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Michel Barnier, le nouveau Premier Ministre

C’est fait. Après des années à jongler entre Bruxelles et les ministères, Michel Barnier, l’homme aux sourcils furieusement disciplinés, a finalement décroché le Graal : le fauteuil de Premier ministre.
Mais attention, on ne touche pas la reforme des retraites et de l’immigration ! C’est un ordre !

Et que dire ? La France avait déjà vu cet homme au travail, Matignon, voici le Messie. Ah, mais oui, on s’en souvient vaguement… Il a déjà été ministre, en fait, plusieurs fois, comme un disque rayé qui revient sur la même piste à chaque coup de vent politique. Ministre des Affaires européennes, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Agriculture, ministre de la braguette ouverte … Avouons-le, le CV est plus long que la liste des promesses tenues par n’importe quel président.

Mais maintenant, il est là, à Matignon. Prêt à sauver la France. Ou pas. Parce que soyons réalistes : avec le bazar ambiant, il serait plus facile de dresser un troupeau de chats enragés que de ramener ce cher pays dans la bonne direction. Barnier, c’est un peu comme ce capitaine qu’on appelle pour sauver un navire déjà en train de couler. Les rats ont déjà sauté à la mer, mais lui, stoïque, sur le pont, les bras croisés, pense qu’il va redresser le bateau en soufflant très fort.

Il faut dire qu’il arrive à un moment délicat, notre Michel. Entre les grèves hebdomadaires, les manifs mensuelles et les scandales annuels, la France est devenue une sorte de plateau de jeu où chaque joueur essaye de se saboter lui-même. C’est un peu comme si on avait tous signé un contrat tacite : « Promettons-nous de tout faire pour que rien n’avance ». Barnier pourra peut-être s’en sortir… s’il arrive à maîtriser l’art de la téléportation entre chaque réunion de crise.

Rappelons-nous quand même qu’il a négocié pour la France lors du Brexit. Oui, oui, cette négociation dont personne n’est vraiment sorti vainqueur mais où tout le monde a fait semblant d’avoir gagné. Michel Barnier avait l’air tellement sérieux dans son costume impeccable, tandis que derrière lui, la France vacillait comme un funambule ivre sur un fil de fer rouillé. À croire qu’il a pris goût aux situations impossibles.

Peut-être qu’il y croit vraiment ? C’est ce qu’on espère pour lui. Le problème, c’est que la France n’est pas l’Europe. Ici, on ne discute pas calmement autour d’une table en prenant des notes diplomatiques. Non, ici, c’est plutôt du style : « Et si on mettait le feu à une poubelle pour montrer qu’on n’est pas d’accord ? » Peut-être que Barnier devrait commencer par apprendre à allumer les feux lui-même, ça pourrait aider à mieux négocier avec les syndicats.

L’autre problème, c’est cette petite manie des Français à avoir un avis sur tout, surtout sur ce qu’ils ne comprennent pas. Et ce n’est pas Barnier, avec son éternel sourire de diplomate, qui va changer ça. On l’imagine déjà devant les caméras, expliquant pour la centième fois que « la situation est complexe », pendant que les journalistes lui lancent des questions comme des grenades dégoupillées.

Alors, Michel, si tu m’entends, bon courage. La France, c’est un peu comme un vieux tracteur : ça fait un bruit du tonnerre, ça ne tourne pas très rond, mais ça avance, tant bien que mal. Tu as déjà prouvé que tu étais capable de négocier avec l’Europe entière, mais ici, à la maison, c’est un autre sport. Prépare-toi à recevoir des tomates virtuelles sur les réseaux sociaux, à être accusé de tous les maux, et à découvrir que, finalement, être Premier ministre en France sous Macron, c’est surtout savoir comment tomber sans trop de casse.

Et si tu y arrives, eh bien, on te décernera une médaille… Ou une légion d’honneur, tiens, c’est très à la mode. Après tout, la France adore les héros tragiques.

Ha je vous ai pas dit ! Le smic a 1600€ c’est définitivement finito !
J’espère qu’il y en a pas qui y croyait encore ?

David SCHMIDT

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