David SCHMIDTFrance

Suicide dans les rangs des forces de l’ordre

Le 5ème en France depuis début janvier.

Un policier de 30 ans a mis fin à ses jours samedi 15 janvier à Noisiel, en Seine-et-Marne. Il s’agit déjà du cinquième drame de ce genre étant survenu dans les rangs de la Police nationale depuis le début de l’année.

La Police nationale est de nouveau en deuil après qu’un policier de 30 ans s’est donné la mort à son domicile de Noisiel, dans la Seine-et-Marne, d’une source policière tout en précisant que l’acte a été commis avec une arme à feu.

Confirmant cette triste nouvelle sur Twitter, la préfecture de police indique que l’homme avait été affecté à la brigade de recherches et d’investigations financières (BRIF) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) parisienne.

Cinq suicides en 15 jours

Comme le rappelle Actu17, c’est le cinquième agent des forces de l’ordre qui se donne la mort depuis le début de l’année 2022. En effet, le 4 janvier, un policier réserviste âgé de 61 ans s’est suicidé avec son arme de service dans les toilettes du commissariat de Besançon. Ce même geste a été ensuite commis le 7 janvier par un policier de la CRS 43 de Chalon-sur-Saône, dans les Pyrénées-Orientales.

Jeudi 13 janvier, en l’espace de quelques heures, deux jeunes agents de police ont mis fin à leurs jours d’abord au Kremlin-Bicêtre puis à Lille. Dans le premier cas, c’était un homme de 23 ans affecté à la compagnie de garde de l’Élysée (CGE) de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). Il s’était retranché à son domicile et s’était suicidé avec son arme de service malgré les tentatives de ses collègues de le raisonner. Dans le deuxième cas, il s’agissait d’une policière du même âge qui aurait également utilisé son arme de service.

Des statistiques inquiétantes

Un policier de 37 ans s’est ôté la vie le 31 décembre, portant à 31 le nombre des suicides de policiers pour l’année 2021. Selon les chiffres du Service d’information et de communication de la police (Sicop), rapportés par CheckNews, en moyenne, 45 policiers se donnent la mort chaque année depuis 1993. Les pires années ont été 1996 et 2019 avec 71 et 59 suicides respectivement.

«Marche de la colère» des policiers : «On est essorés, rincés»
2 octobre 2019

A l’appel de l’intersyndicale, la mobilisation a connu un réel succès. Jusqu’à 27 000 personnes ont défilé ce mercredi à Paris pour alarmer contre les suicides et dénoncer le manque de moyens.

De mémoire de syndicalistes policiers, c’est une mobilisation «historique». Du «jamais vu». Des milliers de policiers et policières ont défilé à Paris, de Bastille à République, ce mercredi. Les organisateurs ont compté 27 000 personnes pour une profession qui compte 150 000 agents. «Ça dépasse l’entendement, on est très nombreux aujourd’hui, se félicite Yves Lefebvre, secrétaire général de Unité SGP, l’organisation la plus représentative. Mais la réussite sera si nous obtenons ce qu’on attend du gouvernement. Pour l’instant, on n’a pas de rendez-vous, mais il faut qu’on soit reçu dès ce soir. Et ce n’est pas seulement le ministère qu’on vise mais aussi l’Elysée.» Les syndicats comptent notamment sur la rédaction d’un livre blanc de la sécurité intérieure et d’une future loi de programmation pour peser dans les négociations.

2019 : 52 suicides depuis le début de l’année

La quasi-intégralité des syndicats et organisations de policiers avait appelé à cette «marche de la colère». A l’avant de la manifestation, une banderole rappelle l’un des mots d’ordre de la journée : la lutte contre les nombreux suicides dans la profession ; 52 depuis le début de l’année. Des revendications plus diverses sont aussi égrenées tout au long de la manifestation : crainte face à la future réforme des retraites, manque de reconnaissance, conditions du travail …

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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