David SCHMIDTForbach (57)

C’est pas la vie qui te fait souffrir, mais ce que tu penses.

La douleur c'est toi qui l'entretient, nous sommes les artisans de notre propre malheur

La douleur c’est toi qui l’entretient, nous sommes les artisans de notre propre malheur

On accuse la vie de tous les maux, pourtant si l’on regarde de plus près, la grande coupable n’est pas la vie, mais bien notre manière de penser. Ce compagnon intérieur qui excelle dans l’art de transformer l’ordinaire en tragédie.

Rien ne semble plus précieux pour l’homme moderne que sa souffrance personnelle.
Car sans cette douleur fabriquée par l’esprit, que resterait-il ?
Peut-être une liberté insoutenable, celle d’être maître de son propre bonheur.

L’absurde réside là, mieux vaut se rendre malade que d’admettre que le malheur est souvent une auto-production.

Nous avons développé l’étrange industrie intérieure de l’auto-torture :
– Ressasser le passé jusqu’à en faire un poison.
– Anticiper des futurs catastrophiques comme si l’apocalypse était programmée pour demain matin, 9h30.
– Comparer en permanence notre vie à celle des autres dans une compétition qu’aucun arbitre n’a jamais homologuée.

La noirceur de la condition humaine, c’est cette obstination : exiger de la vie ce qu’on refuse de produire soi-même. On préfère accuser l’extérieur, pointer du doigt une société impitoyable, blâmer les circonstances, tout plutôt que d’admettre une vérité simple, mais glaçante : la majorité de nos souffrances est d’origine personnelle.

Être heureux ne demande pas l’impossible.
Mais il exige la responsabilité d’admettre que la clé ne se trouve pas dehors, mais dans l’esprit qui ne cesse de se flageller pour rien. Alors, à défaut de bonheur, beaucoup choisissent l’agonie douce et quotidienne d’une complainte familière.

En somme, l’homme ne se contente plus de survivre à la douleur. Il la cultive, il s’y accroche, comme si s’en libérer revenait à perdre une partie de lui-même. Peut-être est-ce là la tragédie la plus sombre, préférer la servitude du mental à l’inconfort d’une liberté intérieure.

D.S. : La vie ne nous promet pas l’absence de douleurs, elle nous convie à l’accepter malgré les cicatrices.
Les larmes sont parfois le prix des choses qui nous touchent profondément.
Ce ne sont pas les blessures qui écrivent notre histoire, mais la manière dont nous les transformons, et les êtres pour qui nous les portons. Dans l’imperfection du monde, le courage n’est pas de fuir la peine, mais de laisser l’amour briller à travers elle.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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