La séparation entre riches et pauvres s’accroît en France
Étudiants, intérimaires, chômeurs, mais aussi autoentrepreneurs et artisans.
Cette escalade de la pauvreté en France est préoccupante au regard du pourcentage d’enfants qui vivent sous le seuil de pauvreté. 8,8 % des enfants vivent dans un ménage dont le revenu est inférieur à 50 % du revenu médian national.
Cela représente une augmentation de trois millions d’enfants en France vivant sous le seuil de pauvreté.
L’éducation, la santé et l’insertion sociale et professionnelle sont des sujets de préoccupation concernant les enfants en France. Les enfants migrants sont privés de la plupart de ces droits fondamentaux, vivant dans des bidonvilles et subissant des discriminations plus sévères et ne pouvant bénéficier de l’aide française. Les enfants de ces foyers appauvris en France n’ont pas de moyen de sortir de la pauvreté, laissant à l’Etat le soin de leur apporter une aide.
Bien que le CDH existe, de nombreux programmes d’aide français ne ciblent pas spécifiquement la pauvreté et la nécessité de réduire la pauvreté intérieure. La France participe aux politiques et programmes d’aide étrangère, comme le Comité d’aide au développement de l’OCDE, mais l’aide intérieure de l’État est laissée principalement au Conseil des droits de l’homme et à quelques autres organisations.
Les organisations qui luttent contre la pauvreté en France sont principalement des fondations locales.
En France, les citoyens se mobilisent au travers d’associations pour lutter contre la pauvreté. Grâce à ces efforts, la malnutrition, le manque d’eau, l’assainissement et l’éducation sont abordés et des progrès sont réalisés. Leur travail continu peut contribuer à améliorer la vie des personnes les plus démunies en France.
Étudiants, intérimaires, chômeurs, mais aussi autoentrepreneurs et artisans.
Selon les associations caritatives, la crise sanitaire a fait basculer dans la pauvreté un million de Français, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté monétaire à 1 063 euros par mois et par unité de consommation, il concernait 14,8 % des ménages en 2018, selon l’Insee.
Dix représentants d’associations (Fondation Abbé Pierre, Médecins du monde, Secours catholique, ATD Quart Monde, Emmaüs…) insiste auprès du gouvernement pour demander une hausse des principaux minima sociaux, ainsi que l’ouverture du RSA dès 18 ans. Mais nous restons déçus, impatients, faute de réponses immédiates, a résumé Christophe Devys, président du collectif Alerte.
Le rapport indique que le nombre de personnes qui profitent de l’aide alimentaire, c’est-à-dire qui ne sont plus en mesure de se nourrir correctement, a considérablement augmenté. En France, cela concerne 7 millions de personnes, contre moins de 5 millions avant la crise. Dans le monde, d’après leurs statistiques, plus de 10% de la population est en situation de malnutrition.
Les femmes sont une population très vulnérable. Leur statut est profondément inégalitaire par rapport aux hommes. En France par exemple, il n’y a pas de parité salariale entre les hommes et les femmes, même s’il y a eu des progrès. Les femmes sont souvent dans les métiers les plus exposés, qui ont aidé à faire passer la pandémie mais qui en même temps avaient des salaires trop bas pour faire face à des charges supplémentaires.
À l’autre bout de la pyramide démographique, il y a beaucoup de jeunes, qui ont des situations très précaires. C’est notamment le cas dans le monde étudiant. Ils n’ont plus accès à un restaurant universitaire ou à un logement parce qu’ils n’ont plus les moyens de se payer une chambre d’étudiant. Ils sont dans des situations extrêmement difficiles et souffrent psychologiquement parce qu’ils ne peuvent plus étudier ou travailler parce que l’activité est insuffisante pour eux.
Il y a eu ce que les économistes appellent des réformes fiscales régressives, dans le sens où elles sont défavorables aux plus pauvres et très favorables aux plus riches. Il y a des économistes qui ne sont pas engagés au sein d’ONG, comme Thomas Piketty, qui font le même constat, avec une méthodologie différente. Il est favorable à une restauration de l’ISF ou la mise en place d’un impôt sur le revenu plus progressif, avec des tranches de revenus supérieurs avec des taux plus importants, mais aussi une fiscalité plus juste sur les entreprises.
« Les dix hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune, tandis que plus de 160 millions de personnes auraient basculé dans la pauvreté ». C’est ainsi que l’ONG Oxfam résume l’une des conclusions à laquelle elle est parvenue dans son rapport titré « Les inégalités tuent »
Alors que les riches se sont enrichis, les plus précaires se sont appauvris.
La pandémie s’est traduite au départ par une chute considérable de l’activité et de l’emploi, et donc des revenus en baisse. Il y a eu des compensations, comme le chômage partiel ou les prêts garantis aux entreprises en France. Mais ça n’a pas permis aux populations proches du seuil de pauvreté, qui ont les niveaux de vie les plus bas, de profiter de ces mesures.
Le rapport indique que le nombre de personnes qui profitent de l’aide alimentaire, c’est-à-dire qui ne sont plus en mesure de se nourrir correctement, a considérablement augmenté. En France, cela concerne 7 millions de personnes, contre moins de 5 millions avant la crise. Dans le monde, d’après leurs statistiques, plus de 10% de la population est en situation de malnutrition.
Il y a véritablement une forme de paupérisation de ces populations-là les plus vulnérables.
Il y a un sujet de préoccupation supplémentaire, c’est la montée de l’inflation. Elle attaque directement le pouvoir d’achat, c’est-à-dire la capacité des plus vulnérables à acheter. Elle touche les prix des biens de consommation de base, à savoir l’alimentation, les transports, l’énergie, la santé, ce qui fait que les plus précaires ont du mal à accéder à ces services. Il y a véritablement une forme de paupérisation de ces populations-là.
La pandémie a fait reculer l’objectif de parité femmes-hommes. Comment cela se fait-il ?
Les femmes sont une population très vulnérable. Leur statut est profondément inégalitaire par rapport aux hommes. En France par exemple, il n’y a pas de parité salariale entre les hommes et les femmes, même s’il y a eu des progrès. Les femmes sont souvent dans les métiers les plus exposés, qui ont aidé à faire passer la pandémie mais qui en même temps avaient des salaires trop bas pour faire face à des charges supplémentaires.
Les femmes sont beaucoup plus nombreuses dans les métiers les plus exposés, à bas salaires.
Ce sont elles qui sont les plus touchées, alors qu’elles ont des métiers tout à fait essentiels. Elles ont un métier fondamental pour le bien-être des populations, mais en même temps sont les premières exposées compte tenu du fait qu’elles sont en bas de la hiérarchie des revenus.
D’autres franges de la population ont été très touchées par cette pandémie.
Les personnes âgées ont souvent des pensions ou des retraites très faibles, en dessous du minimum de pauvreté. On voit de plus en plus de personnes âgées dans les files d’attente pour l’aide alimentaire, parce qu’elles n’ont plus accès dans de bonnes conditions à une nourriture décente.Ils sont dans des situations extrêmement difficiles et souffrent psychologiquement parce qu’ils ne peuvent plus étudier ou travailler parce que l’activité est insuffisante pour eux.
Une meilleure distribution des ressources
En France, le système fiscal est devenu depuis quelques années, notamment depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, moins redistributif.
Pourquoi ? Il y a eu des réformes fiscales, sur lesquelles Oxfam mais aussi d’autres ONG proposent de revenir, comme la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), ou d’une imposition du capital des revenus financiers avec une taxation forfaitaire qui supprime toute forme de redistribution.
Il y a vraiment quelque chose de scandaleux, c’est de voir que les plus riches échappent très largement à l’impôt grâce à l’évasion fiscale.
Il y a eu ce que les économistes appellent des réformes fiscales régressives, dans le sens où elles sont défavorables aux plus pauvres et très favorables aux plus riches. Il y a des économistes qui ne sont pas engagés au sein d’ONG, comme Thomas Piketty, qui font le même constat, avec une méthodologie différente. Il est favorable à une restauration de l’ISF ou la mise en place d’un impôt sur le revenu plus progressif, avec des tranches de revenus supérieurs avec des taux plus importants, mais aussi une fiscalité plus juste sur les entreprises.
Il y a vraiment quelque chose de scandaleux, c’est de voir que les plus riches échappent très largement à l’impôt grâce à l’évasion fiscale. On constate que les gouvernements successifs ne mettent pas en mesure tout ce qu’il faudrait faire pour récupérer ces impôts qui ne sont pas payés. Il y a une alerte à apporter par rapport à cela et il y a vraiment de l’argent public à récupérer. Ça devrait être fait en priorité pour donner à la puissance publique les moyens de faire de la redistribution en direction des populations les moins favorisées.
Le paradoxe que j’ai souligné tout à l’heure, c’est que les grandes entreprises ont profité de la crise très largement grâce aux aides publiques. Ces aides publiques, c’est l’argent de tous les contribuables. Il y aurait un juste retour des choses à organiser une réforme fiscale et des prélèvements supplémentaires, notamment sur l’enrichissement énorme qu’ont réalisé ces acteurs-là. Ce serait un juste retour de chose qu’on les amène à faire un effort fiscal.
La mixité sociale dans les logements, le rêve d’un pari gagnant
Des disparités qui ne sont pas liées à la taille des villes.
Le détail des villes où cet indice, dit « de Theil », est à la hausse ou à la baisse, n’a pas été dévoilé. Mais l’étude montre que Marseille, Lille, Rouen, Tours, Angers, Mulhouse, Nîmes, Le Havre, Avignon, Limoges et Poitiers font partie des villes les moins mixtes.
A l’inverse, c’est à Grenoble, Nice, Saint-Etienne, Cannes, Lens, Annecy, Pau, Bayonne, Quimper, Lorient et Saint-Pierre de La Réunion que les deux populations sont les plus mélangées.
Les cartes qui prouvent l’impact de la ségrégation scolaire en France
« Ces disparités spatiales ne sont pas liées à la taille ou à la densité de la population », note l’Insee, relevant que l’on trouve des grandes villes comme des petites villes parmi les bonnes et les mauvaises élèves.
Moins de mixité dans les quartiers prioritaires
Plus les inégalités de revenus sont élevées dans une ville, plus la ségrégation risque d’y être importante, note en revanche l’Insee.
Les populations les plus concentrées dans les mêmes quartiers sont celles situées aux extrêmes de l’échelle des revenus : les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres.
Les villes où la ségrégation est forte ont un taux de logements sociaux plus élevé, relève d’ailleurs l’Insee, un fait qui « pourrait s’expliquer en partie par la concentration du parc social dans les grands ensembles construits dans les années 1960 ».
La mixité a également baissé dans les quartiers prioritaires, qui concentrent de plus en plus les catégories modestes et abritent de moins en moins de familles riches. Par ailleurs, observe l’économiste Gabriel Zucman, les milliardaires français ont vu leur fortune gonfler de 439 % entre 2009 et 2020, plus que dans tout autre grand pays, hormis la Chine.