Site icon David SCHMIDT

La guerre civile en France est-elle inévitable ?

L’angoisse d’une nation

La colère des anciens généraux qui mettent en garde contre une « guerre civile » en France

Le gouvernement français a condamné une lettre ouverte signée par des soldats d’active, selon laquelle le pays se dirige vers une « guerre civile » en raison de l’extrémisme religieux.

Elle accusait des « partisans fanatiques » de créer des divisions entre les communautés et affirmait que les islamistes prenaient le contrôle de parties entières du territoire national.

Les ministres ont condamné le message publié dans un magazine d’extrême droite. La lettre a été publiée pour la première fois le 21 avril – le 60e anniversaire d’un coup d’État manqué.

Les abus coloniaux hantent le débat sur le racisme en France

Sibeth Ndiaye, a ajouté sa voix à ceux qui appellent à un nouveau débat sur les données ethniques.

Mme Ndiaye, d’origine sénégalaise, a déclaré dans une lettre ouverte que, pour que la vision nationale de la France prospère face aux récits extrémistes des deux camps, il était nécessaire de « mesurer et de regarder la réalité telle qu’elle est ».

« Osons débattre publiquement de sujets devenus tabous », a-t-elle exhorté. Sa suggestion a été immédiatement rejetée par les principaux ministres – blancs – du gouvernement.

La France exige de ses citoyens immigrés qu’ils adoptent l’histoire, la culture et le récit de la République. « Le multiculturalisme », m’a dit un historien, « est un gros mot ici ».

Mais l’histoire de qui ?

Et donc à Jean-Baptiste Colbert, qui est assis avec ses longues boucles de marbre et ses parures devant l’Assemblée nationale.

Code noir

À peine remarqué par la plupart des automobilistes qui klaxonnent en rampant devant lui le long de la rive gauche de la Seine, mais une cible pour ceux qui disent qu’il est temps de réexaminer ce genre d’histoire publique en France.

En effet, Colbert, célèbre pour avoir géré les finances de la France sous le règne de son Roi-Soleil, Louis XIV, était également le cerveau du tristement célèbre « Code noir », un ensemble de règles régissant le traitement des esclaves noirs dans les colonies françaises.

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Inspirés par les scènes de manifestants de l’autre côté de la Manche, à Bristol, qui ont jeté la statue d’Edward Colston dans la rivière de la ville, certains demandent maintenant que Colbert soit délogé de sa position éminente. Une pièce porte son nom dans le bâtiment de l’assemblée.

L’ancien Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, aujourd’hui président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, estime que la salle Colbert devrait être renommée, mais il s’oppose à l’abolition des statues ou des noms de rue.

« Nous sommes dans une nouvelle étape avec la mort de George Floyd et les mouvements de jeunesse à travers la France », a-t-il déclaré.

Il a suggéré que la France revisite ses monuments et ses noms de rue, pour donner plus d’explications et de contexte, comme alternative à leur simple suppression. « Nous devons faire le travail de mémoire », dit-il.

« On ne peut pas effacer l’histoire », a expliqué Sandrine Le Maire. « Sinon on va se mettre à effacer tout et n’importe quoi : les châteaux, les palais, les monarchies.

Nous avons besoin de symboles, même s’ils nous choquent. Les personnages historiques ont de multiples facettes : Le maréchal Pétain a été un héros de la Première Guerre mondiale pendant 20 ans avant d’être rejeté comme collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Le président Macron, s’adressant à la nation la semaine dernière, a abondé dans ce sens : « La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire », a-t-il déclaré. « Elle n’enlèvera aucune statue ».
Le défi de la mémoire

Donc, pas de révision des statues ou des noms de rue de la France – du moins, pas encore. M. Macron n’est pas de ceux qui aiment être contraints à des décisions par les événements.

Mais il s’est montré plus franc que la plupart des dirigeants français sur le passé du pays, suscitant l’indignation avant son élection en déclarant que la France avait commis des « crimes contre l’humanité » contre son ancienne colonie, l’Algérie.

Et c’est l’histoire de la France, et non ses statues, qui détient la réponse, selon Jean-François Mbaye, un député français noir né au Sénégal.

« Sommes-nous prêts à enseigner l’histoire de l’esclavage français, de la colonisation française ? » demande-t-il. « Les anciennes colonies de la France connaissent leur histoire, mais je ne pense pas que notre peuple, notre jeunesse, la connaisse ».

« Il peut être gratifiant d’enlever une statue et de la jeter dans la rivière », me dit-il. « Mais ensuite, quoi ? » La statue de Churchill est découverte avant la visite de Macron.

Assa Traoré estime que, si la statue de Colbert doit rester devant l’Assemblée nationale, ses actes « devraient être écrits sur la plaque de la statue par un homme noir. Qu’un homme noir nous dise qui était Colbert et ce que signifiait le Code noir, pas un homme blanc ».

D’autres noms, reflétant les histoires des citoyens non blancs de France, devraient être ajoutés dans les rues du pays, dit-elle, et d’autres statues érigées devant ses bâtiments.

Black Lives Matter est un slogan qui résonne ici, mais les vies noires – que ce soit dans les données ou dans les monuments – sont parfois difficiles à voir dans l’histoire officielle de la France.

La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle de l’année prochaine, a pris la parole pour soutenir les anciens généraux.

Mais la ministre en charge des forces armées, Florence Parly, a tweeté : « Deux principes immuables guident l’action des militaires en matière de politique : la neutralité et la loyauté. »

Elle avait auparavant prévenu que tout signataire encore en service dans l’armée serait puni pour avoir défié une loi qui lui impose de rester politiquement neutre.

Que dit la lettre ?

Elle met en garde le président français Emmanuel Macron, son gouvernement et les députés contre « plusieurs dangers mortels » qui menacent la France, notamment « l’islamisme et les hordes de la banlieue » – les banlieues immigrées appauvries qui entourent les villes françaises.

Les signataires accusent ensuite « un certain antiracisme » de diviser les communautés et de chercher à créer une « guerre raciale » en attaquant des statues et d’autres aspects de l’histoire française.

Des milliers de personnes ont participé à des manifestations pour l’égalité raciale à Paris l’année dernière.

Ils accusent également le gouvernement de chercher à utiliser la police « comme agents mandataires et boucs émissaires » en réprimant brutalement les manifestations populaires des « gilets jaunes » de ces dernières années.

« Il n’est plus temps de tergiverser, sinon demain la guerre civile mettra fin à ce chaos grandissant et les morts – dont vous serez responsables se compteront par milliers », conclut la lettre.

Dans un pays qui compte plusieurs milliers d’anciens généraux sur les listes des retraités et des réservistes, le soutien de seulement 20 d’entre eux à un langage aussi explosif appelle à relativiser.

Néanmoins, le fait que la lettre ait été écrite est un signe de temps dangereux, et le soutien de Marine Le Pen signifie que les thèmes continueront à résonner dans l’année de campagne qui s’annonce, dit notre correspondant.

Quelle a été la réaction ?

Les membres de l’armée française, qu’ils soient en service actif ou réservistes, n’ont pas le droit d’exprimer des opinions publiques sur la religion et la politique, et Mme Parly a demandé que ceux qui ont signé la lettre soient punis.

« Pour ceux qui ont violé le devoir de réserve, des sanctions sont prévues, et s’il y a des militaires d’active parmi les signataires, j’ai demandé au chef d’état-major des armées d’appliquer les règles… c’est-à-dire des sanctions », a déclaré la ministre au réseau de radio France Info lundi.

Mme Parly a cité le cas d’un ancien général de la Légion étrangère qui a été exclu de l’armée pour avoir participé à une manifestation contre les migrants à Calais.

La ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré à France Info qu’elle « condamnait sans réserve » les généraux « appelant au soulèvement… 60 ans jour pour jour après le putsch des généraux contre le général de Gaulle ».

Le coup d’État manqué impliquait des généraux cherchant à empêcher l’Algérie, alors colonie française, d’accéder à l’indépendance.

Mais la politicienne nationaliste française Marine Le Pen a salué la lettre, appelant les généraux à la rejoindre dans « la bataille de la France« .

Sa réponse est intervenue le même jour qu’une attaque mortelle au couteau dans un commissariat de police au sud-ouest de Paris, qui est traitée comme une possible attaque terroriste.

De nombreux médias français s’étonnent que Marine Le Pen ait apporté son soutien aux généraux.

S’allier à des putschistes en puissance est la spécialité de son père. C’est lui qui était proche des durs anti-gaullistes d’il y a 60 ans. C’est lui qui aimait flirter avec l’illégalité. Pas Marine et son Rassemblement national new-look.

Alors, a-t-elle fait un mauvais calcul ? Certains le pensent.
En se rangeant du côté d’un groupe d’ex-généraux – même ceux qui sont en fauteuil roulant – qui dépassent manifestement les limites et se lancent dans la politique, il est beaucoup plus facile pour le président Macron de la dépeindre comme une réactionnaire française traditionnelle, héritière de son père, de Vichy et du reste.

Les électeurs de la droite dominante, qui auraient pu être tentés par son apparente récente conversion à l’UE et à l’argent sain, vont peut-être y réfléchir à deux fois.

Mais d’un autre point de vue, Marine Le Pen a peut-être estimé qu’elle n’avait pas d’autre choix que de soutenir la lettre. Après tout, personne ne pense qu’il existe une chance sérieuse de coup d’État militaire, et elle ne pensait donc pas pouvoir être accusée d’encourager l’insurrection.

Et l’analyse du travail de la France était identique à la sienne. Si, selon elle, cette analyse est également partagée par une majorité silencieuse de Français, elle pouvait difficilement la désavouer.

La France a proposé un projet de loi controversé pour lutter contre ce que le président Emmanuel Macron a qualifié de « séparatisme islamiste« .

Cependant, certains critiques, tant en France qu’à l’étranger, ont accusé le gouvernement de cibler l’Islam.

L’état des lieux brossé par le Valeurs Actuelles de ce jeudi 13 octobre illustre l’avertissement de Patrick Calvar, patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Rappelez-vous, le 24 mai dernier, celui-ci déclarait : « Nous sommes au bord de la guerre civile. Cette confrontation, je pense qu’elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra« . Il nous est d’ailleurs précisé que, suite au meeting du patron du renseignement « des parlementaires [sont sortis] des auditions en tremblant de peur« . Le ton est donné : le pire est à venir.

L’orage d’après Eric Zemmour, c’est à dire le chaos… Voire l’Apocalypse.

Qu’est ce qu’est vraiment une guerre civile ?

« Une guerre civile est la situation qui existe lorsqu’au sein d’un État, une lutte armée oppose les forces armées d’un État à des groupes armés identifiables, ou des groupes armés entre eux, dans des combats dont l’importance et l’extension dépasse la simple révolte ou l’insurrection. »

La guerre civile, c’est quand on combat ses voisins. Quand on combat des personnes avec qui on a été à l’école.
Quand on combat ses anciens amis. Quand on s’entretue « entre nous ».

Ne pas confondre une révolte et une guerre civile

Beaucoup confondent les révoltes et les guerres civiles. Surement, car ils n’ont jamais connu ni l’une ni l’autre. Et qu’ils n’ont jamais cherché à comprendre. Ils ne font que réutiliser des mots, sans réfléchir.

Une révolte

C’est que qui est en train de se passer au Chili, ou au Venezuela.
Ou le peuple descend en masse dans la rue.
Et que les militaires tirent à balle réelle dans la foule.
Regardez les interviews des manifestants, ou ils expliquent les raisons de leur révolte.
Pas les vidéos réductrices des affrontements que l’on montre au JT, où l’on voit des hommes lancer des cocktails Molotov sur la police.
Vous verrez des gens pleins d’espoirs qui espèrent obtenir des changements.
Vivre dans de meilleures conditions et pouvoir offrir un meilleur avenir à leurs enfants.
Ce sont des hommes pleins d’espoir.

Une guerre civile

C’est ce qui est en train de se passer en Syrie et ce qui s’est passé dans les Balkans.
Ou des groupes armés se sont formés par idéologie ou par religion pour s’entretuer.
Et où la population civile s’est retrouvée prise sous des bombardements.
Regardez les vidéos des combattants, quand ils retournent se reposer à l’arrière.
Pas les vidéos réductrices des affrontements que l’on montre au JT, où l’on voit des hommes se tirer dessus à l’arme lourde dans des bâtiments en ruine.

Observez bien leurs visages, ce sont des hommes qui ne comprennent pas ce qui leur arrive.

Ils se sont retrouvés pris dans quelque chose qui les dépasse.
Ils ont le regard vide, et se mettent à pleurer sans raison apparente.
Ce sont des hommes détruits. La France est loin d’une révolte et encore plus de la guerre civile …

Au plus fort des manifestations des gilets jaunes, on était peut-être proche d’une révolte.

Mais loin, très, très loin d’une guerre civile. Il y a pour moi deux types de personnes qui se posent la question :
« La France est-elle proche de la guerre civile ? ».

Ceux qui ne savent pas ce qu’est une guerre civile

Ce sont soit des personnes qui parlent sans prendre la peine se renseigner.
C’est grave de prendre à la légère de sujets aussi terribles.
Soit des personnes qui sont trop limitées intellectuellement pour comprendre.
Pour elle, on ne peut malheureusement rien faire.

Ceux qui espèrent une guerre civile

Ceux-là sont les pires. Ce sont des gens profondément malsains. Qui sont animés d’un sentiment d’autodestruction. Et qui aimeraient sombrer en entrainant tous les autres avec eux.
On peut les comparer à un pilote de ligne qui se suiciderait en s’écrasant avec ses passagers. Parler de guerre civile décrédibilise leur mouvement et ne garderont au montage que le débile qui parle de guerre civile.

En essayant de jeter un coup d’œil rapide sur l’histoire de France, on pourrait se rendre aisément compte qu’elle est faite d’occupations positives et négatives.

Positives c’est à dire que l’armée française s’est lancée dans des occupations de territoires, aussi insensées que suicidaires : la Canada, a été un échec cuisant pour les conquistadors français.

Une trahison historique des premières familles françaises obligées de partir en éclaireurs d’une armée qui n’a ni su, ni pu les défendre. Ce qui n’a pas été le cas pour les pieds noirs abandonnés en Algérie à leur sort. Et quel sort! Rapatriés à contre cœur, ces pieds continuent de subir la discrimination métropolitaine.

Que dire alors des harkis et de leurs enfants livrés au racisme et à la répression. La France métropolitaine a commis en sens un double crime humanitaire : d’abord celui d’avoir exproprié des autochtones algériens de leurs terres et de livrer leur progéniture à la faim, la maladie et la peur.

Résultat des courses, la France traine un boulet, une conséquence de sa politique belliciste et colonisatrice. Résultat des courses la France mise à l’index, elle fait semblant d’accueillir les harkis et les pieds noirs sur leur mère patrie. Nous ne pouvons donc pas dire si une nouvelle guerre civile se produira avec certitude. Il est concevable, possible, qu’elle n’éclate pas. Nous sommes cependant obligés de reconnaître, si nous voulons regarder les faits en face, qu’une nouvelle guerre, au sens total, est très probable dans un délai relativement court. Elle est, dans l’ensemble, probable, mais pas autant dans chaque cas particulier, quelle que soit la politique délibérément suivie par les États-Unis ou par les autres nations. Les bacilles vivants sont dans le sang, et la science politique n’a pas encore trouvé de remède miraculeux.

La question du néo-libéralisme clive de plus en plus

L’un des points de fixation et de clivage tient à ce que la vulgate appelle « le néo-libéralisme » accusé d’être la source de tous les maux. Ce néo-libéralisme désigne alternativement les méfaits du capitalisme de connivence qui fleurit un peu partout dans le monde et les mesures prises pour lutter contre ceux-ci. Il est mis à toutes les sauces, jusqu’au point de ne plus vouloir rien dire.

Le rejet d’un prétendu néo-libéralisme macronien inquiète

La France n’est pas épargnée par cette lutte contre le « néo-libéralisme » qui occupe autant la gauche que la droite. Des deux côtés de l’échiquier, on trouve des hurluberlus pour voir du « néo-libéralisme » partout, y compris dans les décisions les plus étatistes, les plus hostiles au marché qui soient.

Par exemple, la réforme des retraites, qui vise tout de même à créer un monopole d’État pour la protection vieillesse de plus de 99% de salariés, est volontiers analysée comme un avatar du néo-libéralisme, ce qui est une pure absurdité. Une bonne vision de ces élucubrations est proposée dans le dernier livre de Romaric Godin, où il est affirmé que le capitalisme aurait une revanche à prendre en France.

Cette critique d’un prétendu libéralisme macronien est présente à gauche comme à droite, et plus précisément au sein de l’extrême gauche mélenchoniste comme au sein de l’extrême droite lepéniste. Elle vise de plus en plus les antagonistes et brutalise toute réflexion sérieuse sur les perspectives politiques et économiques du pays.

Nous sommes désormais sommés de choisir entre un « libéralisme macronien », fondé sur la dépense publique et l’obésité de l’État, d’un côté, et un dangereux statu quo, baptisé selon les moments « souverainisme » ou « solidarité », tout aussi dépensier et étatiste que le macronisme, mais réputé « anti-libéral », de l’autre côté. Ces fausses oppositions, qui sont mortifères pour la liberté de penser, dérivent peu à peu en un combat sans merci dont la violence ne demande qu’à s’embraser.

Le recours massif au droit de retrait par les agents de la SNCF le week-end dernier l’a montré : empêtrer le pays dans les blocages sera probablement une arme privilégiée pour mener une lutte front contre front.

La querelle du voile islamique ouvre la porte à la violence des réseaux.
Parallèlement à ce débat sur le néo-libéralisme, la querelle du voile islamique et de la laïcité n’est pas en reste.

D’un côté, une majorité de Français se prononce pour des mesures fortes, notamment l’interdiction du voile dans les sorties scolaires. Mais une minorité, composée de Musulmans eux-mêmes, se livre, notamment sur les réseaux sociaux, à des campagnes d’une violence inouïe sur les réseaux sociaux pour dénigrer tous les adversaires du voile.

Il est évident que ces campagnes virales qui visent à intimider tous ceux qui prônent une pratique ordonnée de l’Islam en France sont structurées par de puissants réseaux, probablement financés de manière occulte. Des héroïnes contemporaines comme Zineb El-Razhoui peuvent en témoigner.

Il suffit de lire la brutalité des propos tenus par les adeptes d’un Islam de stricte observance sur Twitter pour comprendre, sur cette question plus encore que sur celle du néo-libéralisme, que les clivages sont puissants, vifs, acérés. Si le débat devait basculer (et nous sommes convaincus que des réseaux occultes s’y emploient), les conséquences en seraient désastreuses, et probablement difficiles à mesurer aujourd’hui.

Un pays qui ne demande qu’à s’embraser?

De-ci, de-là, se dévoilent dans la vie publique, dans nos rues, dans nos quartiers, les sources de tension qui ne demandent qu’une étincelle pour s’embraser. Nul ne sait laquelle des étincelles que les innombrables frottements du débat public produisent mettra le feu à la poudrière France. Mais on sent bien, dans les grands centres urbains, que les sensibilités sont à fleur de peau et que la capacité à endurer les divergences d’opinion est en forte baisse ces temps-ci.

Emmanuel Macron devrait y prendre garde. La crise des Gilets Jaunes a montré comment ce jeune homme brillant et protégé par quelques grandes fortunes dans son ascension fulgurante pouvait être démuni lorsque la rue faisait irruption dans le débat public. Le déploiement d’une violence ahurissante pour rétablir l’ordre dans les rues, sans véritable réponse politique audible a laissé beaucoup de traces qui pourraient lui nuire.

Dans les milieux privilégiés, la capacité du bonhomme à imposer son autorité sans d’épais cordons de CRS ne fait plus illusion. Pour sa plus grande chance, la détestation de la vulgate des Gilets Jaunes dans les élites oblige à ne pas le lâcher, mais ce soutien n’est que transitoire. Dans les milieux populaires, beaucoup sont plein de rancœurs et veulent prendre une revanche. Dans les minorités agissantes, son indécision sur la laïcité attise les ambitions.

Toutes ces catégories de population partagent un point commun : elles sont convaincues que la République est à bout de souffle sous son format actuel, et qu’une rupture est inévitable.

David SCHMIDT

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