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L’art sublime de la démotivation

Mes chers lecteurs,

Mettons nos casques, enfilons nos gilets de sauvetage, et embarquons pour une exploration des terres mystérieuses de la démotivation profonde. Oui, ce continent insaisissable où la recherche du progrès personnel est vue comme une hérésie, où l’ambition est suspecte et où l’effort est traité avec autant de méfiance, bienvenue chez les champions du renoncement !

Vous demandez-vous peut-être pourquoi tant de nos contemporains préfèrent-ils aujourd’hui rester couchés sur leurs lauriers plutôt que de gravir les montagnes de leurs ambitions ?
La réponse est simple : parce que la flemme est un art, mes amis, et que certains ont atteint le niveau de grand maître.

Il faut dire que le monde moderne a bien compris comment flatter ce penchant. Pourquoi se donner la peine d’apprendre quelque chose quand tout est à portée de main, à un clic de souris, à un swipe de pouce ? Les encyclopédies prennent la poussière, les dictionnaires sont devenus des reliques, et Google est le nouveau Messie. Pourquoi se fatiguer à résoudre un problème quand une réponse prémâchée attend tranquillement, prête à être copiée-collée ?

Et puis, pourquoi se battre quand il y a toujours quelqu’un, quelque part, prêt à vous dire que « vous faites déjà de votre mieux » ? Ah, le doux réconfort du « C’est pas ta faute ». Une petite phrase qui, quand on l’entend, vous enveloppe comme une couverture chaude par une nuit d’hiver. Vous étiez à deux doigts d’essayer, mais voilà, ce n’est pas nécessaire, puisque vous êtes déjà parfait comme vous êtes, avec vos petites imperfections qui font tout votre charme. Qui aurait cru que le confort du statu quo pouvait être si séduisant ?

Et parlons des objectifs, ces monstres affamés qui dévorent vos soirées et vos week-ends. « Objectifs » ? Allons, soyons sérieux. À quoi bon se fixer un but quand l’absence de but est tellement plus reposante ? N’allez pas croire que ceux qui renoncent sont dépourvus de philosophie. Bien au contraire, ils ont une sagesse ancestrale : « Mieux vaut ne pas commencer que risquer d’échouer ». Voilà une devise qui épargne bien des migraines.

Certains diront que la peur de l’échec est à l’origine de cette démotivation généralisée. Mais soyons honnêtes, c’est un peu plus complexe que ça. L’échec, c’est une chose, mais l’effort… L’effort, c’est une autre histoire. Car l’effort implique de la sueur, des remises en question, parfois même une légère douleur musculaire, et, soyons francs, ce n’est pas pour tout le monde. En fin de compte, beaucoup préfèrent rester dans la douce torpeur de l’inaction plutôt que d’affronter la réalité : celle où il faut se bouger pour avancer.

Et puis, soyons réalistes, le monde d’aujourd’hui est tellement confortable. Les distractions sont infinies, les tentations innombrables. Pourquoi passer des heures à se perfectionner quand Netflix, les réseaux sociaux et les jeux vidéo vous tendent les bras avec tant d’amour ? La dopamine, cette petite molécule du bonheur instantané, a gagné la guerre contre la satisfaction différée.

Et ainsi, chers lecteurs, nous assistons à la montée en puissance des héros de la démotivation. Ces génies du laisser-aller ont compris une chose fondamentale : à quoi bon se donner du mal quand on peut simplement attendre que les problèmes disparaissent d’eux-mêmes – ou, mieux encore, que quelqu’un d’autre s’en charge ?

Alors, levons nos verres à ces virtuoses du minimum syndical ! Que leurs journées soient longues, leurs canapés moelleux, et leurs rêves modestes mais confortablement inaccessibles. Car après tout, pourquoi viser la lune quand on peut si bien se contenter de rester au lit ?

David SCHMIDT

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