France

Paris : Les policiers anti-émeutes s’affrontent avec des habitants

Coronavirus

Les policiers anti-émeutes s’affrontent avec des habitants de la banlieue parisienne

Alors que le confinement entre dans sa sixième semaine en France, les manifestants ont déclenché des feux d’artifice, lancé des projectiles et mis le feu à des voitures

La police anti-émeute de la banlieue parisienne a affronté les habitants lors de la quatrième nuit de troubles

La police anti-émeute française a affronté les habitants de la banlieue nord de Paris mercredi soir, marquant la quatrième nuit de troubles provoqués par les tensions accrues autour des restrictions de confinement des coronavirus.

Des émeutes sous l’effet de la colère suscitée par le traitement “musclé” des minorités ethniques par la police pendant le confinement des coronavirus.

Au milieu de ces tensions croissantes, les protestations ont été déclenchées par une collision entre un motard de 30 ans et une voiture de police banalisée à Villeneuve-la-Garenne samedi.

Les manifestants de Gennevilliers, Clichy et Saint-Denis ont lancé des feux d’artifice, jeté des projectiles et mis le feu à des véhicules, tandis que des vidéos sur les médias sociaux ont montré la police riposter avec des gaz lacrymogènes et des matraques.

Un porte-parole de la police a déclaré :
“La police et ses renforts ont été la cible d’émeutiers, qui ont lancé des pierres et des feux d’artifice.”

Ces troubles surviennent cinq semaines après le confinement de la France, avec des mesures d’endiguement visant à ralentir la propagation de l’épidémie parmi les plus strictes au monde.

Des feux d’artifice ont teinté le ciel de rouge au-dessus de la banlieue parisienne tôt ce matin, des vidéos ont été postées sur les médias sociaux.

Des poubelles ont également été filmées en train de brûler et de remplir l’air de fumée alors que la police armée entrait dans la zone.

Les vidéos des troubles postées par le journaliste français Taha Bouhafs, qui est d’origine algérienne, montrent l’un d’entre eux malmené par la police, ce qui a donné lieu à des allégations de racisme.

Les violences matinales ont suivi l’ouverture d’une enquête par les procureurs après que le motocycliste de 30 ans ait été grièvement blessé à la suite d’une collision avec une voiture de police banalisée à Villeneuve-la-Garenne.

Des amis de la victime, qui n’ont pas été nommés, ont affirmé que l’incident de samedi soir était un exemple de la dureté de la police à l’égard des communautés ethniques minoritaires pendant le confinement.

Un officier de police a été vu portant un gros fusil alors qu’ils se déplaçaient dans le quartier

La semaine dernière, les procureurs de Béziers, dans le sud de la France, ont annoncé que des officiers faisaient l’objet de poursuites pénales après le décès d’un père de trois enfants alors qu’il était en état d’arrestation pour avoir violé le verrouillage du Coronavirus.

Trois officiers ont été filmés en train de traîner Mohamed Gabsi, 33 ans, sur le sol pendant un couvre-feu.

Ils sont soupçonnés de “violence intentionnelle de la part d’un agent de la fonction publique conduisant à un homicide involontaire” et de “non-assistance à personne en danger”.

Ces infractions sont passibles d’une peine de prison de 15 ans et plus, selon les procureurs locaux.

L’affaire est particulièrement sensible car M. Gabsi était musulman et Béziers est dirigée par un maire d’extrême droite soutenu par le parti du Rassemblement national, qui s’appelait autrefois le Front national.

M. Gabsi avait subi une crise cardiaque lorsqu’il est arrivé au poste de police local, et des témoins ont vu deux des officiers assis sur lui dans leur voiture de patrouille.

La mort suspecte de M. Gabsi fait suite à de nombreuses plaintes concernant le racisme au sein de la police, alors que les forces de police de toute la France appliquent l’un des verrouillages les plus stricts d’Europe.

Un porte-parole de la Ligue française des droits de l’homme a décrit la mort de M. Gabsi, qui était d’origine arabe, comme un “scandale qui montre comment les pauvres sont tués” par le confinement.

Le confinement n’est pas respecté ! 

Environ un demi-million d’amendes ont été infligées aux personnes qui enfreignent ces règles, dont une grande partie provient des régions pauvres entourant la capitale française.

Les exercices en plein air sont interdits pendant la journée et toute personne quittant son domicile est tenue de remplir un formulaire gouvernemental indiquant le but de son excursion. Ces mesures resteront en vigueur au moins jusqu’au 11 mai, a annoncé la semaine dernière le président Emmanuel Macron.

Les habitants se sont plaints d’être injustement ciblés après que le département de la Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris, ait reçu 10 % de toutes les amendes du pays le premier jour de la fermeture, alors qu’il ne représente que 2 % de la population du pays.

Le maire local, Patrice Leclerc, a déclaré que cette perturbation “pose des problèmes fondamentaux et menace les relations et la confiance entre les habitants et la police”.

Il y a eu plus de 150 000 cas confirmés de coronavirus en France, selon les chiffres officiels des autorités sanitaires, mais le nombre réel est estimé beaucoup plus élevé.

Le nombre de décès s’élève actuellement à 20 796, ce qui en fait le quatrième pays le plus touché au monde derrière les États-Unis, l’Espagne et l’Italie.

Notre pays est en état de confinement depuis le 17 mars, et ce jusqu’au 11 mai au moins.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

Articles similaires

Donnez-nous votre avis sur cette article !

Bouton retour en haut de la page