David SCHMIDTForbach (57)

Forbach, la fin d’une époque

À l’heure où tout le monde cherche des solutions pour rendre la ville plus attractive et tenter de lui faire retrouver un semblant d’une vie perdue, je fais moi, un constat plus amer.

Quand on a eu une vie paisible, un travail, une famille, on se dit que nous avons tout pour être heureux. On a grand plaisir à recevoir ces amis chez soi et partager la convivialité, le plaisir de vivre.

J’ai connu cette époque où tous les jours, ton téléphone sonne, les soi-disant amis qui voulait passer te voir par plaisir de se retrouver. J’ai failli croire que si tout a changé c’est à cause de moi, c’est en fait moi qui ouvre les yeux. Je me rends compte que la situation de la ville et du pays influe sur notre comportement, on a plus envie de se promener dans notre ville et le chômage chez les amis les a rendus individualistes et défaitistes. Puis viens, une peine qui ne s’explique que par la monotonie de la vie, la morosité de notre environnement. Un sentiment d’avoir perdu quelque chose que l’on ne retrouvera plus.

Qu’on ne vienne pas me dire que c’est avec l’âge et le temps que les personnes adoptent le « chacun pour soi ». C’est en fait bien plus complexe que cela. Quand vous êtes tous élevés au même rang social, on devient jaloux de celui qui a plus qu’un autre. Je viens de comprendre que c’est ce qui a changé certaines personnes avec qui j’ai partagé un chemin de vie, et la font de leur côté aujourd’hui. Est-ce que c’est cela la sortie de la jeunesse ? le pas vers un âge ou tout ce qui te rendait heureux avant se perd avec le temps?

Dans différents articles je parlai de la façon dont les gens traitent les autres, mais jamais pourquoi les gens changent. C’est comme si je viens de comprendre que des amitiés qui durent avec le temps peuvent s’effacer juste parce que d’autres personnes sont plus drôles, que d’autres ont un confort dans lequel on se sent mieux que chez soi, et t’abandonne. C’est ce que je crois qui arrive à des personnes autour de moi et franchement je me demande comment on peut en arriver là.

Je tachais souvent dans ma vie d’être fidèle à moi-même, ouvrir ma porte à tout le monde ne jamais laissé tomber un ami, et pire encore, se casser la tête à les relever quand ils étaient à genoux. Eh bien, je me suis perdue dans tout cela. Les amis, j’ai l’impression que tu les soûls à vouloir toujours leur donner des conseils qui devrait réellement suivre, mais qu’il ne suit pas s’ils n’en ont pas envie. À force d’insister on finit même par vous coller une étiquette de donneur de conseils, qui n’est pas la vôtre. C’est plus simple de dire du mal des autres que d’affirmer que le problème vient de soi.

Combien de personne m’ont déjà dit, arrêtent de casser la tête pour lui/elle pense à toi d’abord !
Sauf que pour moi, c’était des amis et que je n’imaginais pas les laisser malheureux ou vivre sans eux.

Pourtant c’est ce qu’il faut faire, toujours compté sur soi et faire ce qu’il faut pour aller de l’avant, savoir se relever dans les moments les plus durs sans compter sur personne.

Récemment avec mon déménagement, le fait d’avoir grandement amélioré mon cadre de vie, je viens de me rendre compte que ce positif en moi et vecteur d’un changement. J’aime mon chez-moi et j’y passe plus de temps. Même à cela j’ai essuyé un reproche parce que cet éveil de conscience mon rendu casanier et est mal perçu par d’autres. Comment des personnes peuvent croire que tu changes juste parce que tu souris davantage et que tu te sens bien comme tu vis ? Ma façon de pensée et d’être n’a pas changé.

Le temps fait changer les gens, voila c’est tout. La situation que l’on vit autour de nous, fait que ça ne va pas en s’arrangeant. Je pense de plus en plus que je me perds ici, qu’en faite, j’ai du mal à trouver ce qui me retient. Plus je réfléchis à cela plus je me dis qu’il faut faire quelque chose pour changer. Je pense dans un avenir très proche, quitté tout cela, Forbach, les amis , la vie passée, pour un avenir meilleur que ce qui nous est offert ici.

Je pense qu’il faut se faire une raison, la belle époque , c’est fini, les meilleurs amis au monde c’est fini, la vie belle est finie . Elle ne doit cependant pas s’arrêtait pour autant, si l’on veut que ça continue, il ne faut pas avoir peur de couper le cordon, c’est parfois la meilleure solution … et partir.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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