David SCHMIDTFrance

Insécurité : la hausse de la délinquance

Insécurité : la hausse de la délinquance se confirme

Depuis dix ans, les coups et blessures volontaires ont augmenté de 26 %. Les violences sexuelles sont quant à elles en hausse de 12 % en 2019. Les homicides ont aussi augmenté avec 880 morts en 2019.

Le bilan de la délinquance et de l’insécurité était très attendu. Résultat : les chiffres de 2019 sont en forte hausse. Les escroqueries, la fraude à la carte bancaire ou encore l’abus de confiance ont augmenté de 11 %. Les coups et blessures volontaires sont aussi en hausse de 8 %. Les violences sexuelles ont quant à elles augmenté de 12 %. Pour ces deux derniers cas, l’explication est la hausse des violences intra-familiales et la hausse du nombre de plaintes.

880 homicides en 2019

Pour Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale, “les commissariats ont évolué dans l’accueil des femmes”. Autre indicateur en hausse cette année : les homicides. Il y a une augmentation de 35 victimes avec 880 morts en 2019. Les coups et blessures volontaires progressent chaque année : ils sont en hausse de 26 % depuis 10 ans.

Réponse du Ministère de l’intérieur
publiée dans le JO Sénat du 18/06/2020 – page 2837

Si la lutte contre le terrorisme est une priorité, renforcer la sécurité quotidienne de nos concitoyens constitue l’autre défi majeur du quinquennat dans le domaine de la sécurité intérieure. Pour répondre à ces enjeux, le Gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République, a décidé de renforcer les moyens humains et matériels des forces de l’ordre. En 2020, ce sont 13,2 Mds€ (+ 8,7 % depuis le début du quinquennat) qui sont alloués à la police et à la gendarmerie, soit une hausse de plus de 1 Md€ depuis 2017. Ce budget permet d’abord de poursuivre la politique de recrutement ambitieuse menée par le Gouvernement, avec 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires d’ici la fin du quinquennat. Il permet aussi aux policiers et aux gendarmes d’être mieux équipés et mieux protégés (nouveaux véhicules, nouvelles armes, équipements numériques, etc.).

Le Gouvernement fait également le choix de l’efficacité et des réformes structurelles. La police de sécurité du quotidien, lancée en février 2018, a été mise en place sur tout le territoire national pour apporter des réponses adaptées à chaque territoire et renforcer la présence des forces de l’ordre sur la voie publique. Elle constitue aussi un outil de reconquête républicaine avec des moyens renforcés dans les secteurs où l’insécurité est la plus forte (« quartiers de reconquête républicaine »).

Des réformes ont également été entreprises pour renforcer l’action des forces de l’ordre face à de nouvelles polarisations de la délinquance et de la criminalité. En matière de trafics de drogue par exemple, un plan national de lutte contre les trafics de stupéfiants a été lancé en septembre 2019 et permet une action interministérielle plus efficace, mieux organisée et plus coordonnée.

Par ailleurs, un nouveau schéma national de maintien de l’ordre, qui sera prochainement présenté, apportera des réponses aux évolutions de l’ordre public et des formes de contestation violente. Les besoins spécifiques de l’outre-mer sont également pris en compte La politique de sécurité du Gouvernement et l’engagement quotidien des policiers et des gendarmes portent leurs fruits, ainsi que le fait apparaître l’évolution favorable ou encourageante de plusieurs indicateurs. Les vols violents sans arme sont en baisse de 2 % en 2019 et ont baissé de plus de 9 % depuis 2017. Les vols avec armes, stables sur le plan national après avoir déjà fortement diminué en 2018, diminuent dans la plupart des régions. Le nombre de cambriolages, qui avait déjà diminué en 2018, est resté stable en 2019 mais a baissé de plus de 6 % depuis 2017. Les vols de véhicules et les destructions et dégradations volontaires ont diminué (- 1 %) en 2019.

Pour autant, si ces chiffres témoignent de résultats réels et concrets, ils ne sauraient justifier nul triomphalisme ni dissimiler que plusieurs indicateurs de la délinquance restent préoccupants (hausse en 2019, par exemple, des escroqueries, des homicides et des coups et blessures volontaires – cette dernière catégorie résultant toutefois essentiellement de l’augmentation des violences intrafamiliales enregistrées -).

Le Gouvernement est à cet égard déterminé à poursuivre l’effort engagé pour donner aux forces de l’ordre les moyens d’agir efficacement et améliorer les modes d’action et d’organisation, avec pour objectif constant de faire reculer la délinquance mais aussi le sentiment d’insécurité. De ce point de vue, le Livre blanc de la sécurité intérieure, actuellement élaboré au terme d’un large dialogue qui a permis de consulter des experts, les personnels de terrain mais aussi des représentants de la société civile dans le cadre de consultations citoyennes, permettra de fixer des orientations claires et des perspectives concrètes, tant sur le plan des moyens et des équipements que des technologies et des structures.

Il permettra notamment de renforcer les capacités d’anticipation et d’action face aux évolutions de la délinquance mais aussi des attentes de la société. Il permettra aussi de fonder un partenariat majeur avec tous les acteurs, notamment locaux, de la prévention et de la sécurité, dans le cadre d’un continuum de sécurité ambitieux.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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