France

Un an d’emprisonnement pour la diffusion d’images de policiers

Peuple de France, on veut vous museler !

Lutter pour ne pas faire passer cette lois.

Désormais, vous ne pouvez plus dénoncer des violences policières avec un support vidéo qui est une preuve incontestable s’il y a un abus.

Un an d’emprisonnement pour la diffusion d’images de policiers sur internet : le nouveau projet de loi des Républichiens ! Oups pardon les Républicains.

Interpellation par étranglement d’un jeune manifestant par des policiers de la BAC, le 23 février 2019 à Montpellier lors de l’acte XV des gilets jaunes.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’époque n’est pas avare en scandales sanitaires, sociaux, politiques ou policiers ! Si bien qu’on peut se demander dans quel état se retrouvera une société française déjà à bout de souffle dans quelques années !

Dernier en date : un nouveau projet de loi, présenté le 26 mai devant l’assemblée nationale par Eric Ciotti et toute une clique de députés Les Républicains, prévoit de punir d’un an d’emprisonnement et d’amendes de 15 000 euros les personnes diffusant des images de policiers sur internet ! Avec, comme si ça ne suffisait pas, une clause mentionnant une peine plancher minimale pour ce type de délit, de six mois d’emprisonnement et 10 000 euros d’amende, à laquelle un tribunal ne pourrait déroger que “par une décision spécialement motivée.”

Le principal syndicat policier, Alliance Police Nationale, de sensibilité “extrême-droite”, semble se réjouir de la nouvelle ! Qui incarne d’ailleurs une revendication importante du syndicat !

Déjà en décembre 2019 le sénateur La République En Marche de l’Hérault Jean-Pierre Grand proposait un amendement, finalement rejeté, à la loi Avia, elle aussi très inquiétante et adoptée récemment, allant dans le sens de la proposition d’Éric Ciotti !

Quelles que soient la réalité des peines qu’une telle loi entraînerait pratiquement dans les tribunaux, il s’agirait là d’un outil de plus, dans un arsenal policier et juridique de plus en plus lourd chaque semaine, pour criminaliser des personnes ne faisant que rendre compte de la révoltante explosion des violences policières ! Les même syndicats policiers qui soutiennent ce projet de loi s’étaient offusqués de la création de l’application Urgence Violences Policières, permettant de mettre en lieux sûrs instantanément sur des serveurs spécifiques des images documentant des violences policières.

Devra-t-on demain « flouter » le visage des policiers sur les réseaux sociaux et dans les médias ? Christophe Castaner a certes assuré ce mercredi matin n’avoir demandé « aucune étude juridique » sur l’encadrement des vidéos des agents. Mais, comme l’a révélé Mediapart ce dimanche, la police nationale se penche actuellement sur la possibilité de faire évoluer le cadre juridique autour de cette question.

La direction générale de la police confirme auprès de 20 Minutes qu’elle est ici « dans son rôle d’analyse des remontés de terrain ». La question de l’enregistrement des agents sur le terrain et d’une restriction de la diffusion des images figure ainsi parmi une quarantaine d’évolutions envisagées par les services du nouveau patron de la police, Frédéric Veaux.

Ma conclusion:
Encore une fois, vouloir s’attaquer aux symptômes plutôt qu’aux causes. Si la Police a une si mauvaise image, il doit bien y avoir une raison, ce serait plus intelligent de chercher aussi une solution de ce côté-là. Il doit y avoir un moyen pour faire que la population ait de nouveau confiance envers la Police. Là on stigmatise encore plus ceux qui s’opposent à la Police, ce qui ne règle pas le problème et peut aggraver la situation.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

Articles similaires

Donnez-nous votre avis sur cette article !

Bouton retour en haut de la page