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Reconstitution du FLNC

Corse : un groupe d’individus armés et cagoulés annonce la reconstitution du FLNC

Corse : un groupe d'individus armés et cagoulés annonce la reconstitution du FLNC© ELISE BRETAUD
Des individus cagoulés du FLNC réunis dans la nuit le 2 mai 2016 (image d’illustration).

Le parquet national antiterroriste s’est saisi après la diffusion d’un communiqué et d’une vidéo dans laquelle des individus cagoulés et armés se revendiquant du premier FLNC, annoncent la reconstitution de ce mouvement.

Selon une information révélée ce 30 septembre par le journal Corse-Matin, un groupe de cinq personnes a organisé une conférence de presse clandestine afin d’annoncer la constitution d’«un nouveau FLNC [Front de libération nationale corse]». Convié à l’événement nocturne, le quotidien régional explique avoir eu accès à une «communication d’une page, sur laquelle figurent interdictions et préconisations en neuf points, afin de « sauver le peuple corse d’une disparition programmée »».

Dans la foulée, ce 1er octobre, Eric Bouillard, procureur de la République d’Ajaccio, a fait savoir que le parquet national antiterroriste se saisissait. «On a prêté beaucoup d’attention à cette action, le parquet de Paris prendra la suite», a-t-il ajouté.

Corse-Matin avait publié une courte vidéo dans laquelle cinq individus apparaissent cagoulés et armés, côte à côte dans la nuit, derrière une banderole sur laquelle sont inscrites les lettres FLNC.

Selon le journal, le groupe se revendiquerait du premier FLNC et de son «manifeste historique du 5 mai 1976».

Interdictions et préconisations

La conférence de presse a eu lieu en Haute-Corse, dans la région de la Caldaniccia. «Ça s’est limité à une remise de communiqué, sans question possible», a précisé à l’AFP un membre de la rédaction de Corse-Matin.

Après avoir consulté le document de communication, l’AFP en révèle une partie du contenu : «Conformément à l’engagement historique du FLNC, nous ne porterons jamais atteinte aux personnes, mais seulement aux biens», peut-on par exemple y lire.

Parmi les interdictions et préconisations présentées, le texte évoque par exemple «l’interdiction pour les Non-Corses d’acheter des biens fonciers ou immobiliers». «Les biens acquis au cours des dix dernières années doivent être revendus « à leur prix d’achat d’origine » et seuls des Corses [communes ou Collectivité de Corse] pourront les acheter pour en faire « principalement » des logements sociaux», relève également l’AFP.

Remplacer les étrangers par des Corses dans tous les emplois

Le communiqué réclame en outre une interdiction de créer toute nouvelle enseigne de grande distribution, appelle à «remplacer les étrangers par des Corses dans tous les emplois» et exige un enseignement obligatoire du corse d’une heure par jour de la maternelle au CM2.

Le groupe apporte également une forme de soutien à la majorité nationaliste au pouvoir dans l’île, assurant qu’elle est «cohérente». «Nous ne doutons pas de la sincérité et de l’engagement patriotique des élus de la majorité territoriale», peut-on lire dans le texte. «Mais nous regrettons qu’ils continuent de s’égarer sur un chemin qui conduit à l’intégration définitive du peuple corse dans la société française», explique toutefois le groupe qui appelle à «combattre idéologiquement» toutes les autres forces politiques.

«Nous veillerons, par la force si nécessaire, à ce que ces interdictions et préconisations [soient appliquées]», expliquent les auteurs du communiqué selon lesquels ces mesures «sont seules en mesure de sauver le peuple corse d’une disparition programmée».

Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avait annoncé en 2014 qu’il déposait les armes, au terme de quatre décennies marquées par plus de 4 500 attentats revendiqués.

L’annonce de cette reconstitution survient dans un contexte marqué depuis plusieurs mois par de nombreux actes de violence en Corse, où élus et personnalités de la société civile ont dénoncé au cours des derniers jours «une emprise mafieuse» sur l’île.


Corse : en cas d’attaque islamiste, le FLNC menace de répondre «sans aucun état d’âme»

Le 28 juil. 2016, 11:07

Corse : en cas d’attaque islamiste, le FLNC menace de répondre «sans aucun état d’âme» Source: Reuters
Le FLNC du 22 octobre a prévenu qu’en cas d’attaque islamiste sur le sol corse, la réponse ne se ferait pas attendre.

Le 28 juillet, dans un communiqué, le mouvement clandestin nationaliste corse, le FLNC dit «du 22 octobre» a averti les «islamistes radicaux de Corse» que toute attaque de leur part déclencherait «une réponse déterminée».

En mai, le mouvement avait annoncé sa «démilitarisation» après des années de combat pour l’indépendance. Mais le Front de libération nationale corse (FLNC) pourrait bientôt reprendre les armes. Cette branche du FLNC issue d’une des multiples scissions du mouvement d’origine l’a annoncé dans un communiqué transmis à Corse Matin. Ses membres prennent au sérieux la menace d’un attentat islamiste sur l’île de Beauté. «La volonté des salafistes est clairement de mettre en place chez nous la politique de Daesh et nous nous y sommes préparés», explique le texte.

«Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L’amalgame n’existe que dans l’esprit des faibles et le peuple corse est fort [… ] de choix politiques difficiles qui ne nous ont jamais fait basculer comme vous dans la barbarie», ont-ils lancé à destination des extrémistes.

Et le mouvement indépendantiste prévient : «Sachez que toute attaque contre notre peuple connaîtrait de notre part une réponse déterminée sans aucun état d’âme.» «Si l’Etat islamique revendiquait des actions sur notre sol, nous ne pourrons vaincre qu’ensemble», poursuit le FLNC.

La politique étrangère de la France critiquée

Au-delà de ce message adressé aux fanatiques, le FLNC du 22 octobre interpelle l’Etat. Le gouvernement aurait, «si un drame devait se produire chez nous […], une part importante de responsabilité car il connaît les salafistes en Corse». Le mouvement avance même le chiffre de huit individus avant d’ajouter savoir «avec certitude que l’un des imams de Corse est un indicateur de la police».

L’aspect géopolitique n’est pas éludé dans le communiqué. Ainsi, le FLNC s’en prend à la politique étrangère hexagonale : «Il faudra que la France cesse sa propension à intervenir militairement et à vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière, si elle veut éviter que les conflits qu’elle sème à travers le monde ne reviennent comme un boomerang sur son sol.»

En savoir plus : Manifestants corses à RT : «On défend notre terre et on ne souhaite pas de racailles ici» (VIDEO)

Plus surprenant, les nationalistes assurent avoir permis au mois de juin de déjouer un «attentat dans un lieu fréquenté par le public», sans donner plus de précisions.

L’affaire du guet-apens d’Ajaccio

En décembre 2015, un piège a été tendu à des pompiers dans une cité d’Ajaccio par un groupe de jeunes qui leur ont lancé divers projectiles. L’incident avait entraîné plusieurs journées de mobilisation, parfois émaillées de violence.

En savoir plus : Corse : plusieurs interpellations à Ajaccio après l’agression de pompiers à Noël

Pour le groupe clandestin, il s’agissait d’une «stratégie mise en place plusieurs jours, voire plusieurs semaines auparavant pour tester la réaction du peuple corse». Une opération «orchestrée par quelques pseudo-penseurs malfaisants aidés de petites crapules sans envergure», déplore-t-il.

Appel au calme

Si la menace de représailles en cas d’attaque est limpide, le FLNC du 22 octobre ne souhaite pas céder au racisme. Le mouvement appelle «à la vigilance et au calme face à la barbarie» et souligne ne pas être «le refuge des frustrés d’une lutte raciale ou xénophobe» avant de dénoncer «les idéologies fascisantes qui alimentent les esprits fragiles et les réseaux sociaux».

Les indépendantistes s’adressent également «aux musulmans de Corse». Ils les appellent à «prendre position» en dénonçant l’islamisme radical et leur demandent notamment de signaler «les dérives chez des jeunes désœuvrés tentés par la radicalisation». Avant de les enjoindre à ne pas «afficher de signes religieux ostentatoires».

Sur un terrain politique plus classique, les présidents nationalistes de l’exécutif de la Collectivité territoriale de Corse et celui de l’assemblée, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni s’activent aussi. Le 28 juillet, ils doivent soumettre à l’Assemblée une résolution demandant à l’Etat de fermer les lieux de culte musulman constituant «des foyers d’influence salafiste», d’expulser les animateurs fondamentalistes de ces lieux.

Ils demandent également à renforcer la sécurité sur les sites de grande fréquentation. La Corse est l’une des régions les plus touristiques de France. En 2014, selon l’Insee, les trafics aériens et maritimes y ont acheminé 7,4 millions de voyageurs.

Source:
– https://francais.rt.com/france/24496-corse-cas-dattaque-islamiste-flnc-menace-respresailles-sans-etat-d-ame
– https://francais.rt.com/france/66387-corse-groupe-individus-armes-cagoules-annonce-reconstitution-flnc

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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