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Violence faite aux femmes en ukrainiennes par l’armée Russe

Un soldat viole une Ukrainienne après avoir tué son mari, devant son enfant

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a accusé vendredi des soldats russes de « violer des femmes dans les villes ukrainiennes occupées », demandant la création d’un tribunal pénal spécial pour juger le « crime d’agression » commis par l’armée de Vladimir Poutine.

Un soldat russe accusé d’avoir violé une Ukrainienne après avoir tué son mari: «Nous ne resterons pas silencieux»

Une femme de Brovary aurait récemment été violée par un soldat russe, a ainsi rapporté la députée. Le soldat aurait d’abord tiré sur son mari dans leur maison, puis l’aurait violée devant son enfant. L’affaire fait l’objet d’une enquête et les autorités ont émis un mandat d’arrêt à l’encontre du soldat en question.

« Il y a beaucoup plus de victimes que cette seule affaire, qui a été rendue publique par la procureure (Iryna Venediktova). Nous nous attendons évidemment à d’autres cas, qui seront rendus publics lorsque les victimes seront prêtes à en parler », a affirmé Maria Mezentseva

Les viols et les agressions sont considérés comme des crimes de guerre et des violations du droit humanitaire international.

Des faits de viols dénoncés

De plus, ce n’est pas la première fois que des faits de viols commis par l’armée russe sont dénoncés. Le 4 mars dernier, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, avait déjà accusé des soldats russes de tels crimes. « Nous avons malheureusement de nombreux cas de soldats russes qui violent des femmes dans les villes ukrainiennes occupées », avait-il déclaré, demandant la création d’un tribunal pénal spécial pour juger le « crime d’agression » commis par Vladimir Poutine.

Le même jour, la porte-parole des Femen Inna Shevchenko, avait confirmé cette information, affirmant avoir reçu des témoignages de plusieurs femmes et jeunes filles ukrainiennes.

Mi-mars, à l’occasion d’une rencontre avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, quatre députées ukrainiennes avaient également accusé les forces armées de Vladimir Poutine de violer et d’exécuter des femmes vulnérables. Lesia Vasylenko, Maria Mezentseva, Alona Shkrum et Olena Khomenk avaient notamment assuré que les forces russes avaient violé des civiles de plus de 60 ans avant de les pendre.

Un possible « phénomène de masse de viols de l’armée »

Les viols et agressions sexuelles sont « un comportement inhérent aux pratiques en temps de guerre », rappelle l’historienne Elodie Jauneau à 20 Minutes. Ces crimes sont cependant toujours analysés sur le temps long, les femmes dénonçant les viols qu’elles ont subis longtemps après les faits, la priorité étant de survivre et de protéger leurs enfants. « Je ne serais pas surprise que d’ici trois semaines ou trois mois, on découvre un phénomène de masse de viols de l’armée », poursuit la spécialiste.

De plus, de nombreuses femmes et jeunes filles ukrainiennes se retrouvent à traverser la frontière seules, les hommes entre 18 et 60 ans n’ayant plus le droit de quitter le pays, puisqu’ils sont appelés à prendre les armes. « Nous avons vu de très nombreuses femmes avec des enfants et de jeunes filles voyageant seules, (or) les femmes sont très vulnérables dans ces situations », a déclaré Ninja Taprogge, qui travaille pour l’ONG Care.

Dmytro Kouleba s’exprimait depuis l’Ukraine dans le cadre d’une réunion en ligne organisée par Chatham House, un institut basé à Londres qui suit les relations internationales, en présence notamment de l’ancien premier ministre britannique Gordon Brown. «Quand les bombes pleuvent sur vos villes, que des soldats violent des femmes dans des villes occupées, et nous avons malheureusement de nombreux cas de soldats russes qui violent des femmes dans les villes ukrainiennes, c’est difficile évidemment de parler de l’efficacité du droit international», a affirmé le ministre ukrainien. «Mais c’est notre seul outil disponible pour nous assurer qu’à la fin, tous ceux qui ont rendu cette guerre possible soient amenés devant la justice et pour que la Fédération russe, comme pays ayant commis un acte d’agression, soit elle aussi tenue pour responsable», a-t-il ajouté.

Une juridiction spéciale

Huit jours après l’invasion russe de l’Ukraine, Dmytro Kouleba s’est dit en faveur de la création d’un tribunal pénal spécial pour juger le «crime d’agression »russe en Ukraine, une initiative portée par des dizaines de spécialistes du droit international et des personnalités politiques et littéraires telles l’ex-premier ministre britannique Gordon Brown ou l’écrivain américain Paul Auster. «Il nous manque une arme cruciale dans le combat légal contre Poutine», a affirmé Gordon Brown, qui a signé un appel à la création d’une juridiction spéciale pour «combler le vide» laissé par la Cour pénale internationale (CPI).

La CPI a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête sur la situation en Ukraine, évoquant de possibles «crimes de guerre» et des «crimes contre l’humanité». Mais elle ne peut pas poursuivre pour «crime d’agression» -l’attaque d’un État contre un autre planifiée par un dirigeant politique ou militaire- si ce pays n’a pas ratifié le Statut de Rome, ce qui est le cas de la Russie et de l’Ukraine. Mais «la plupart des gens seront d’accord pour que cet acte d’agression (par la Russie en Ukraine) fasse l’objet d’investigations, soit poursuivi et puni», a estimé Gordon Brown.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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