Forbach (57)France

Pourquoi il y a encore des racistes ?

Des suprématistes blancs portant le flambeau et criant des slogans racistes et antisémites. Les manifestants et les contre-manifestants se heurtent à la violence et au chaos. Une voiture conduite par un sympathisant néo-nazi connu fauche une foule de militants. Et maintenant George Floyd

Partout dans le monde, des réactions se manifestent suite à la mort gratuite de George Floyd. Et à juste raison.
Je prends le cas de ma petite ville de Forbach, plus jeunes j’ai vu du racisme devant mes yeux exercé par des ignares qui n’ont pas grandi dans un quartier et qui n’ont aucune expérience du vivre ensemble.

Les Français ne sont pas racistes? Pourtant, c’est ce que nous sommes.

Certains le sont devenus par des parents ayant des propos exécrables devant leurs enfants, en mettant la faute de tous les maux de la France sur les personnes issues de l’immigration. Je l’ai vu de mes propres yeux dans mon vécu où en tant qu’analyse journalistique, la haine est souvent attisée par des politiciens qui ont des propos pour lesquels il eut fallu les condamnés. Mais on ne les condamne pas. J’ai écrit là-dessus j’ai appelé cela la division sociale.

Pourtant, dans notre pays le racisme n’est pas condamnable chez tout le monde !
Comme si certain avait le droit de l’être et de dire certaines choses sans être condamné. Un blanc, un noir est condamné s’il insulte l’islam ou le judaïsme, un beur, un noir est condamné s’il insulte le catholicisme, mais on ne dit rien à la LDJ quand ils crient  » A mort les arabes, à mort l’islam » en plein Paris. On protège le cortège par nos forces de l’ordre !

Si la France est dans cette situation c’est de la faute des politiciens et de leurs « je-m’en-foutisme » face à la montée des discrimination sociale et ethnique.

L’affaire Adama Traoré est une affaire judiciaire française qui a pour origine la mort d’un homme de 24 ans, Adama Traoré, le 19 juillet 2016 à la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), après son interpellation à Beaumont-sur-Oise. Sa mort prend une ampleur médiatique lorsque différentes plaintes sont déposées concernant un possible homicide involontaire, de supposées entraves à l’enquête et non-assistance à personne en danger.

Dans les jours qui suivent l’annonce du décès, des manifestations se déroulent à Beaumont-sur-Oise et à Paris à l’initiative de la famille, pour demander de faire toute la lumière sur les circonstances de l’interpellation. Sa sœur, Assa Traoré, contribue à la naissance du comité Vérité et justice pour Adama, contre la violence policière.

Au milieu de nos affrontements modernes et audiovisuel, cherchons à étudié les racines du racisme.

Pourquoi les gens agissent ainsi les uns envers les autres ?
Qu’est-ce qui pousse les gens à être racistes ?

D’une certaine manière, c’est super simple. Les gens apprennent à être ce que leur société et leur culture leur enseignent. Supposons qu’il y a des parents qui enseignent à leurs enfants, pour qu’ils soient racistes. La vérité est que si les parents n’enseignent pas activement à leurs enfants à ne pas être racistes, ils le seront certainement par les influences contemporaines. C’est malheureusement la résultante d’un cœur malveillant et profond qui est cultivé dans notre pays. Il vient de notre environnement direct, de l’air populiste qui nous entoure.

La formation instinctive de préjugés chez les enfants est à celle d’un élève d’une nouvelle école. Quand vous arrivez dans un nouveau lycée. Vous essayez instinctivement de savoir qui est cool, qui ne l’est pas, qui est celui qui se fait tabasser, qui est le plus populaire ? Quand les enfants n’acquièrent pas ces associations de préjugés par la couleur de peau …

Une mentalité « nous – eux » est malheureusement une partie vraiment fondamentale de notre biologie.
Eric Knowles, professeur de psychologie à l’université de New York qui étudie les préjugés et la politique. Il existe de nombreuses preuves que les gens ont une tendance bien ancrée, voire évolutive, à l’égard des personnes qui font partie de notre soi-disant « groupe ».

Quand le racisme pousse-t-il les gens à commettre des actes de violence ?

Au moins 1 mort et 35 blessés  lors d’un rassemblement de nationalistes blancs le 12 août 2017. Une voiture a foncé dans la foule lors d’un rassemblement nationaliste blanc à Charlottesville, tuant une personne et en blessant 35 autres.

La plupart des gens, sinon tous, sont porteurs de préjugés implicites et non examinés, et certains peuvent nourrir des sentiments de peur ou de ressentiment qu’ils n’expriment pas en public.

Mais lorsque les gens entrent en contact avec une idéologie organisée qui valorise ou glorifie une lutte intergroupe comme une lutte raciale, il font passé les préjugés quotidiens des gens à quelque chose de tout à fait plus violent.

Les groupes suprémacistes blancs encouragent une haine chez leurs adeptes, une rhétorique qui vise à légitimer les craintes raciales et ethniques des gens. Les slogans criés par les participants au rassemblement de Charlottesville : « Vous ne nous remplacerez pas » et « Seul les vies blanches comptent ».

Je pense une chose, ces idéologies violentes que l’on communique aux gens, et à laquelle les gens sont réceptifs, en particulier les personnes qui luttent, sont que les blancs sont en fait ceux qui sont le moins discriminés dans la société, et peut-être ceux qui sont responsables de leur propre discrimination. Car rattrapé par un passé colonial en matière de ségrégation.

Charlottesville n’est pas la première fois que cette réflexion a conduit à la violence. Dylann Roof, qui a tiré et tué neuf personnes dans une église épiscopale méthodiste africaine, historique à Charleston, en Caroline du Sud, a justifié ce meurtre par une diatribe haineuse dans son journal, dans laquelle il a écrit qu’il voulait « agir pour ma race ».

Les attentats de Christchurch sont une série d’attaques terroristes d’extrême droite commise le 15 mars 2019 par Brenton Tarrant contre deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, et qui font 51 morts et 49 blessés.

Il s’agit de la tuerie la plus meurtrière commise spécifiquement contre des musulmans dans un pays occidental et l’attentat d’extrême droite ayant causé le plus de victimes depuis les attentats d’Oslo et d’Utøya en 2011 (69 morts). C’est le massacre le plus meurtrier survenu en temps de paix en Nouvelle-Zélande depuis celui du Boyd en 1809 (66 à 70 morts).

Je ne m’attarderai pas sur les attentats de notre pays ayant eu lieu ces dernières années, ils nous ont pas divisés !

Knowles étudie ce qu’il appelle le « racisme quotidien » depuis près de deux décennies. Il a déclaré qu’il n’a pas vu de changement significatif dans les niveaux de base des préjugés. Au contraire, pense-t-il, des formes plus virulentes de racisme sont « déclenchées » – en particulier par le président Trump. Il a noté que le président n’a pas explicitement condamné les groupes de haine qui ont organisé le rassemblement de Charlottesville avant deux jours après sa tenue.

« Les chaînes se détachent », a déclaré M. Knowles. « Quand vous avez un président qui ne signale pas spécifiquement les néo-nazis et les suprémacistes blancs pour l’opprobre qui communique quelque chose aux personnes ayant un ressentiment racial. … C’est un message puissant de ces sentiments que vous avez eus, ces peurs raciales et ethniques qui sont en vous, et sont acceptables à exprimer. »

Pouvons-nous apprendre aux gens à ne pas être racistes ?

La seule façon de changer les préjugés, c’est de changer notre culture ?
Vous devez changer ce qui n’est plus acceptable dans notre société;  Les gens racistes !

Aujourd’hui, les gens se plaignent de la culture politiquement correcte, mais cela permet de contrôler l’attitude extérieure des gens, qui à son tour, influence la façon dont nous nous considérons nous-mêmes en interne. Tout ce à quoi nous sommes exposés nous donne des messages sur qui est bon et qui est mauvais.

Pour remettre en question les préjugés profondément ancrés qui façonnent notre comportement, pour désapprendre nos préjugés implicites, « nous avons besoin de contact » avec toutes les communautés. C’est absolument le contraire de ce que veulent les nationalistes blancs, à savoir une société ségréguée.

Nous avons besoin d’une société intégrée, et en même temps, nous devons créer autant d’équité socio-économique que possible, de sorte que les relations que les gens entretiennent entre eux soient égalitaires. … C’est la seule chose qui créer la confiance entre les gens de chaque côté du fossé de préjugés entre nous, et la seule chose sur laquelle je m’investis pour réduire ces préjugés.

Le racisme va-t-il disparaître avec le temps ?

Les personnes âgées ne sont-elles pas plus racistes et les jeunes générations plus progressistes ?

C’est un mythe que notre pays deviendra d’une manière ou d’une autre plus progressiste. Et c’est également un mythe de penser que nos enfants nous sauveront. La plupart des militants d’extrême droite qui déclenchent la violence, sont de jeunes hommes blancs.

Il y a des données qui montrent que les jeunes groupes comme les militants sont plus progressistes et égalitaires. Mais c’est généralement sur des questions comme le changement climatique ou le mariage homosexuel, que les communautés affichent leurs divisions.

Dans une étude, les jeunes sujets blancs ont réagi tout aussi fortement que les sujets blancs plus âgés par l’anxiété et l’incertitude, exprimant plus négativement les préjugés raciaux explicites et implicites dans les tests.

Après avoir pris connaissance de l’évolution démographique à venir, par exemple, les sujets blancs, y compris les étudiants, étaient plus susceptibles d’être d’accord avec des déclarations telles que « Je préférerais travailler aux côtés de personnes de ma même origine ethnique ».

Oui, il y a eu des progrès dans les politiques comme l’autorisation des mariages interraciaux et les lois sur la discrimination, mais en ce qui concerne nos préjugés interpersonnels, il n’est tout simplement pas vrai que nous devons attendre que les quelques vieux hommes racistes qui restent,  meurent et alors tout ira bien. La rhétorique du racisme est toujours en place. L’environnement pour le racisme est toujours là. Si nous ne changeons pas cela, nous ne pouvons pas réduire le racisme.

Dans l’euphorie de la première élection d’Obama, de nombreux Américains – de gauche, de droite et du centre – ont convenu que l’Amérique était devenue post-raciale. Aujourd’hui, beaucoup d’Américains de gauche reconnaissent que l’Amérique est toujours aux prises avec le racisme. Mais ce que les libéraux ne comprennent peut-être pas tout à fait, c’est à quel point le reste de l’Amérique est encore plongé dans un brouillard post-racial.

A mon avis le plus profond, aujourd’hui dans notre pays, pour chaque Euros de richesse que possèdent les Blancs, les Noirs n’ont que quelques centimes.

Ce point de vue selon lequel les Noirs sont économiquement égaux aux Blancs ou s’approchent rapidement de l’égalité fait partie de ce qui anime les conflits sur le racisme aujourd’hui.

J’entends par là, ceux qui accusent l’immigration de « voler notre argent ».

Pour ceux qui ne croient pas que les Noirs sont égaux aux Blancs, toute politique, en théorie, cherchent à lutter contre la discrimination à l’égard des Noirs.
Certains voient l’immigration comme une tentative de métissage forcé ? Foutaise !
Qui a dit depuis tous ces siècles durant, que les avantages intellectuels se définissaient par une couleur de peau ? Il est certain qu’à études et conditions de vies égales, les chances d’avoir ces examens sont égales !
Que vous le vouliez ou non, on est tous pareils à l’intérieur du corps humain !

Certain parlent, pensent qu’il y a aujourd’hui plus de discrimination contre les blancs que contre les noirs. Nous avons besoin que les Français partent en mission d’enquête sur le racisme, et non qu’ils essaient d’engager une conversation lorsqu’il n’y a pas d’accord sur les faits de base; Nous sommes tous libre et égaux en droits !

Nous devons être conscients que, parce que nous sommes une société ségrégationniste, beaucoup de blancs apprennent à connaître les noirs par l’histoire et les médias. Il existe également des médias de droite qui tentent consciemment de tromper les blancs sur le racisme et de favoriser un sentiment de victimisation des Blancs. Nous devons trouver des moyens de pénétrer dans ces bulles d’information pour changer cela.

Un autre défi est le fait que ce sont les blancs à haut revenu qui sont les plus inexacts quant à ce qu’il faut faire de plus pour lutter contre le racisme. Les Blancs à hauts revenus sont le segment le plus puissant sur le plan politique, car les politiciens ont tendance à s’appuyer sur des communautés pour financer leurs campagnes politiques. Ils ont une influence disproportionnée sur ce qui est et n’est pas considéré comme une question politique légitime. C’est une autre raison pour laquelle nous devons réduire l’influence de l’argent en politique et favoriser un engagement multiracial et non riche dans le processus politique et socio-économique. C’est simplement la technocratie d’en haut qui ne représente plus la France d’en bas. Pauvre citoyen que nous sommes !

Ma conclusion:
La première étape pour résoudre un problème est d’admettre que vous en avez un. Ce n’est que lorsque davantage de Français le feront face à la réalité du racisme dans la vie, qu’ils pourront progresser contre le racisme dans leur vie. Si voir un noir se faire maltraiter par la police ne te fait rien, c’est que tu es une merde.
Si entendre de la bouche des gens que l’Islam + Arabes = Terroristes, ça ne te fait rien ? c’est que tu es une merde.

Et j’en resterai là.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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