Sylvia Robinson

La marraine du hip-hop

Jeunesse et débuts musicaux

Sylvia Robinson, née Sylvia Vanterpool le 6 mars 1936 à New York (Harlem), est issue d’une famille modeste d’origine afro-américaine et antillaise. Très tôt, elle se passionne pour la musique et développe une voix puissante qui la conduit rapidement vers les studios d’enregistrement.

À seulement 14 ans, elle signe son premier contrat et devient chanteuse sous le nom de Little Sylvia. En duo avec le guitariste Mickey Baker, elle connaît un premier succès en 1957 avec « Love Is Strange » (sorti sous le nom Mickey & Sylvia), un titre qui deviendra un classique du rock’n’roll et de la soul.

Carrière solo et productrice

Après la séparation du duo, Sylvia poursuit une carrière solo et se fait remarquer avec des morceaux sensuels et avant-gardistes, notamment « Pillow Talk » (1973), qui atteint la première place des classements R&B et choque autant qu’il séduit par son audace érotique.

Mais plus encore que sa carrière de chanteuse, c’est son rôle de productrice et visionnaire qui va marquer l’histoire. Avec son mari Joe Robinson, elle fonde le label All Platinum Records dans les années 1960, puis Sugar Hill Records en 1979.

L’invention du rap commercial

C’est là que Sylvia Robinson entre véritablement dans la légende. En 1979, en entendant les block parties du Bronx où des DJ et MC improvisent sur des beats, elle comprend que ce mouvement peut dépasser les quartiers et toucher le grand public.

Elle prend alors une décision historique : réunir trois jeunes rappeurs (Wonder Mike, Big Bank Hank et Master Gee) pour former le Sugarhill Gang. Ensemble, ils enregistrent « Rapper’s Delight », considéré comme le premier grand tube de rap. Le morceau popularise le hip-hop dans le monde entier et ouvre la voie à toute l’industrie.

Sous sa direction, Sugar Hill Records devient un pilier du rap naissant. Elle produit également Grandmaster Flash & The Furious Five et leur légendaire « The Message » (1982), un titre révolutionnaire qui introduit la dimension sociale et politique dans le hip-hop.

Héritage et reconnaissance

Surnommée « The Mother of Hip-Hop » ou « La marraine du rap », Sylvia Robinson a été l’une des rares femmes noires à s’imposer dans une industrie dominée par les hommes. Visionnaire, elle a transformé une culture de rue en un mouvement mondial.

Elle s’est éteinte le 29 septembre 2011 à Englewood (New Jersey), à l’âge de 75 ans, laissant derrière elle un héritage immense. Sans elle, le hip-hop n’aurait peut-être pas pris son envol aussi vite et avec autant de force. Sylvia Robinson fut chanteuse à succès, productrice audacieuse et surtout pionnière. Elle a donné au hip-hop ses premiers hits et a façonné l’industrie qui allait devenir l’une des plus influentes de la culture mondiale.

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