Psychologie

Elle regrette d’être mère

Baby blues et dépression post-partum

Baby blues et dépression post-partum, la dépression est fréquente chez les nouvelles mères. Découvrez les signes et symptômes de la dépression et ce que vous pouvez faire pour vous sentir mieux.

La dépression chez les nouvelles mères

La naissance d’un bébé est une expérience stressante, même si vous l’attendiez avec impatience ou si vous aimez votre enfant. Compte tenu du manque de sommeil, des nouvelles responsabilités et du manque de temps pour soi, il n’est pas surprenant que beaucoup de nouvelles mamans aient l’impression de vivre des montagnes russes émotionnelles.

En fait, la dépression légère et les sautes d’humeur sont si courantes chez les nouvelles mères qu’elles ont leur propre nom : le baby blues.

S’agit-il du baby blues ou de la dépression post-partum ?

La majorité des femmes ressentent au moins quelques symptômes du baby blues immédiatement après l’accouchement. Ce syndrome est causé par le changement soudain d’hormones après l’accouchement, combiné au stress, à l’isolement, au manque de sommeil et à la fatigue. Vous pouvez vous sentir plus larmoyante, dépassée et émotionnellement fragile. En général, ce syndrome commence dans les deux premiers jours suivant l’accouchement, atteint son apogée vers une semaine et s’estompe à la fin de la deuxième semaine post-partum.

Le baby blues est parfaitement normal, mais si vos symptômes ne disparaissent pas au bout de quelques semaines ou s’aggravent, vous souffrez peut-être de dépression post-partum.
Signes et symptômes de la dépression post-partum

Contrairement au baby blues, la dépression post-partum est un problème plus grave, que vous ne devez pas ignorer.

Au début, la dépression post-partum peut ressembler au baby blues normal. En fait, la dépression post-partum et le baby blues partagent de nombreux symptômes, notamment les sautes d’humeur, les crises de larmes, la tristesse, l’insomnie et l’irritabilité. La différence est que dans le cas de la dépression post-partum, les symptômes sont plus graves (comme des pensées suicidaires ou une incapacité à s’occuper de votre nouveau-né) et plus durables. Vous pouvez vous retirer de votre vie votre partenaire ou être incapable de créer des liens avec votre bébé. Vous pourriez trouver votre anxiété incontrôlable, vous empêchant de dormir – même lorsque votre bébé dort – ou de manger convenablement. Vous pouvez éprouver des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation, ou commencer à avoir des pensées de mort ou même souhaiter ne pas être en vie.

Ce sont tous des signaux d’alarme de la dépression post-partum.

L’échelle de dépression postnatale d’Édimbourg est un outil de dépistage conçu pour détecter la dépression du post-partum. Suivez attentivement les instructions. Un score supérieur à 13 suggère la nécessité d’une évaluation plus approfondie car vous pourriez souffrir de dépression du post-partum.
Causes et facteurs de risque de la dépression du post-partum

Il n’y a pas de raison unique pour laquelle certaines nouvelles mères développent une dépression du post-partum et d’autres pas, mais on pense qu’un certain nombre de causes et de facteurs de risque interdépendants contribuent au problème.

Changements hormonaux. Après l’accouchement, les femmes connaissent une forte baisse des taux d’œstrogène et de progestérone. Les niveaux de thyroïde peuvent également baisser, ce qui entraîne fatigue et dépression. Ces changements hormonaux rapides – ainsi que les modifications de la pression artérielle, du fonctionnement du système immunitaire et du métabolisme que connaissent les nouvelles mères – peuvent déclencher une dépression post-partum.

Changements physiques. L’accouchement entraîne de nombreux changements physiques et émotionnels. Il se peut que vous ayez à faire face à des douleurs physiques dues à l’accouchement ou à la difficulté de perdre le poids du bébé, ce qui vous fait douter de votre attractivité physique et sexuelle.

Le stress. Le stress lié à la prise en charge d’un nouveau-né peut également faire des ravages. Les nouvelles mères manquent souvent de sommeil. De plus, vous pouvez vous sentir dépassée et anxieuse quant à votre capacité à vous occuper correctement de votre bébé. Ces ajustements peuvent être particulièrement difficiles si vous êtes une première maman qui doit s’habituer à une toute nouvelle identité.

Facteurs de risque de la dépression post-partum

Plusieurs facteurs peuvent vous prédisposer à la dépression du post-partum : Le plus important est un antécédent de dépression post-partum, car un épisode antérieur peut augmenter de 30 à 50 % les risques de récidive. Des antécédents de dépression non liée à la grossesse ou des antécédents familiaux de troubles de l’humeur constituent également un facteur de risque.

Parmi les autres facteurs de risque, citons les facteurs de stress social, tels que le manque de soutien affectif, une relation abusive et l’incertitude financière. Le risque est également considérablement accru chez les femmes qui interrompent brusquement la prise de médicaments pour cause de grossesse.

Signes et symptômes de la psychose du post-partum

La psychose post-partum est un trouble rare, mais extrêmement grave, qui peut se développer après l’accouchement et qui se caractérise par une perte de contact avec la réalité. En raison du risque élevé de suicide ou d’infanticide, une hospitalisation est généralement nécessaire pour assurer la sécurité de la mère et du bébé.

La psychose du post-partum se développe soudainement, généralement dans les deux premières semaines suivant l’accouchement, et parfois dans les 48 heures.

Les symptômes comprennent :

  • Hallucinations (voir des choses qui ne sont pas réelles ou entendre des voix)
  • Délires (croyances paranoïaques et irrationnelles)
  • Agitation et anxiété extrêmes
  • Pensées ou actions suicidaires
  • Confusion et désorientation
  • Changements d’humeur rapides
  • Comportement bizarre
  • Incapacité ou refus de manger ou de dormir
  • Pensées de faire du mal à votre bébé ou de le tuer.

La psychose du post-partum doit être considérée comme une urgence médicale nécessitant une attention médicale immédiate.

Conseil 1 pour faire face à la dépression du post-partum :
– Créez un attachement sécurisant avec votre bébé.

Le processus d’attachement émotionnel entre la mère et l’enfant, appelé attachement, est la tâche la plus importante de la petite enfance. La réussite de cette relation sans paroles permet à l’enfant de se sentir suffisamment en sécurité pour se développer pleinement et influe sur la manière dont il interagira, communiquera et nouera des relations tout au long de sa vie.

Un attachement sécurisant se forme lorsque vous, en tant que mère, répondez chaleureusement et systématiquement aux besoins physiques et émotionnels de votre bébé. Lorsque votre bébé pleure, vous l’apaisez rapidement. Si votre bébé rit ou sourit, vous lui répondez de la même manière. En fait, vous et votre enfant êtes en phase. Vous reconnaissez les signaux émotionnels de l’autre et y répondez.

La dépression post-partum peut interrompre ce lien. Les mères dépressives peuvent parfois se montrer aimantes et attentives, mais à d’autres moments, elles peuvent réagir négativement ou ne pas répondre du tout. Les mères souffrant de dépression post-partum ont tendance à moins interagir avec leur bébé, à moins l’allaiter, à moins jouer avec lui et à moins lui faire la lecture. Elles peuvent également être incohérentes dans la façon dont elles s’occupent de leur nouveau-né.

Cependant, apprendre à créer des liens avec votre bébé n’est pas seulement bénéfique pour votre enfant, mais aussi pour vous, car vous libérez des endorphines qui vous rendent plus heureuse et plus confiante en tant que mère.

Comment créer des liens avec votre bébé

Si vous n’avez pas connu d’attachement sécurisant dans votre enfance, vous ne savez peut-être pas comment créer un tel attachement, mais vous pouvez apprendre. Le cerveau humain est conçu pour ce type de connexion émotionnelle non verbale qui crée tant de plaisir pour vous et votre bébé.
Conseil n° 2 : faites appel aux autres pour obtenir de l’aide et du soutien

Les êtres humains sont sociaux. Un contact social positif soulage le stress plus rapidement et plus efficacement que tout autre moyen de réduction du stress. Historiquement et du point de vue de l’évolution, les nouvelles mères recevaient l’aide de leur entourage pour prendre soin d’elles-mêmes et de leur bébé après l’accouchement. Dans le monde d’aujourd’hui, les nouvelles mères se retrouvent souvent seules, épuisées et en quête de contacts avec des adultes qui les soutiennent. Voici quelques idées pour se rapprocher des autres :

Faites de vos relations une priorité. Lorsque vous vous sentez déprimée et vulnérable, il est plus important que jamais de rester en contact avec votre famille et vos amis, même si vous préférez être seule. Vous isoler ne fera qu’aggraver votre situation, alors faites de vos relations adultes une priorité. Faites savoir à vos proches ce dont vous avez besoin et comment vous aimeriez être soutenu.

Ne gardez pas vos sentiments pour vous. Outre l’aide pratique que vos amis et votre famille peuvent vous apporter, ils peuvent également vous servir d’exutoire émotionnel. Partagez ce que vous vivez – le bon, le mauvais et le laid – avec au moins une autre personne, de préférence en face à face. Peu importe à qui vous parlez, pourvu que cette personne soit prête à vous écouter sans vous juger et à vous rassurer et vous soutenir.

Participez. Même si vous avez des amis qui vous soutiennent, vous pouvez envisager de chercher d’autres femmes qui vivent la même transition vers la maternité. Il est très rassurant d’entendre que d’autres mères partagent vos inquiétudes, vos insécurités et vos sentiments. Les groupes de soutien aux nouveaux parents ou des organisations comme Maman et moi sont de bons endroits pour rencontrer de nouvelles mamans. Demandez à votre pédiatre de vous indiquer d’autres ressources dans votre quartier.

Conseil n° 3 : prenez soin de vous

L’une des meilleures choses que vous puissiez faire pour soulager ou éviter la dépression du post-partum est de prendre soin de vous. Plus vous prenez soin de votre bien-être mental et physique, mieux vous vous sentirez. De simples changements de style de vie peuvent vous aider à vous sentir à nouveau vous-même.

Laissez tomber les tâches ménagères – Faites de vous et de votre bébé votre priorité. Donnez-vous la permission de vous concentrer sur vous-même et sur votre bébé – ce travail 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 demande plus d’efforts que l’exercice d’un emploi à temps plein.

Reprenez doucement l’exercice. Des études montrent que l’exercice physique peut être aussi efficace que les médicaments pour traiter la dépression, alors plus vite vous vous remettrez en mouvement, mieux ce sera. Pas besoin d’en faire trop : une promenade de 30 minutes par jour fera des merveilles. Les exercices d’étirement, comme ceux du yoga, se sont révélés particulièrement efficaces.

Pratiquez la méditation de pleine conscience. La recherche confirme l’efficacité de la méditation, qui permet de se sentir plus calme et plus énergique. Elle peut également vous aider à prendre conscience de ce dont vous avez besoin et de ce que vous ressentez.

Ne lésinez pas sur le sommeil. Huit heures complètes de sommeil peuvent sembler un luxe inaccessible quand on s’occupe d’un nouveau-né, mais un mauvais sommeil aggrave la dépression. Faites tout ce que vous pouvez pour vous reposer, que ce soit en demandant l’aide de votre partenaire ou des membres de votre famille ou en faisant des siestes quand vous le pouvez.

Réservez-vous du temps de qualité pour vous détendre et faire une pause dans vos obligations de mère. Trouvez de petites façons de vous dorloter, comme prendre un bain moussant, savourer une tasse de thé chaud ou allumer des bougies parfumées. Faites-vous masser.

Faites des repas une priorité. Lorsque vous êtes déprimé, votre alimentation en souffre souvent. Ce que vous mangez a un impact sur l’humeur, ainsi que sur la qualité de votre lait maternel, alors faites de votre mieux pour établir des habitudes alimentaires saines.

Sortez au soleil. La lumière du soleil améliore l’humeur, alors essayez de prendre au moins 10 à 15 minutes de soleil par jour.

Conseil n° 4 : prenez du temps pour votre relation avec votre partenaire

Plus de la moitié des divorces ont lieu après la naissance d’un enfant. Pour de nombreux couples, la relation avec leur partenaire est leur principale source d’expression émotionnelle et de lien social. Les exigences et les besoins d’un nouveau bébé peuvent entraver et briser cette relation, à moins que les couples ne consacrent du temps, de l’énergie et de la réflexion à la préservation de leur lien.

Ne cherchez pas de bouc émissaire. Le stress des nuits blanches et des responsabilités liées à la prise en charge de l’enfant peut vous laisser un sentiment d’accablement et d’épuisement. Et comme vous ne pouvez pas vous en prendre au bébé, il est trop facile de reporter vos frustrations sur votre partenaire. Au lieu de pointer du doigt, rappelez-vous que vous êtes dans le même bateau. Si vous abordez les défis parentaux en équipe, vous deviendrez une unité encore plus forte.

Gardez les lignes de communication ouvertes. Beaucoup de choses changent après la naissance d’un bébé, y compris les rôles et les attentes. Pour de nombreux couples, la répartition des responsabilités ménagères et des soins aux enfants après la naissance est une source importante de tension. Il est important de parler de ces questions, plutôt que de les laisser s’envenimer. Ne présumez pas que votre partenaire sait ce que vous ressentez ou ce dont vous avez besoin.

Réservez du temps pour votre couple. Il est essentiel de vous réserver du temps pour vous deux lorsque vous pouvez vous reconnecter. Mais ne vous mettez pas la pression pour être romantique ou aventureux (sauf si vous en êtes tous les deux capables). Il n’est pas nécessaire d’avoir un rendez-vous galant pour profiter de la compagnie de l’autre. Le simple fait de passer 15 ou 20 minutes ensemble, sans vous distraire et en vous concentrant l’un sur l’autre, peut faire une grande différence dans votre sentiment d’intimité.
Traitement de la dépression post-partum

Si, malgré l’auto-assistance et le soutien de votre famille, vous luttez toujours contre la dépression du post-partum, vous souhaiterez peut-être suivre un traitement professionnel.

Thérapie individuelle ou conseil conjugal. Un bon thérapeute peut vous aider à faire face aux ajustements de la maternité. Si vous avez des difficultés conjugales ou si vous ne vous sentez pas soutenue à la maison, le conseil conjugal peut être très bénéfique.

Antidépresseurs. Dans les cas de dépression post-partum où votre capacité à fonctionner adéquatement pour vous-même ou votre bébé est compromise, les antidépresseurs peuvent être une option. Cependant, les médicaments doivent être étroitement surveillés par un médecin et se sont avérés plus efficaces lorsqu’ils sont accompagnés d’une psychothérapie.

Hormonothérapie. L’œstrogénothérapie substitutive aide parfois à lutter contre la dépression du post-partum. L’œstrogène est souvent utilisé en association avec un antidépresseur. L’hormonothérapie comporte des risques, alors assurez-vous de parler à votre médecin de ce qui est le mieux et le plus sûr pour vous.
Aider une nouvelle mère souffrant de dépression du post-partum

Si votre proche souffre de dépression post-partum, la meilleure chose que vous puissiez faire est de lui offrir votre soutien. Accordez-lui une pause dans ses tâches de garde d’enfants, prêtez-lui une oreille attentive, soyez patient et compréhensif.

Vous devez également prendre soin de vous. Répondre aux besoins d’un nouveau bébé est difficile pour le partenaire comme pour la mère. Et si votre partenaire est déprimé, vous devez faire face à deux facteurs de stress importants.

Comment aider votre femme ou votre partenaire

Encouragez-la à parler de ses sentiments. Écoutez-la sans la juger ni lui proposer de solutions. Au lieu d’essayer d’arranger les choses, soyez simplement là pour qu’elle puisse s’appuyer sur vous.

Proposez-lui votre aide à la maison. Participez aux tâches ménagères et à la garde des enfants. N’attendez pas qu’elle vous le demande !

Veillez à ce qu’elle prenne du temps pour elle. Le repos et la relaxation sont importants. Encouragez-la à faire des pauses, à engager une baby-sitter ou à prévoir des soirées en amoureux.

Soyez patient si elle n’est pas prête à faire l’amour. La dépression affecte la libido, il peut donc s’écouler un certain temps avant qu’elle ne soit d’humeur à faire l’amour. Offrez-lui de l’affection physique, mais n’insistez pas si elle n’est pas prête à faire l’amour.

Faites une promenade avec elle. Faire de l’exercice peut avoir un impact considérable sur la dépression, mais il est difficile de se motiver lorsque l’on se sent déprimé. Aidez-la en faisant de la marche un rituel quotidien pour vous deux.

 

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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