Mes chers compatriotes, préparez vos boucliers en carton-pâte, vos épées en bois et vos sarbacane à boulettes de papier mâché !
Le grand jour approche, celui que tout le monde prédit mais que personne n’a encore eu la bonne grâce de lancer : La Guerre Civile Française … WHOUAAAA
Oui, mes amis, cette guerre que l’on nous promet à chaque élection présidentielle, à chaque grève, et même à chaque rupture de stock de saucissons ! Elle est sur le point de… de… rester bien tranquillement là où elle est : dans l’imaginaire collectif.
Il faut dire que la France a toujours été un terrain fertile pour les prophètes de l’apocalypse.
C’est notre petit côté bien Français qui remonte à la surface. Si les Anglo-Saxons ont leur météo catastrophique, nous, en France, avons nos prévisions de cataclysme social. C’est bien plus chic. « Attention, vous allez voir ce que vous allez voir, la France est au bord du gouffre ! » clamait-on déjà sous l’Ancien Régime. Trois siècles plus tard, le gouffre semble s’être reconverti en boulangerie bio.
Mais attention, ne crions pas victoire trop tôt !
Car, à chaque élection, chaque réforme et au moindre mouvement social, nous sommes rappelés à l’ordre par une nouvelle vague de prophètes en gilet jaune ou rouge, nous assurant que cette fois-ci, c’est la bonne !
L’hiver nucléaire n’a qu’à bien se tenir, car la France va s’embraser ! Les pavés vont voler, poubelles et voitures vont brûler (ah ça c’est déjà fait …) et les barricades vont fleurir comme au bon vieux temps de mai 68.
Il faut dire que, du point de vue logistique, une guerre civile en France, c’est un vrai casse-tête. Entre les syndicats qui exigent 35 heures de combat par semaine, pause déjeuner comprise, et les différentes régions qui ne s’accordent même pas sur la recette du cassoulet, on est loin de la guerre éclair. Surtout si les frais de déplacement ne sont pas pris en compte !
Et puis, soyons honnêtes, qui a vraiment le temps pour une guerre civile de nos jours ? Entre les séries Netflix, les brunchs à réserver, les vacances à planifier, les enfants qui te soûlent pour que tu ailles chercher un kebab … ça ne rentre tout simplement pas dans l’agenda.
Alors, pain au chocolat où chocolatine … Une petite guéguerre pour en débattre ?
Imaginez la scène : le 6 décembre, 7h00 du matin, début de la guerre civile. À 7h05, les Parisiens sont déjà bloqués sur le périph’ par les manifestants des deux camps. À 9h00, les premiers tweets apparaissent pour se plaindre du manque de Wi-Fi dans les zones de combat. À midi, tout le monde s’accorde pour une trêve parce que, bon, c’est l’heure du déjeuner et personne ne plaisante avec ça. À 15h00, la guerre est suspendue jusqu’au lundi suivant, histoire de ne pas gâcher la raclette-party du week-end.
Finalement, cette fameuse guerre civile restera probablement un des grands mystères de la France contemporaine, un mythe aussi persistant que le Smic à 1600€. Peut-être qu’elle existe quelque part, mais qu’elle est simplement en train de prendre un café à la terrasse d’un bistrot, en attendant que les Français finissent de discuter pour savoir par quel bout commencer et surtout … qui est responsable de ce chaos ?
Ha oui, c’est de la faute à Manu !
En attendant, chers amis, sortez le popcorn et profitez du spectacle, car la seule guerre civile que nous risquons de voir, c’est celle qui se déroule sur les plateaux télévisés, entre éditorialistes en mal de sensationnalisme et experts autoproclamés … Ou un gauchiste qui à besoin de voix !
Ça promet d’être divertissant… tant que ça reste sur les écrans.
Alors, chers compatriotes, ne vous inquiétez pas trop pour cette fameuse guerre civile. Elle est comme l’amour selon la chanson : elle arrive toujours quand on ne l’attend pas. Et vu qu’on l’attend depuis trois siècles, elle est probablement décédée depuis.
C’est la France, après tout, on sait profiter de la vie ! Et une guerre civile ça casse un peu l’ambiance apéro.
Fin.
Et si elle arrive un jour, on aura au moins un peu ri en l’attendant.
David SCHMIDT
Journaliste Satirique selon lui !