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France: Augmentations des d’homicides et actes de cruautés

Elle est en augmentation en France entre 2019 et 2021.
Ces chiffres traduisent-ils une violence plus accrue dans la société française.

La société française fait-elle fasse à une violence grandissante ? La question revient régulièrement sur la table, à plus forte raison en période électorale.

Les règlements de comptes entre malfaiteurs, les homicides à l’occasion de vol, les autres homicides, mais aussi les tentatives d’homicides à l’occasion de vols et les autres tentatives d’homicides, ainsi que les coups et blessures volontaires suivis de mort et enfin les homicides contre enfants de moins de 15 ans.

Même si les coups et blessures volontaires suivis de mort ne sont pas des homicides au sens juridique, ils ont été intégrés dans cet indicateur. En France et dans les pays développés, les homicides sont des crimes dont les forces de sécurité ont quasi systématiquement connaissance. Ainsi la source administrative recense a priori la totalité des homicides. Cependant, il n’est pas rare que des homicides soient ultérieurement requalifiés et que dans le temps, avec l’avancement des enquêtes, le nombre d’homicides relevés soit réévalué. En outre, des erreurs d’enregistrement liées notamment à des transferts de dossier entre services peuvent produire des doubles comptes de victimes.

Mise en cause

Les forces de sécurité, police et gendarmerie, sont chargées quand elles constatent (ou qu’on leur signale) un crime ou un délit, d’en rechercher les auteurs sous l’autorité des parquets. Quand, dans le cadre de leur enquête, elles auditionnent une personne et que des indices graves ou concordants rendent vraisemblable qu’elle
ait pu participer comme auteur ou complice à la commission d’un crime ou d’un délit, elles signalent l’identité de cette personne aux autorités judiciaires. On considère dans ce cas que cette personne est « mise en cause ». La notion de mis en cause utilisée ici est donc plus restrictive que l’usage courant, qui désigne toute personne
soupçonnée à un moment donné d’avoir participé à la réalisation d’une infraction. C’est la justice qui déterminera, ultérieurement, si une personne est ou pas l’auteur effectif de l’infraction : ne sont retracés ici que les résultats de l’enquête menée par les forces de sécurité.

Sur la période 2016-2021, les attentats terroristes ont fait 115 morts, concentrés essentiellement sur l’année 2016. Hors attentats, les homicides constituent un phénomène très hétérogène qui touche inégalement le territoire et la population selon le sexe et l’âge des personnes.

La très grande majorité des homicides sont intentionnels (85 %), mais sont très rarement des homicides dits crapuleux (règlements de compte et homicides commis à l’occasion d’un vol, 10 % de l’ensemble) ; 15 % des homicides sont des violences volontaires, ayant entrainé la mort sans intention de la donner.

29 % de l’ensemble des homicides sont commis au sein de la famille et concernent spécifiquement les femmes qui représentent les deux tiers des victimes ; cette surreprésentation des femmes est encore plus marquée au sein des homicides conjugaux, dont elles constituent 82 % des victimes.

En termes d’âge, ce sont les plus jeunes (moins de 9 ans et surtout moins de 1 an) et les plus âgés (80 ans et plus) qui sont les plus exposés aux homicides intrafamiliaux.

Les hommes sont en revanche nettement plus touchés par les homicides commis hors cadre familial, avec en moyenne un taux d’homicides par habitant 4 fois plus élevé que celui des femmes. Ce taux est maximal pour les hommes âgés de 20 à 29 ans.

Quel que soit le type d’homicide (hors attentats) et le contexte dans lequel il est commis, les mis en cause sont très majoritairement des hommes (85 % en moyenne) et de jeunes adultes (19 % ont entre 20 et 24 ans contre 6 % de l’ensemble de la population).

La répartition territoriale des homicides est relativement homogène concernant les homicides intrafamiliaux. En revanche, les unités urbaines de grandes tailles, hors agglomération parisienne, sont plus touchées que la moyenne par les homicides commis hors cadre familial, et les communes rurales ou les unités urbaines de moins de 5 000 habitants le sont nettement moins. Les taux départementaux d’homicides commis hors cadre familial varient très fortement, les départements d’outre-mer et de Corse affichant les taux les plus élevés, avec un taux 11 fois supérieur à la moyenne nationale en Guyane.

Les chiffres

Acte de cruauté

C’est un pôle judiciaire unique qui a vu le jour à Toulouse (Haute-Garonne) pour apporter une réponse judiciaire rapide aux maltraitances envers les animaux. Depuis le 1er septembre, la cour d’appel de Toulouse est dotée d’un pôle Environnement et Maltraitance animale, piloté par le procureur général. L’objectif de cette instance est de faire évoluer les pratiques face à un phénomène qui s’est amplifié depuis la pandémie du Covid-19. Cet été, de nombreux faits de maltraitance animale et actes de cruauté ont ému les Toulousains comme le viol d’un chat avec un bâton en août à Colomiers ou le massacre d’un chien à coup de hache par son propriétaire à Pouvourville.

Féminicides en France en 2022

En 2022, 79 féminicides conjugaux ont eu lieu depuis le 1er janvier (nombre au 03 septembre 2022), selon le Collectif Féminicides par compagnons ou ex et 8 féminicides non conjugaux.

LES CHIFFRES DE 2022 (à minima)

FÉMINICIDES
-> par (ex)compagnons : 88 (+ 12 tiers dont 7 enfants)
* 73 tuées chez elles, 14 ailleurs, 1 non connue
* 49 en contexte de séparation et/ou de violences connues (peu renseigné)
* 54 étaient mères (dont 5 tués avec leurs enfants) + 2 enceintes (5 mois et 8 mois) – pas toujours renseigné
* 115 orphelins dont 32 témoins (29 présence, 3 découverte).
* 22 suicides du tueur + 10 tentatives + 1 en fuite

-> par compagne : 0 (0 suicide, 0 tentative)
-> non conjugaux : 9 (dont 3 relations avec le tueur non renseignées, dont 0 personne trans, dont 0 féminicide prostitutionnel)

HOMICIDES
-> par (ex)compagnes : 13 (dont 5 en probable légitime défense, 0 suicide)
-> par compagnon ou ex : 3 (0 suicide – 0 tentative de suicide)

INFANTICIDES :
* 14 par père (dont 1 double et 0 triple) –
0 suicides + 1 tentative de suicide
* 3 par beau-père
* 0 par l’oncle maternel
* 15 par mère (dont 1 double/dont 1 quadruple/dont 1 néonaticides – 2 suicide + 1 tentative de suicide, dont 1 sur fils adulte)
* 0 par belle-mère
* 2 par couple parental (dont 1 par mère et beau-père)
* 3 en contexte de séparation (situation pas toujours renseignée)

MATRICIDES :
9 par le fils dont 7 internés d’office en HP (0 tentatives de suicide – 0 suicide)
0 par la fille (0 tentative de suicide, 0 suicide)
1 par beau-fils
0 par ex beau-fils

PARRICIDES :
7 par le fils (0 suicide – 0 pour protéger sa mère victime de VC)
3 par la fille
0 par beau-fils
0 par la belle-fille

GRANDS-PARENTS :
0 GM par petite-fille,
0 GM par petit-fils (grand-mère)
0 GP par petit-fils (0 Mari de la grand-mère)

FRATRICIDE :
3 par frère dont 0 jumeau
1 par demi-frère 0 par soeur

SORORICIDE :
1 par demi-frère 0 par soeur
2 par frère

Autre homicide intra-familial :
1 par le beau-père (1 gendre tué par le père)
1 par beau-frère (0 homme tué par beau-frère / 1 femme tuée par beau-frère)
3 par neveu (3 hommes tués par leur neveu/ 0 femme tuée par son neveu)
0 par cousin sur cousin
2 par le gendre : (1 belle-mère et 1 beau-père tuée par le gendre)

TIERS VICTIME AVEC LIEN FAMILIAL : 4 adultes ( dont 2 par le gendre) et 6 enfants (6 par le père) et 1 enfant (par l’ex-compagnon)

TIERS VICTIMES SANS LIEN FAMILIAL : 7 (dont 5 hommes par ex-compagnon de leur femme et 0 gendarmes/policièr.e.s)

Des chiffres « glaçants », constate Isabelle Rome. La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes préconise que « les affaires de violences faites aux femmes soient jugées de manière spécifique ». « Un bilan glaçant. Il aurait fallu redoubler les efforts. Mettre plus de moyens. Nommer des ministres pour qui c’est important. En faire une priorité politique continue.
Les #feminicides c’est tous les ans.
C’est pas un effet de mode.

Un « ensauvagement de la société » ?

Et vous, préférez-vous pouvoir remplir votre caddie ou rester en vie ? Le choix peut sembler absurde, mais c’est pourtant ce qui semble se profiler à l’orée de ce nouveau quinquennat. Le «quoi qu’il en coûte» est sans aucun doute plus simple à gérer que l’ensauvagement d’un pays… Entre guerre en Ukraine et retour de l’inflation, le pouvoir d’achat est d’ores et déjà présenté comme la priorité absolue de ce second mandat. C’est «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», a notamment déclaré Gabriel Attal.

Cinq minutes tous les cinq ans. C’est ce dont des centaines de milliers de victimes de coups et blessures volontaires en France l’an passé devront donc se contenter en termes d’intérêt et de visibilité. Elle était bien courte, pourtant, cette séquence consacrée à la question de l’insécurité lors du débat de l’entre-deux tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le seul moment de la campagne, au fond, où il aurait été possible de dresser le bilan du quinquennat écoulé. Les souffrances, les blessures, parfois la mort d’un proche, ne méritaient donc que 300 secondes par quinquennat ?

Entre 2017 à 2021, ce quinquennat aura vu 1,337 million de nos concitoyens rejoindre les rangs de l’armée invisible des victimes de coups et blessures volontaires, selon les chiffres même du ministère de l’Intérieur.

L’insécurité n’est pas un simple sentiment… Elle ressort d’ailleurs invariablement parmi les principales préoccupations des Français au quotidien. Le mot «ensauvagement» tend désormais à la banalité, tant certaines agressions stupéfient par leur degré de violence et leur gratuité totale. À quel moment le sens moral s’est-il soudain évaporé chez une partie de nos concitoyens ? Il n’est pas une journée sans agression violente, sans démonstration de haine gratuite, sans femmes agressées, violées, blessées, dans les rues comme dans les transports en commun.

La France a franchi des seuils en termes d’ensauvagement de la société

L’Archipel français, une nation multiple et divisée », est revenu sur le meurtre de Lola, 12 ans, tuée le 14 octobre dernier. Pour le politologue, cet acte dramatique montre que « la France a franchi des seuils en termes d’ensauvagement de la société ».

« Les voyants sont au rouge »

Le meurtre de Lola a ému la France entière mais inquiète aussi une partie des Français. « Quand on remet les éléments en perspective, on a l’impression qu’une partie des Français, attentifs ou sensibles à ces questions-là, éprouvent une inquiétude assez croissante. » Un sentiment qui pourrait paraître normal puisque quand les faits divers se répètent, on est face à un fait de société.

Quand on est face à un fait divers qui marque autant l’opinion publique et qui présente un certain nombre de caractéristiques, compte tenu du profil de l’auteure présumée, on ne peut pas faire l’économie d’un débat politique. Il y a 20 ans, on parlait de sentiment d’insécurité, quand vous regardez les chiffres des refus d’obtempérer, des atteintes aux forces de l’ordre, des homicides, des tentatives d’homicide, les voyants sont au rouge.

David SCHMIDT

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