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Le modèle «candidat-citoyen»

Le rejet des partis politiques par les électeurs qui s’engagent à être des candidats aux municipales et aux législatives, s’inscrit dans le sillage des mouvements citoyens. En proposant notamment d’associer les électeurs à leurs prises de décision, ces candidats citoyens souhaitent faire de la politique autrement.

Et tout cela s’inscrit dans une démarche commune, aucune étiquette, mais plusieurs se présentent sous la bannière d’un mouvement citoyen, comme une relève de cette démocratie qui est aussi la leur.

Tous aimeraient associer les électeurs aux prises de décision au cours du mandat et créer une assemblée citoyenne habilitée à participer aux décisions. C’est nous le peuple qui devons faire de la pédagogie pour expliquer pourquoi c’est une bonne chose ! Un contrôle citoyen permet d’éviter ou de mettre fin à certains comportements. Ces candidatures citoyennes sont aussi l’occasion de recréer du lien avec des gens éloignés de la politique. Pour certaines personnes qui ont mené des listes c’était même la première action militante.

Une exigence commune les caractérise, il faut un renouvellement du personnel politique. Les parlementaires actuels ne feront rien pour limiter leurs mandats dans le temps ou frapper d’inéligibilité en cas de corruption. Ils ne répondent plus aux exigences des concitoyens.

Pour les candidats citoyens, se positionner au-delà des partis traditionnels est le préalable au contrôle citoyen. Ce que j’ai pu voir, c’est des élus qui choisissent d’obéir au Parti quitte à se désengager des promesses faites aux électeurs.

Certes, le mouvement du nouveau président de la République axe sa communication sur un renouvellement puisqu’un certain nombre de candidats LREM sont issus de la société civile. Mais, ce mouvement, exige de ses candidats de prêter allégeance à leur prophète Macron, peu importe de la grogne provoquée chez le peuple suite aux réformes. Les candidats de ce parti qui n’est plus représentatif du peuple mais de certaines castes, le peuple n’en veut plus.

Un problème que se posent les candidats citoyens est qu’ils entrent de fait en concurrence avec d’autres listes de partis de gauche dont ils pourraient partager le programme, comme Europe Écologie-Les Verts ou la France insoumise. Pour autant, ils prônent le dialogue. On veut discuter avec les différentes composantes de la gauche et des écologistes. Il faut simplement d’abord avoir une intelligence collective, la France insoumise dit beaucoup rassembler… mais il faut être raisonnable, à certains endroits, il pourrait y avoir un candidat citoyen dans lequel tout le monde se reconnaît.

D’autant plus que certains de ces candidats citoyens sont dragués par plusieurs partis. Le système est mal fait, certains partis veulent conserver leurs subventions en présentant un maximum de candidats. Tous inscrivent leur démarche dans celle du citoyen, c’est-à-dire la volonté d’être un candidat proche des citoyens issu de la diversité des mouvements constitués en France. Mais cela n’empêche pas les dissonances dans certaines circonscriptions. Bref, si le gouvernement veut nous obliger de porter une étiquette, la banalisation du candidat citoyen ressemble plus pour l’instant à un gros chantier qu’à une île paradisiaque.

David SCHMIDT

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