Le « Revenge porn » était déjà monnaie courante. La pandémie a encore aggravé les choses.
C’est à la mi-mars 2020 que l’on commence à travailler à domicile pour une durée indéterminée. Pendant ce temps, un cabinet s’occupe de victimes de violences sexuelles, notamment de victimes de pornographie non consensuelle, parfois appelée « pornographie de vengeance », car on pense que les auteurs de ces actes sont des hommes éconduits qui partagent des images graphiques de leurs ex en guise de représailles. Ceux qui travaillent au cabinet, reçoivent de plus en plus de témoignages et de plaintes, des femmes et des jeunes filles, des mineurs parfois, étaient victimes de tels crimes.
Mesures à prendre si vous êtes la cible de Revenge Porn
Vérifiez s’il existe une loi sur la pornographie de vengeance dans votre pays. Il existe des lois contre la pornographie de vengeance dans 46 États. Si vous voulez en parler aux forces de l’ordre locales. Veillez à indiquer aux forces de l’ordre si votre situation peut impliquer des violences domestiques, du cyberharcèlement ou de la pédopornographie.
Envisagez de parler à un avocat.
Il existe des lois qui pourraient vous aider à faire retirer vos images.
Sachez ce que vous l’obtenez se retrait si vous faites appel à un service de retrait. Renseignez-vous sur ce qu’ils promettent de faire pour retirer votre image et sur la possibilité de le faire vous-même gratuitement. Renseignez-vous sur les frais qu’ils facturent, s’il s’agit de frais uniques ou récurrents, et pour combien de temps vous devrez payer.
En seulement quelques clics, la vie d’une personne peut basculer. Une photo ou une vidéo à caractère pornographique peut se retrouver sur les réseaux sociaux sans que le consentement de la victime ait été donné. Si l’on pouvait penser que le revenge porn est né avec l’émergence d’Internet et des réseaux sociaux, il n’en est rien. Dans les années 1980, un magazine américain va défrayer la chronique. Le Hustler Beaver Hunt, célèbre magazine pornographique outre-Atlantique publie des photographies de mannequins prises à leur insu par les lecteurs de la revue.
Au fil des années, la pratique va se simplifier. La publication d’une photo, d’une vidéo, ou d’un enregistrement sonore à caractère pornographique sans le consentement des personnes est particulièrement rapide. Aujourd’hui en l’espace de 10 minutes, une photographie peut se retrouver repartagée des dizaines de fois sur les réseaux tels que Twitter ou Snapchat. Au regard des différents cas étudiés par des spécialistes, ce phénomène se déclenche souvent à la suite d’une séparation, et trouve sa naissance dans une volonté d’humilier l’autre. Une rapidité éclair avec des dégâts dévastateurs.
Pour éviter de se retrouver dans une telle situation :
Le « Revenge porn » est souvent le résultat d’une pratique de « sexting » qui a mal tournée. La façon la plus évidente de s’en prémunir est de ne pas envoyer des images (photos, vidéos) de soi dénudées ou présentant un caractère sexuel (une telle image, si vous êtes mineur, pourrait caractériser l’infraction de pédopornographie incriminée par l’article 227-23 du Code pénal). Et ce même à une personne de confiance, vous ne savez pas ce qu’elle peut en faire dans un ou deux jours, semaines ou années.
Il est donc plus prudent de s’abstenir d’envoyer de telles images.
Pour autant on sait que jeunes et adultes pratiquent de plus en plus ce type d’échanges. Il est donc fortement conseillé dans ce cas de ne pas envoyer d’images qui permettent d’être reconnu.e en cas de diffusion. A minima ne pas faire apparaitre son visage sur la photo ou la vidéo. Faire attention aux tatouage ou percing particuliers ou autre élément du contexte ou du décor très identifiant.
Comment lutter contre le revenge porn ?
Que faire face à une situation de « Revenge Porn » ?
Si vous vous retrouvez face à une situation de « Revenge Porn », pour obtenir de l’aide et des conseils pour vous accompagner dans vos démarches vous pouvez nous contacter directement au 3018, le numéro national contre les violences numériques ou sur 3018.fr.
Sinon, ci-dessous les premiers conseils à appliquer :
– Signaler au site internet/ réseau social/ plateforme concerné(s) la diffusion des images ou propos compromettants ;
– Prendre des captures d’écran du contenu litigieux ;
– Bloquer le correspondant malveillant ;
– Signaler le profil aux adresses suivantes : www.pointdecontact.net ou www.internet-signalement.gouv.fr ;
– Ne restez pas seul face à la situation et parlez-en à une personne de confiance ;
– Éventuellement, dans le cadre scolaire, en parler à un membre de la communauté éducative (CPE, infirmière, professeur(e)…) ou au chef d’établissement ;
– Porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie, captures d’écrans à l’appui, et accompagné de l’un de ses parents ou d’un adulte, si vous êtes mineur. Vous pouvez joindre à toute heure la Brigade numérique de la Gendarmerie nationale via https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/a-votre-contact/contacter-la-gendarmerie/discuter-avec-un-gendarme-de-la-brigade-numerique.
David SCHMIDT