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Le marché du travail en France : un parcours du combattant… en costume-cravate

Bienvenue dans la France de 2024, ce pays où l’on te fait croire qu’avec un diplôme, quelques stages non rémunérés, et un soupçon d’expérience, tu deviendras un travailleur épanoui.

Eh bien, Spoiler Alert : c’est faux.

Entre la jungle des plateformes de recrutement, les entretiens qui ressemblent de plus en plus à des castings de télé-réalité, et les exigences toujours plus extravagantes des recruteurs, trouver un job est devenu un sport extrême. Et la seule médaille qu’on décroche, c’est celle de champion de l’attente sur France Travail pour te trouver un job.

Diplômé, motivé… mais surtout frustré

Prenons un exemple concret : moi, le jeune diplômé, avec ton bac+2 en poche en 1 ans d’alternance. Tu te dis que ça devrait passer crème, que les recruteurs, qui cherche un simple technicien, vont se battre pour t’avoir. En réalité, tu reçois plus de réponses de ta grand-mère t’envoyant des gifs de chats que de potentiels employeurs.

Parce qu’aujourd’hui, avoir un diplôme, c’est bien, mais ça ne suffit plus. Il faut être passionné, multitâche, polyvalent, fluent in Python and Mandarin… et si possible, accepter un CDD de six mois payé en tickets-restaurants.

À force, tu te demandes si ce n’est pas toi le problème ?
Spoiler : non !

Le problème, c’est que pour occuper même un poste d’assistant administratif, on te demande désormais une maîtrise des logiciels de gestion avancée, trois langues étrangères, et de l’expérience en tant que ninja en télétravail. Les recruteurs, eux, cherchent l’oiseau rare, celui qui saura jongler entre la rédaction des rapports, le pigeon de l’équipe RH et le roi du café à capsule biodégradable.

Le syndrome du « toujours plus »

Mais ne soyons pas injustes avec les employeurs, eux aussi vivent une époque difficile. C’est vrai qu’avec l’inflation et la crise, ils doivent embaucher des profils ultra-qualifiés … tout en les payant le SMIC. Oui, c’est complexe. D’ailleurs, ne soyons pas surpris : on est dans un pays où la fiche de poste pour un job de community manager requiert 10 ans d’expérience dans la gestion de crise internationale. Oui, car tu ne feras pas que gérer des réseaux sociaux, non. Tu devras sauver la réputation de l’entreprise si elle fait faillite, le tout avec un smiley et un GIF animé. Un super-pouvoir que tu as sans doute acquis pendant ton stage non rémunéré pour une enseigne de grande surface.

Start-up Inc., non ?

Et parlons un peu des fameux entretiens, ce véritable défilé de mode où il faut arriver frais, souriant, et armé de réponses à des questions telles que : « Si tu étais un animal, lequel serais-tu et pourquoi ? ». Parce qu’évidemment, ton choix entre l’aigle royal et le chat domestique définira si tu es apte à travailler sous pression.

Les tests de personnalité sont aussi un grand moment de vérité. Si tu réponds que tu préfères travailler en équipe, on te mettra en solo. Si tu choisis le télétravail, on te donnera un bureau au fond du couloir. La règle est simple : tu ne seras jamais assez bon. Et ça, le recruteur le sait avant même que tu sois entré dans la pièce.

La France : terre de chômage… ou de méditation forcée ?

Et après des mois de recherche infructueuse, tu deviens l’intermittent du travail si t’arrive à faire quelques missions d’intérim du genre « manutentionnaire ». Parce que oui, pour porter un carton pas besoin d’un diplôme.

Tu enchaînes les périodes de chômage pendant lesquelles tu peux te recentrer sur toi-même, philosopher sur la vie ou regarder l’intégralité des saisons d’une série Netflix en attendant un miracle. France Travail, qui a tout de l’organisme d’accompagnement bienveillant, te propose des ateliers pour optimiser ta candidature, c’est-à-dire écrire des lettres de motivation plus absurdes les unes que les autres, tout en envoyant des CV dans des boîtes noires appelées « recrutements ».

La vérité c’est que malgré les efforts louables pour former les chômeurs à « mieux se vendre », le marché du travail en France est une terre de paradoxes. D’un côté, on pleure la pénurie de talents, de l’autre, on impose des exigences absurdes qui excluent des milliers de candidats compétents.

Le résultat ? Une armée de chômeurs, coincés entre espoir et désillusion, qui passent plus de temps à mettre à jour leur profil LinkedIn qu’à recevoir des offres d’emploi.

Alors, que faire ?

Lancer une start-up dans un secteur improbable ? Créer un blog de développement personnel ? Ou accepter une reconversion comme artisan potier à la campagne ? Le choix est vaste, mais une chose est sûre : en France, le travail n’est plus un droit, c’est une chimère, un rêve qui se mérite au prix de l’abandon de son humanité… ou de la maîtrise des tableaux croisés dynamiques.

Fin du mois, fin du monde, fin des illusions. Et la prochaine offre ? Peut-être demain, si le ciel LinkedIn veut bien te répondre… ou jamais.

En bref …

La recherche d’emploi infructueuse plonge l’homme dans un abîme de frustration et de doute, où chaque silence après une candidature devient un poids supplémentaire sur son estime de soi. Jour après jour, il s’efface peu à peu, perdant le sens de son utilité, comme s’il devenait invisible aux yeux d’une société qui lui tourne le dos. Les qualifications et l’expérience, autrefois source de fierté, se transforment en fardeaux inutiles, tandis que l’espoir s’érode sous le poids des refus, laissant place à un vide immense et étouffant.

Article rédigé par un chômeur en informatique en pleine reconversion d’un autre métier sans savoir lequel !

David SCHMIDT

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