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Sébastien Delogu : Quand l’imposture devient une méthode

C’est l’histoire d’un mec qui à force de vociférations* et de diatribes enflammées, a réussi à s’ériger en symbole d’un certain radicalisme « made in LFI », une cocarde* sur le cœur et une logorrhée* débridée dans la bouche. Mais derrière l’éloquence approximative et les appels à la révolution permanente, il y a peut-être bien plus de mystère que de vérité.

Sébastien Delogu, le député LFI et héros local des quartiers marseillais, s’est illustré ces dernières semaines par des déclarations qui auraient fait blêmir même le plus aguerri des polémistes. Attaques frontales contre la République, cette même République qu’il est pourtant censé défendre depuis l’Assemblée nationale et égarements verbaux dignes d’un débat de comptoir, il devient l’homme dont on se demande chaque jour s’il a, au moins une fois dans sa vie, ouvert un manuel d’instruction civique ou un petit Robert.

Et c’est là que le bât blesse, Delogu n’est peut-être pas celui qu’il prétend être. À mesure que ses sorties médiatiques se font plus tapageuses, il apparaît de plus en plus évident que la pensée ne suit pas la parole. À force d’enfiler des perles idéologiques avec la délicatesse d’un bulldozer, ce chantre de l’insoumission semble s’emmêler dans sa propre incohérence.

L’instruction en question : un député en roue libre

On est en droit de se demander si Sébastien Delogu, adepte des coups de gueule, a déjà pris le temps de s’asseoir pour, disons, se pencher sur quelques pages d’histoire politique et de la France aussi, car on l’a vu, l’histoire n’est pas son fort. Entre appels à la désobéissance civile et confusion générale autour des principes fondamentaux de la République, ses interventions ressemblent parfois à un sketch improvisé, où l’on attend presque le rire enregistré en fond sonore.

Qu’il s’agisse de déclarations incendiaires contre le gouvernement ou de prises de position invraisemblables, Delogu ne fait jamais dans la dentelle. D’ailleurs, il pourrait s’agir d’une stratégie bien mal pensée, certes, mais une stratégie tout de même. En occupant l’espace médiatique avec une virulence exagérée, l’élu se place en « vrai insoumis », sorte de chevalier blanc de la démagogie ou des caniveaux.

Pourtant, derrière ces airs de tribun* des temps modernes se cache un homme dont le parcours laisse perplexe. Un passé opaque, des propos de plus en plus contradictoires… et si Delogu n’était tout simplement pas celui qu’on croit ?

Ha oui, sur l’une de sa dernière bourde et son fameux « Je ne sais pas qui est Pétain », c’est quand même drôle qu’un membre d’un parti aux propos antisémite ne connait pas Pétain ? On devrait avoir affaire à un adorateur, non ?

Imposture ou simple manque de rigueur ?

Si l’on en croit certaines rumeurs (et parfois les rumeurs sont bien plus crédibles que les discours politiques, n’est-ce pas ?), Sébastien Delogu pourrait bien être le fruit d’un malentendu colossal. Ses origines, son parcours, ses connaissances en politique, tout cela semble parfois plus flou qu’un bulletin de vote à la mairie de Marseille.

Des journalistes investiguent discrètement et, Internet étant ce qu’il est, quelques internautes zélés se sont déjà lancés dans la chasse aux incohérences. Ce qu’ils trouvent ? Des éléments troublants. Des contradictions entre ses discours et ses actes, des propos enflammés qui frisent l’hérésie républicaine, et un parcours académique qui, pour rester poli, semble plus que sommaire. L’étiquette « député » colle mal à la réalité d’un homme qui semble avoir pris l’Assemblée pour un ring de boxe avec les idées en moins.

Le grand bluff de la politique ?

Mais n’est-ce pas là la plus grande escroquerie de notre temps ? Sébastien Delogu incarne à merveille cette époque où l’agitation verbale suffit à masquer l’absence de fond. Ses interventions à l’Assemblée ne sont plus des débats, mais des performances théâtrales où chaque mot est jeté comme une grenade dégoupillée.

Le plus fascinant dans tout cela ? C’est qu’il y a encore des gens pour applaudir. Pourtant, si l’on gratte la surface (et croyez-moi, il ne faut pas creuser bien profond), on découvre un personnage dont le discours est aussi creux qu’une promesse de campagne.

Un imposteur à l’Assemblée, mais pas à la cantine

Au final Sébastien Delogu est un peu comme ce collègue qui parle fort à la machine à café, mais qui oublie systématiquement de mettre de l’eau. Il s’agite, gesticule, hurle contre un système qu’il ne semble pas vraiment comprendre, et le plus inquiétant, c’est qu’il est payé pour ça. On dit souvent que la politique est un cirque, mais avec Delogu, on a carrément embauché le clown pour jongler avec les lois et les principes républicains, en espérant que personne ne se rende compte que ses balles sont crevées.

Alors imposteur ou simple acteur de sitcom de quartier ?
Une chose est sûre : si la politique était une épreuve de culture générale, Delogu serait recalé… avec mention « insoumis à la pédagogie ». Mais heureusement pour lui, la République ne demande pas de réciter la Constitution pour entrer à l’Assemblée, il suffit de savoir lever la main et râler assez fort.

En attendant, on lui souhaite bonne chance pour les prochaines échéances électorales… et surtout, qu’il évite de s’emmêler dans les couloirs du Palais Bourbon, où même le plan de sortie semble parfois plus compliqué que ses discours. Allez Sébastien, un peu de rigueur ! Et si ça ne marche pas, il y a toujours une place à prendre à la cantine de l’Assemblée, il paraît que là au moins, ils ne demandent pas de connaître la Déclaration des Droits de l’Homme pour servir le plat du jour.

Delogu est-il un imposteur ? Peut-être.
Mais il est surtout le reflet d’une dérive politique où l’apparence compte plus que la substance. Un homme qui crie fort pour masquer qu’il n’a rien à dire. Un député qui confond ses coups d’éclat avec des idées, et qui de surcroît, semble avoir une vision bien personnelle de la République… celle où l’on piétine les principes quand cela arrange son discours.

Dans tous les cas, une chose est sûre : si Sébastien Delogu est une imposture, il est l’une des plus bruyantes que la scène politique française ait produite ces dernières années. Quant à savoir si ses électeurs s’en rendront compte avant la prochaine échéance électorale… là est toute la question.

David SCHMIDT

– Content de vous apprendre des nouveau mots, que j’ai moi-même appris grâce à Clément Viktorovitch, politologue, chroniqueur et auteur français. Il enseigne la négociation et la rhétorique à Sciences Po Paris je vous conseille son livre : Le Pouvoir rhétorique : Apprendre à convaincre et à décrypter les discours.

Vociférations : Parole bruyante, prononcée dans la colère.
Cocarde : Insigne aux couleurs nationales.
Logorrhée : Un écoulement de parole, plus fréquemment utilisé dans le théâtre de l’absurde avec un débit monotone.
Tribun : Dans l’antiquité c’est un Magistrat romain chargé, à l’origine, de l’administration d’une tribu. Ici, dans le sens littéraire, un tribun est un orateur populaire à l’éloquence puissante et directe.

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