Slipknot naît à Des Moines, dans l’Iowa (États-Unis), au milieu des années 1990. Les membres fondateurs incluent notamment le percussionniste Shawn Crahan (surnommé “Clown”), le bassiste Paul Gray (décédé en 2010) et le batteur Joey Jordison (décédé en 2021).
- Point de départ : Ils se retrouvent sous divers noms et formations (The Pale Ones, Meld), avant de prendre définitivement le nom “Slipknot” en 1995.
- Style musical : Un metal extrême et novateur, mélangeant heavy metal, thrash, death, punk, hip-hop et industrial. Les percussions multiples, la basse lourde et la présence de DJ/échantillonnage (samples) sont des éléments clefs de leur identité sonore.
En 1996, Slipknot enregistre la démo Mate. Feed. Kill. Repeat., tirée en nombre limité. Si ce premier jet ne rencontre pas encore le grand public, il attire néanmoins l’attention de certains producteurs et labels underground.
La percée (1999 – 2001)
La rencontre décisive a lieu lorsque Slipknot signe chez Roadrunner Records, un label spécialisé dans le metal. Sous la houlette du producteur Ross Robinson, ils enregistrent leur premier album officiel, Slipknot (1999).
- Impact immédiat : L’album éponyme bénéficie d’un gros coup de projecteur, notamment grâce aux tournées intensives et à des performances scéniques hors normes (masques, jumpsuits, mise en scène agressive et chaotique).
- Formation à neuf : Slipknot est alors un collectif regroupant 9 musiciens, ce qui est très inhabituel dans le monde du metal (et même au-delà). On y trouve : deux percussionnistes, un batteur, un bassiste, deux guitaristes, un DJ, un sampler et un chanteur.
En 2001, Iowa confirme la réputation de Slipknot : l’album est plus sombre, plus violent, et assoit leur place de groupe de metal extrême incontournable. Leur esthétique macabre, associée à une énergie scénique inégalée, attire un public large, allant bien au-delà des seuls fans de metal.
L’évolution musicale (2004 – 2010)
- Vol. 3: (The Subliminal Verses) (2004) : Produit par Rick Rubin, cet album présente un son plus propre, davantage de mélodies et même des incursions acoustiques. Des titres comme “Duality” ou “Vermilion” montrent un groupe capable de faire évoluer sa formule sans renier son intensité.
- All Hope Is Gone (2008) : Slipknot consolide son succès commercial, en atteignant la première place des charts américains. L’album est un mélange de passages très agressifs (“Gematria (The Killing Name)”) et de morceaux plus mélodiques (“Snuff”), reflétant la diversité musicale du groupe.
Malheureusement, Paul Gray (bassiste et cofondateur) décède en 2010 d’une overdose. Cet événement tragique marque un tournant émotionnel pour le groupe, qui doit composer avec la perte d’un membre clé, tant musicalement qu’humainement.
Les épreuves et la continuité (2010 – 2020)
Après la mort de Paul Gray, Slipknot prend une pause. Le groupe revient néanmoins sur scène pour des concerts hommages, puis entame un nouveau chapitre.
- .5: The Gray Chapter (2014) : Le titre de l’album fait référence à Paul Gray. C’est un opus cathartique pour le groupe, qui fait appel à un nouveau bassiste (Alessandro Venturella) et à un nouveau batteur (Jay Weinberg, fils du batteur du E Street Band de Bruce Springsteen). L’album est bien accueilli, à la fois par la critique et les fans.
- We Are Not Your Kind (2019) : Slipknot poursuit son évolution, avec un son moderne et toujours aussi percutant. Des morceaux comme “Unsainted” ou “Solway Firth” démontrent que le groupe n’a rien perdu de sa rage, tout en expérimentant des structures plus progressives.
L’actualité et l’héritage
- The End, So Far (2022) : Le groupe continue sur sa lancée, explorant de nouvelles ambiances et renouvelant son esthétique de masques.
- Un groupe qui se réinvente : Les masques changent à chaque ère, symbolisant une nouvelle évolution. Chaque membre conserve son numéro (0 à 8), un code visuel qui renforce la notion de collectif.
Malgré les drames (le décès de Paul Gray et plus récemment celui de Joey Jordison), Slipknot demeure une des formations les plus influentes et populaires dans le métal contemporain. Le groupe se caractérise par son intensité scénique, sa violence sonore, mais aussi son sens de la mélodie et de l’émotion brute.
David SCHMIDT
