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AMD & Intel passent leurs processeurs en 7 nm

Encore discrets, les prochains APUs d’AMD s’illustrent sous 3D Mark 11 au travers d’un échantillon technique décliné en trois configurations. Si les prestations de cette puce non finalisée méritent naturellement d’être prises avec recul, la lignée « Renoir » a au moins le mérite de commencer à faire parler d’elle.

Encore discrets, les prochains APUs d’AMD s’illustrent sous 3D Mark 11 au travers d’un échantillon technique décliné en trois configurations. Si les prestations de cette puce non finalisée méritent naturellement d’être prises avec recul, la lignée « Renoir » a au moins le mérite de commencer à faire parler d’elle.
Attendus en déclinaisons pour ordinateurs portables et de bureau, les nouveaux APUs « Renoir » d’AMD devraient remplacer début 2020 les actuelles puces « Picasso », lancées il y a quelques mois et basées sur un combo vieillissant : gravure en 12 nm / architecture ZEN+. Des spécifications héritées de la seconde génération de processeurs Ryzen, auxquelles AMD a greffé des parties GPU Radeon Vega (3, 6, 8, 10 ou 11 en fonction des références).

Trois APUs cadencés différemment de passage sur 3D Mark 11
Avec « Renoir », le groupe de Lisa Su fera passer ses APUs de quatrième génération à l’architecture ZEN 2, ainsi qu’à la gravure en 7 nm qui va avec. Les performances, elles, devraient donc franchir un nouveau cap. Un postulat en partie confirmé par la visite d’un échantillon technique « Renoir » sur le logiciel de Benchmark 3D Mark 11.

Lancé depuis une plateforme pour prototypes  » Celadon-RN » (plateforme interne à AMD dédiée aux tests), note TechPowerUp, ce processeur encore en cours de développement se déclinait en trois configurations différentes, surnommés « config 1 », « config 2 », « config 3 » et surtout cadencées comme suit :

« Config 1 » : 1,70 GHz pour le CPU ; 1,50 GHz pour l’iGPU, le tout épaulé de DDR4-2667
« Config 2 » : 1,80 GHz pour le CPU ; fréquence inconnue pour l’iGPU et RAM non spécifiée
« Config 3 » : 2,00 GHz pour le CPU ; 1,10 GHz pour l’iGPU ; RAM DDR4-2667

D’après les résultats relevés par TechPowerUp, la « Config 1 » glane 3547 points sur 3D Mark 11 grâce à un iGPU cadencé à une fréquence supérieure que ce que l’on peut observer sur les puces « Picasso ».
La « Config 2 » récolte pour sa part un indice de 3143 points. On observe ici des performances moindres malgré une cadence plus importante du CPU par rapport à la « Config 1 », il y a donc fort à parier que les fréquences de l’IGPU ou de la mémoire vive étaient moins importantes que celles appliquées sur la première configuration… ou que l’organisation des cores de l’iGPU était différente.
La « Config 3 », enfin, s’avère elle aussi moins véloce que la « Config 1 » avec seulement 2374 points obtenus (soit 33% de moins), et ce en dépit d’une fréquence plus élevée de la partie CPU. Un résultat qui s’explique par la diminution de la fréquence de l’iGPU, certes, mais aussi par un nombre d’unités de calcul GPU potentiellement beaucoup plus faible.

Des puces capables de rivaliser avec les puces Ice Lake U d’Intel ?
Pour rappel, cette quatrième génération d’APUs « Renoir » doit arborer des iGPU Vega ayant été légèrement dépoussiérés pour comporter des circuits d’affichage et certaines particularités multimédia de l’architecture « Navi » (utilisée par les RX 5700 et 5700 XT).

Les déclinaisons laptops de ces nouveaux APUs devraient par ailleurs se décliner en versions 15 et 45 Watts de TDP, et proposer une variante Ryzen 9 destinée à titiller les Core i9 basse consommation d’Intel.
Reste maintenant à savoir si cette génération « Renoir » sera dans les faits capable de rivaliser avec les nouveaux processeurs Ice Lake-U d’Intel. Si tel était le cas, la concurrence d’AMD pourrait enfin s’étendre pour de bon sur le marché laptop… un marché sur le quel Intel a la main mise depuis des années. Réponse probable durant le CES 2020.

Intel évoque un nouveau procédé de gravure en 7 nm, attendu fin 2021, et songe déjà au 5 nm

Alors que la gravure en 10 nm, promise depuis 2016 par Intel, se concrétise enfin, le groupe californien prépare tranquillement sa transition vers un nouveau protocole en 7 nm. Un protocole dont les prémisses ne sont pas attendues avant le quatrième trimestre 2021, et qui sera à terme replacé (seulement à l’horizon 2024-2025) par un procédé en 5 nm, évoqué timidement par Intel lors de sa dernière annonce de résultats.

Alors que la gravure en 10 nm, promise depuis 2016 par Intel, se concrétise enfin, le groupe californien prépare tranquillement sa transition vers un nouveau protocole en 7 nm. Un protocole dont les prémisses ne sont pas attendues avant le quatrième trimestre 2021, et qui sera à terme replacé (seulement à l’horizon 2024-2025) par un procédé en 5 nm, évoqué timidement par Intel lors de sa dernière annonce de résultats.
Accusé de stagnation technologique après des années d’exploitation outrancière du node 14 nm et de ses divers affinages, Intel met les bouchées doubles. Dans un premier temps, et jusqu’en fin d’année 2021, la firme de Santa Clara capitalisera sur la gravure en 10 nm, introduite il y a quelques mois avec les puces à basse consommation Ice Lake U et Y, mais les plans du concurrent d’AMD ne s’arrêtent pas là.

A très court terme, Intel lancera ainsi ses processeurs pour serveurs Ice Lake SP (que nous évoquions cette semaine), ainsi que ses premières cartes graphiques dédiées Xe « DG1 », également basées sur le node 10 nm et attendues pour le Q2 ou le Q3 2020. Un accélérateur dédié à l’IA, des puces Xeon et un SoC 5G sont aussi au programme, et utiliseront des variantes de ce même procédé de gravure, introduit par Intel au printemps dernier.

Une usine supplémentaire dévolue à la production de puces 10 nm
Reste que pour l’heure la disponibilité des puces 10 nm laisse encore à désirer… mais plus pour longtemps. Intel a annoncé cette semaine que son usine de Chandler (Arizona), serait bientôt elle aussi dévolue à la production de puces 10 nm. De quoi porter à trois, avec les sites de Hillsboro (Oregon) et Kiryat Gat (Israel), le nombre d’usines affairées à cette production.

A l’occasion de l’annonce de ses derniers résultats financiers, Intel a par ailleurs indiqué avoir présenté 18 « systèmes premium » basés sur des cores de 10ème génération (Ice Lake), et promet d’en présenter 12 autres en 2019. Autant dire que le compte à rebours et plus que lancé.

Intel planche sur le 7 nm et réfléchit déjà à un protocole de gravure en 5 nm
Si le 10 nm sera au menu chez Intel au moins jusqu’en fin d’année 2021, le géant du microprocesseur insiste : il prépare dès à présent la relève. Cette relève porte les traits d’un nouveau protocole de gravure, en 7 nm EUV cette fois, dont l’exploitation devrait débuter sur le quatrième trimestre 2021. Ce nouveau node devrait en outre profiter d’au moins deux affinages pour 2022 et 2023. Suivra alors, aux environs de 2024-2025, un tout nouveau protocole en 5 nm, actuellement en cours de conception chez Intel.

« Nous sommes en bonne voie de lancer notre premier produit 7 nm, un GPU dédié pour serveurs, prévu pour 2021, deux ans après le lancement de nos produits 10 nm. Nous sommes également sur la voie de l’ingénierie pour un nouveau procédé en 5 nm », a notamment déclaré Bob Swan, CEO d’Intel dans un communiqué publié cette semaine.

Intel assure enfin avoir tiré leçon des erreurs commises durant le développement du node 10 nm, trop ambitieux et long à concrétiser. Le groupe indique par conséquent vouloir revenir à un cycle d’une nouveauté technologique majeure tous les deux ans ou deux ans et demi. Un objectif qui impliquera de trouver le subtile équilibre entre performances, efficacité énergétique, coût… et surtout timing, pointe AnandTech.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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