David SCHMIDTPsychologie

Agir avec force et cacher nos peurs

D.S: J’ai rencontré dans mon travail et dans l’observation des gens en général, la croyance que nous devrions toujours agir avec force et cacher nos peurs. Les dommages que la peur peut causer sont incalculables. Elle décime la véritable estime de soi et nuit à nos relations. Lorsque nous agissons, nous avançons, si on prétendent être différents de ce que nous sommes vraiment, nous nous abandonnons à nous-mêmes en mettant enfilant un masque. Nous le faisons pour tenter de contrôler ce que nous espérons que les autres penseront de nous. Nous nous manipulons et nous nous camouflons en cherchant l’approbation des autres, ou du moins nous essayons d’éviter leur désapprobation. C’est ainsi que s’installe notre première trahison de notre moi authentique.

Nous tirons une authentique estime de soi et de notre relation par nous-mêmes. Si nous contorsionnons notre personnalité pour chercher la reconnaissance ou l’approbation des autres, nous ne poursuivons pas l’estime de soi si elle ne vient pas de l’intérieur, mais de l’extérieur. Nous essayons de nous sentir mieux dans notre peau en étant hypocrites. Comment pensez-vous que ça va marcher ? Plus nous le faisons, plus nous nous éloignons de l’estime de soi véritable. C’est le contraire de ce que nous devrions faire. Nous devrions prendre conscience de notre vulnérabilité.

Qu’est-ce que j’entends par vulnérable ? Pour moi, le mot  » vulnérable  » n’est pas synonyme de faiblesse, mais d’ouverture. Ne l’interprétez pas comme étant fragile. En tant qu’êtres humains, nous éprouvons tous des sentiments de vulnérabilité, comme l’insécurité, le doute et la peur. Avec modération, ce sont des émotions communes. C’est notre façon d’être maladroit qui exige l’apparence de force, nous décidons de cacher ces sentiments les uns aux autres. Nous vivons donc notre vie en pensant à tort que nos défauts ou nos doutes sont uniques à nous. L’ironie triste, c’est que ces mêmes personnes dont les opinions nous inquiètent tant font très probablement la même chose. Ainsi, la grande majorité des gens se privent de tout pouvoir, pensant que les autres sont plus confiants et plus en sécurité. Ce mythe tragique limite terriblement nos vies.

C’est le fait de cacher notre vrai soi aux autres qui nous rend fragiles. Être toi-même te rend fort. Quand j’encourage cette transition, les gens peuvent se demander :
– Mais qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ?
– Comment me verront-ils ?
C’est une préoccupation commune pour les personnes qui se débattent avec leur véritable identité. C’est le chemin vers une estime de soi puissante.

Lorsque nous acceptons notre vulnérabilité, nous n’avons rien à cacher aux autres, ce qui nous rend vraiment puissants. Vous pouvez trouver la clé d’une estime de soi en acceptant votre vulnérabilité, vos peurs et vos insécurités. Ce faisant, vous vous libérez de l’obligation d’ériger les autres en juge, car vous n’avez rien à cacher. Vous devez embrasser votre vulnérabilité pour atteindre la force intérieure. Libérer vos préoccupations en les amenant à la lumière leur permet de se dissiper.

D.S: Qui est mon juge ? C’est vous-même !
Pourquoi est-ce plus important pour nous ce que les autres pensent de nous, que l’image que l’on a de soi ? Lorsque nous subordonnons notre estime de soi en choisissant une autre personne comme juge, nous perpétuons la violence psychologique contre nous-mêmes. D’autres personnes ne sont pas vos juges ; pourquoi leur donner ce pouvoir ? Tout le monde a des opinions, c’est sûr, mais élever les opinions d’une personne au rang de jugement est irrationnel et sans fondement. Ce que vous faites, c’est de vous juger et de projeter ce pouvoir de jugement sur quelqu’un d’autre. J’aime à dire que la seule personne qui a le droit de me juger porte une longue robe noire et préside dans un palais de justice.

Pour que les relations prospèrent, nous devons vivre une intimité émotionnelle. Ce que j’entends par là, c’est un partage transparent et sûr de nos sentiments. Lorsque nous obscurcissons des sentiments que nous pensons que les autres critiqueront ou examineront, nous bloquons l’intimité émotionnelle.

Nous voulons tous être aimés, mais pour être aimés, il faut être aimables. La plupart d’entre nous ont du mal à être aimables. Quand vous avez besoin d’être fort, vous érigez un mur défensif qui ne permet pas aux autres d’entrer. Vous devenez impénétrable et, par conséquent, impossible à aimer. D’autres considèrent le plus souvent que la vulnérabilité  l’ouverture est adorable. Dans mon travail, quand quelqu’un exprime ses sentiments vulnérables les plus doux, les autres ne se contentent pas d’écouter, ils sont attentifs.

N’est-il pas insensé que nous cachions les qualités mêmes qui pourraient nous faire nous sentir validés, affirmés et aimés ? Le fait d’embrasser plutôt que de se cacher de notre vulnérabilité nous rend authentiques et puissants. Il suggère que nous nous acceptons et que nous nous valorisons tels que nous sommes, sans crainte de ce que nous pensons que les autres peuvent penser de nous.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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