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L’affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon

Trois des condamnés lors du procès en appel des policiers brûlés à Viry-Châtillon se sont pourvus en cassation, selon les informations d’Europe 1. Il s’agit des trois jeunes hommes condamnés à 18 ans de réclusion criminelle. Dans l’affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon en octobre 2016, après le verdict rendu dans la nuit de samedi à dimanche lors du procès en appel, trois des condamnés ont formé un pourvoi en cassation.

Il s’agit des trois jeunes hommes condamnés à 18 ans de réclusion criminelle, selon les informations d’Europe 1. Les condamnés avaient cinq jours après le prononcé du verdict pour se pourvoir en cassation. La Cour de cassation ne se prononce que sur le droit et sur la régularité de l’arrêt rendu par la cour d’appel de Paris. Deux options sont possibles : soit l’arrêt de la cour d’appel est validé, et le verdict est définitif, soit le jugement est annulé et dans ce cas il faudra refaire un procès en appel.

Un verdict qui a provoqué la colère de la police

La cour d’assises de Paris en appel a condamné dans la nuit de samedi à dimanche cinq jeunes à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion pour l’agression violente de policiers à Viry-Châtillon, dans l’Essonne, en 2016, et en a acquitté huit autres, suscitant la colère des avocats des victimes.

Les accusés risquaient la réclusion à perpétuité.

Ce verdict, moins sévère qu’en première instance, a provoqué l’ire des syndicats. Plusieurs centaines de policiers se sont rassemblés mardi devant les tribunaux de plusieurs villes de France. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu’il recevrait samedi les policiers blessés en 2016, mais a fait valoir qu’il “ne soutient pas les manifestations devant les institutions”.

« Sur le procès-verbal, on a l’impression que le témoin désigne mon client de manière directe. Mais, sur la vidéo (de la garde à vue à laquelle les avocats ont eu accès, NDLR), on voit qu’il ne fait qu’acquiescer aux questions des policiers », explique Me Simonard, conseil d’un jeune homme qui a bénéficié de deux acquittements. « Mon client a fait trente-quatre mois de détention provisoire sur la base d’une enquête déloyale.

En première instance, le parquet avait même requis trente ans contre lui », ajoute-t-il. Me Frédérick Petipermon, avocat d’un des accusés qui se pourvoit en cassation, a indiqué à l’AFP avoir déposé une plainte contre les enquêteurs auprès du parquet d’Évry pour « faux et usage de faux ».

« Tentative de déstabilisation de l’institution judiciaire »

Un des jeunes acquittés dimanche a déclaré à Mediapart que les enquêteurs « ne cherchaient pas les coupables mais des coupables ». À l’inverse, une partie de la classe politique a dénoncé un verdict léger et des propos prêtés à l’avocat général qui avait requis douze peines allant de douze à vingt-cinq ans de réclusion et un acquittement. Dans un entretien au Figaro dimanche, Me Thibault de Montbrial, avocat d’une victime, avait assuré que l’avocat général avait dit aux accusés qu’ils constituaient à ses yeux « une richesse pour le pays » ».

Une déclaration qui a suscité de nombreux commentaires à droite et à l’extrême droite, notamment de Valérie Pécresse et Marine Le Pen. La procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, a dénoncé mercredi une « tentative de déstabilisation de l’institution judiciaire » et a regretté la diffusion de « propos erronés ». « La déformation publique, parcellaire et trompeuse des propos d’un magistrat, par des personnes manifestement animées d’une intention de nuire et dont certains n’ont pas assisté aux débats, constitue une nouvelle tentative de déstabilisation de l’institution judiciaire », a-t-elle écrit dans un communiqué.

David SCHMIDT

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