Noël ou l’humanité s’effondre sur elle-même

Noël. Ce mot résonnait autrefois comme une promesse d’une bonne soirée en famille, un écho d’amour et de chaleur dans un monde parfois trop froid. Aujourd’hui, il ne m’évoque plus qu’une parodie grotesque, un carnaval sinistre où les valeurs se consument dans l’incendie du chacun-pour-soi. Noël est mort. Pire encore, il a été assassiné par nos propres mains.

Familles décomposées, cœurs gelés

Le cœur de Noël, cet esprit de famille qui illuminait nos âmes s’est vidé de sa substance. Les réunions de famille sont devenues des champs de ruines où les sourires se figent et les cœurs battent à contretemps. Dans les familles, l’amour jadis ciment des foyers, a été remplacé par un étrange mélange d’écrans bleutés et de silences gênants. Les repas de fêtes ressemblent davantage à des trêves précaires qu’à des moments de communion.

L’amour s’est transformé en une monnaie d’échange. On donne un cadeau, mais pas sans arrière-pensée, on partage un repas, mais les regards fuient, les mots tranchent et le silence hurle. Chaque accolade est une mise en scène. Les liens du sang sont devenus des chaînes que l’on traîne comme un boulet. Le sapin de notre société s’est transformé en arbre mort, dépouillé de son feuillage d’amour et de solidarité

L’esprit de Noël ? Enterré sous les cendres d’un monde trop occupé à survivre pour se souvenir de vivre.

La France en décomposition sociale

Le pays n’est qu’un théâtre de l’absurde où l’on joue la pièce de la désolation. La convivialité, ce trésor d’autrefois est un cadavre que l’on évite de regarder, mais l’odeur est là. Les cafés se vident, les rues s’éteignent, et les voisins s’ignorent. La France, autrefois fière de son art de vivre a troqué ses festins pour des rayons de supermarché, dévalisés par des ombres sans âmes. Plus d’amour, plus de chaleur humaine, seulement des corps fatigués, happés par la survie et se croisant sans se voir.

L’amitié, ce mirage cruel

Et les amis ? Ils ne sont plus qu’un souvenir flou. Hier, on partageait des rires, aujourd’hui on échange des messages vides, ponctués de émojis sans âme. L’amitié est devenue une transaction froide, une formalité à remplir, un « Ça va ? » qui ne veut plus rien dire. La complicité s’est évaporée, remplacée par un cynisme glacial et une solitude masquée par des écrans. Nous sommes seuls, terriblement seuls et trop lâches pour l’admettre.

Les amis d’aujourd’hui ne sont plus que des contacts dans un répertoire. On ne prend plus le temps de se voir, de partager, de rire autour d’un bon verre. Tout devient utilitaire, les relations humaines se déshumanisent.

L’argent : un poison qui gangrène tout

Et que dire de l’argent, ce Dieu moderne qui nous réduit à des pantins dociles ? Son absence nous détruit, sa présence nous corrompt. Ceux qui en manquent s’éteignent à petit feu, écrasés par l’angoisse et la faim. Ceux qui en ont trop se perdent dans un gouffre d’insatisfaction et de superficialité. L’argent n’est plus un outil, c’est une malédiction. Il a volé nos rêves, brisé nos liens et jeté un voile de grisaille sur notre monde.

Une fin inéluctable

Alors pourquoi continuer cette farce ? Le monde ne mérite plus de tourner. Nous ne méritons plus de célébrer quoi que ce soit. Les étoiles s’éteignent dans le ciel et il est grand temps que la dernière lumière, celle de l’humanité suive le même chemin. Dieu, s’il existe encore, devrait appuyer sur ce bouton rouge, celui qui mettrait fin à tout et redémarre cette vieille machine rouillée qu’est l’humanité.

Un grand silence, enfin. Une paix froide, mais une paix quand même.

Car ce monde n’a plus d’amour, plus de liens, plus de sens. Ce Noël est peut-être le dernier et ce serait mieux ainsi. Laissez le sapin brûler, laissez les cendres s’envoler et éteignez les guirlandes pour de bon. Le noir est finalement notre seul refuge.

Au point où vous en êtes, après Noël, surtout n’oubliez pas d’enfoncer vos piles dans la terre de votre jardin !

David SCHMIDT