Nature et environnement

Pollution atmosphérique

La pollution de l’air a des effets significatifs sur la santé et l’environnement. En France, malgré une tendance à l’amélioration de la qualité de l’air au cours des vingt dernières années, les valeurs limites ne sont toujours pas respectées dans plusieurs zones. La pollution atmosphérique représente aujourd’hui le premier sujet de préoccupation environnementale des Français.

Quels sont les mécanismes de la pollution de l’air ?

Les phénomènes naturels (éruptions volcaniques, incendies de forêts…) mais surtout les activités humaines (industrie transports, agriculture, chauffage résidentiel…) sont à l’origine d’émissions de polluants, sous forme de gaz ou de particules, dans l’atmosphère.
Une fois émises dans l’air, ces substances sont transportées  sous l’effet du vent, de la pluie, des gradients de températures dans l’atmosphère et cela parfois jusqu’à des milliers de kilomètres de la source d’émission.
Elles peuvent également subir des transformations par réactions chimiques sous l’effet de certaines conditions météorologiques (chaleur, lumière, humidité…) et par réactions dans l’air entre ces substances. Il en résulte l’apparition d’autres polluants.

Les polluants de l’air
Il existe deux catégories de polluants atmosphériques :

  • les polluants primaires, émis directement : monoxyde d’azote, dioxyde de soufre, monoxyde de carbone, particules (ou poussières), métaux lourds, composés organiques volatils, hydrocarbures aromatiques polycycliques…
  • les polluants secondaires issus de transformations physico-chimiques entre polluants de l’air sous l’effet de conditions météorologiques particulières : ozone, dioxyde d’azote, particules)…

Le suivi de la pollution de l’air s’appuie sur la mesure et l’analyse des concentrations de ces différents polluants et de leurs variations dans le temps et l’espace.

Quels sont les effets de la pollution de l’air ?

La pollution atmosphérique a des conséquences néfastes sur la santé humaine.

Conséquences de la pollution sur la santé
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L’exposition à court terme (pic de pollution) mais surtout l’exposition sur le long terme (chronique) à la pollution de l’air  a des impacts importants sur la santé, en particulier pour les personnes vulnérables ou sensibles. A savoir : femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardio-vasculaires, insuffisants cardiaques, mais aussi les personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics (par exemple : diabétiques, personnes immunodéprimées, personnes souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux).

Une présentation des effets de la pollution de l’air sur la santé et des recommandations sanitaires sont disponibles dans le Questions/réponses Air extérieur et santé du ministère des Affaires sociales et de la Santé
La pollution atmosphérique a aussi des conséquences néfastes sur l’environnement à court, moyen et long termes. Ces effets concernent :

  • les bâtis : les polluants atmosphériques détériorent les matériaux des façades (pierre, ciment, verre…) par des salissures et des actions corrosives ;
  • les cultures : l’ozone en trop grande quantité peut entraîner des baisses de rendement de 5 à 20 % selon les cultures ;
  • les écosystèmes : ils sont impactés par l’acidification de l’air et l’eutrophisation. En effet, certains polluants, lessivés par la pluie, contaminent les sols et l’eau, perturbant l’équilibre chimique des végétaux. D’autres, en excès, peuvent conduire à une modification de la répartition des espèces et à une érosion de la biodiversité.
En France, la pollution de l’air extérieur représente :
– 48 000 décès prématurés par an ce qui correspond à 9% de la mortalité en France ;
– un coût de la pollution de l’air (extérieur et intérieur) annuel total de 100 milliards d’euros dont une large part liée aux coûts de santé ;  
– des allergies respiratoires liées aux pollens allergisants chez 30 % de la population adulte et 20% des enfants.

Des engagements internationaux fixent des objectifs de réduction ou de limitation des émissions des polluants. De plus, des directives européennes établissent, pour les concentrations dans l’air, des valeurs limites à ne pas dépasser.
Pour en savoir plus, consulter le site du ministère de la Transition écologique et solidaire

Qu’est-ce qu’un épisode de pollution ?

On définit un épisode de pollution par une quantité trop élevée d’un ou de plusieurs polluants dans l’air.

Il peut être dû :

  • aux conditions météorologiques, notamment dans les situations stables (peu ou pas de vent) et en période estivale (chaleur et ensoleillement) ;
  • à l’apport massif d’une pollution sous l’effet du vent ;
  • à l’augmentation saisonnière des émissions de polluants en lien avec certaines activités agricoles, le chauffage domestique…

En cas d’épisode de pollution, deux seuils sont déterminés selon les microgrammes de polluants contenus par mètre cube d’air :

  • le seuil d’information : le préfet communique alors des recommandations sanitaires pour les périodes les plus sensibles. Seuil d’information pour les PM10 : 50 microgrammes par mètre cube d’air ;
  • le seuil d’alerte : le préfet complète les recommandations par des mesures d’urgence réglementaires (limitation de vitesse, circulation alternée…). Seuil d’alerte pour les PM10 : 80 microgrammes par mètre cube d’air.
Certificat sur la qualité de l’air
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Adopter quelques réflexes au quotidien pour réduire la pollution de l’air

La réduction des émissions de polluants atmosphériques passe par des gestes et habitudes souvent simples à mettre en œuvre. L’amélioration de la qualité de l’air est l’affaire de tous.
Se chauffer plus sobrement

  • Isoler son logement
  • Faire entretenir son appareil de chauffage bois ou fioul
  • Choisir un appareil performant (chaudière à condensation, poêle à bois labellisé Flamme verte…).

Se déplacer autrement

  • Privilégier la marche, le vélo et les transports en commun
  • Choisir le covoiturage
  • Pratiquer l’écoconduite (vitesse souple et réduite, usage modéré de la climatisation…)
  • Entretenir son véhicule, vérifier la pression des pneus
  • Acheter un véhicule faiblement émetteur et l’identifier grâce au Certificat qualité de l’air. Pour en savoir plus sur ce dispositif, consulter le site du ministére de la Transition écologique et solidaire ainsi que la vidéo
  • Valoriser ses déchets verts
    Il est interdit de brûler les déchets verts à l’air libre. Pour s’en débarrasser, il y a plusieurs solutions:
  • pour les déchets organiques : compostage, paillage, tonte mulching (l’herbe est broyée sur place par la tondeuse) ;
  • pour les déchets encombrants : collecte sélective.

Les bons gestes à avoir en cas d’épisode de pollution

Chacun peut s’informer sur :

En cas d’épisode de pollution, pour les populations vulnérables et sensibles, c’est-à-dire  les nourrissons et les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes asthmatiques ou souffrant de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires :

  • Evitez les activités physiques et sportives intenses, non seulement en plein air, mais aussi à l’intérieur ;
  • En cas de gêne respiratoire ou cardiaque inhabituelle, consultez votre médecin ou pharmacien
  • Prenez conseil auprès de votre médecin pour savoir si votre traitement doit être adapté ;
  • Si vous sentez que vos symptômes sont moins gênants quand vous restez à l’intérieur privilégiez des sorties plus brèves que d’habitude ;
  • Evitez de sortir en début de matinée et en fin de journée et aux abords des grands axes routiers ;
  • Reportez les activités qui demandent le plus d’effort.

Pour la population générale :

    • Réduisez et reportez les activités physiques et sportives intenses, en plein air ou en intérieur, jusqu’à la fin de l’épisode si des symptômes liés à la pollution sont ressentis (fatigue inhabituelle, mal de gorge, nez bouché, toux, essoufflement, sifflements, palpitations) ;
    • En cas de gêne inhabituelle (par exemple : toux, mal de gorge, nez bouché, essoufflement, sifflements), prenez conseil auprès de votre médecin ou pharmacien.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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