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La Moldavie et la Géorgie ont déposé une candidature à l’Union européenne

Dans un contexte de tensions extrêmes en Europe liées à l'intervention militaire russe en Ukraine

La Moldavie et la Géorgie ont déposé une candidature à l’Union européenne

Les deux pays ont déposé leur candidature officielle à l’Union européenne, dans un contexte de tensions extrêmes en Europe liées à l’intervention militaire russe en Ukraine. «Nous signons aujourd’hui la demande d’adhésion à l’UE», a déclaré devant la presse la présidente moldave Maia Sandu, ce 3 mars.

«Certaines décisions doivent être prises de manière prompte et déterminée», a ajouté la dirigeante de cet Etat voisin de l’Ukraine, qui fait actuellement l’objet d’une intervention militaire russe.

La Moldavie, ancienne république soviétique, avait signé en 2014 avec Bruxelles un accord d’association, qui n’offre cependant aucune garantie d’intégration ultérieure.

Peuplé de quelque 2,6 millions d’habitants, le pays figure parmi les plus pauvres d’Europe et est victime d’une émigration massive en raison d’un chômage endémique. Depuis le début des années 1990, près d’un tiers de sa population est partie, un déclin démographique parmi les plus élevés au monde. La Moldavie emboîte le pas à la Géorgie, qui a également demandé le jour même son adhésion à l’UE sur fond d’inquiétudes face à l’offensive russe en Ukraine.

«Nous déposons une candidature pour une adhésion à l’UE», a en effet écrit le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili, dans un communiqué. «La Géorgie est un Etat européen et continue d’apporter une contribution précieuse à sa protection et à son développement», a-t-il ajouté, qualifiant une adhésion à l’UE d’«objectif stratégique» pour Tbilissi.

Le gouvernement géorgien avait émis l’intention l’année dernière de ne présenter sa candidature à l’UE qu’en 2024. Ce pays du Caucase est secoué par une crise politique et son gouvernement s’est attiré des accusations d’atteintes aux libertés. L’ancien président Mikheïl Saakachvili (2004-2013), devenu le chef de file de l’opposition, est actuellement emprisonné pour abus de pouvoir. Il mène une grève de la faim contre son incarcération qu’il juge politique.

Des candidatures qui font suite à celle de l’Ukraine Ces deux candidatures surviennent après celle de l’Ukraine, dont le président Volodymyr Zelensky a effectué une demande expresse le 28 février. Le 27 février, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait déclaré que l’Union européenne (UE) souhaitait que l’Ukraine devienne l’un de ses Etats membres, alors que l’intervention militaire russe dans ce pays d’Europe de l’Est est en cours. «Nous avons un processus avec l’Ukraine qui consiste, par exemple, à intégrer le marché ukrainien dans le marché unique que nous avons.

Nous avons une coopération très étroite sur le réseau énergétique, par exemple, autant de sujets sur lesquels nous travaillons en étroite collaboration et, en fait, au fil du temps. Ils font partie de nous. Ils sont l’un d’entre nous et nous voulons qu’ils nous rejoignent [au sein de l’UE]», avait alors déclaré la chef de l’exécutif européen. L’intégration à l’UE est un processus au long cours pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen. Il nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre, comme la stabilité politique et une économie de marché viable. Il exige en outre l’aval unanime des 27 pays membres.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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