourquoi s’arrêter là ? On pourrait aussi supprimer les transports scolaires pour les sorties pédagogiques : après tout, les élèves peuvent bien aller à pied jusqu’au musée, cela leur fera les mollets. Quant aux voyages scolaires à l’autre bout de la France, la marche en groupe ne renforce-t-elle pas la cohésion ? Restez Groupir, juste ça !

On imagine déjà des ateliers « survie en milieu urbain » dans les collèges : « Comment cuire un œuf à la coque avec un téléphone portable » ou « Fabriquer son propre abri pour l’entre-midi avec des feuilles mortes ». Bref, merci l’agglo de nous rappeler que parfois, la meilleure solution pour faire avancer les choses… c’est de rester sur place.

Et une question me turlupine, si l’élève n’a plus cours l’après midi et qu’il n’a pas de bus à midi, il rentre à pied ? Sans bus pour rentrer chez eux, ils doivent désormais improviser. Chaque jour, c’est un peu comme partir en mission pour dénicher le Graal… un transport ou un sandwich au jambon.

Ha oui, je jette une bouteille à la mer, depuis le début de l’année je cumule une centaine de refus d’embauche (voir l’article), actuellement au chômage, je propose que l’agglo mette à ma disposition un Van, histoire que je récupère gratuitement vos enfants ou que je leur apporte un repas chaud.

Heu … Houston on a un problème !
On vient de me dire qu’il n’y a pas d’argent pour le Van !

Bon ben il ne me reste plus qu’à faire le chauffeur Uber pour ceux qui sont dans le désarroi le plus total. Solution prise par la commune de Folkling (Voir les articles RL 1 ou de France 3). Par contre les trajets se feront avec une Audi A3 de 2004 qui rend bien des services encore, et oui on fait avec les moyens du bord ! La course est payable uniquement en ticket resto, ainsi je réduis mon budget alimentaire et j’investis davantage dans le gasoil. (C’est une blague bien sûr, pas que l’on m’accuse de vouloir faire du travail au noir !)

Prenez-vous aussi du temps pour signer la pétition pour le maintien des bus le midi, allez les parents !
Faites un effort, il s’agit d’un devoir national. Je signe la pétition !
Et n’hésitez pas à relire les fondamentaux de la discorde (RL 2 et RL 3).

En attendant, si vous passez dans l’agglo entre midi et deux, n’oubliez pas de saluer ces courageux élèves en quête d’un repas… d’un transport ou d’un miracle. Qui sait, peut-être qu’un jour, Netflix en fera une série bon marché.

David SCHMIDT

Aïe, il pique un peu cet article, non ?

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