ActualitéFrance

Suicide de Lindsay 13, une histoire qui bouleverse la France

Sur les réseaux sociaux, le harcèlement de la collégienne continue

Le 12 mai, Lindsay, une adolescente de 13 ans vivant dans le Pas-de-Calais, s’est suicidée après des mois de harcèlement scolaire. Selon la mère de la jeune fille, le harcèlement a continué malgré avoir prévenu les autorités scolaires et continue encore après le suicide de l’adolescente.

Lindsay a été retrouvée morte au domicile de ses parents le vendredi 12 mai. La cause de sa mort ne fait aucun doute : elle s’est suicidée. La jeune fille de 13 ans aurait été victime de harcèlement à l’école pendant plusieurs semaines lors de sa quatrième année dans l’enceinte de son établissement scolaire, le collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil (Nord-Pas-de-Calais).

La jeune Lindsay a tout fait pour de se faire entendre par son administration (CPE, proviseur). Avec l’aide de sa mère, elle a également tenté d’alerter le président de la République sur les brimades scolaires dont elle était victime, mais là encore en vain. Trois semaines après la mort de Lindsay, sa mère, Betty, et son beau-père, François, ont choisi de témoigner ce lundi soir dans TPMP sur C8. Selon la mère de l’ado, le harcèlement continue tous les jour :

« Ils continuent de menacer, d’insulter ma fille, de dire qu’elle est enfin morte, cette salope, je vais pisser sur sa tombe, je vais brûler sa tombe, et ça ne s’arrêtera pas », a-t-elle déclaré sur le plateau de Cyril Hanouna.

Dans cette affaire, quatre mineurs et un majeur ont été mis en examen jeudi 25 mai. Le parquet de Béthune a annoncé que les quatre mineurs étaient mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide », tandis que les majeurs étaient inculpés de « menaces de mort ». Une enquête administrative doit aussi être ouverte par le rectorat de Lille.

Par la suite, Betty a évoqué le jour du décès de sa fille. « Le lendemain, elle s’est réveillée, elle s’est préparée, comme d’habitude. Elle a pris son déjeuner, elle a mangé à la cantine et elle est rentrée aux alentours de 17 heures », s’est-elle souvenue avant de préciser : « Elle était normale. Elle avait des verbes à apprendre, on a fait ses devoirs ». La soirée semblait se dérouler dans les meilleures conditions. « Elle devait aller à un anniversaire le lendemain. On a appris qu’à 17h10, elle avait envoyé un message à sa copine en disant : « Je ne serais pas là demain », a indiqué Betty avant de s’arrêter, les larmes aux yeux.

« C’était prémédité », a précisé Fabrice. « Même nous on ne comprend pas », poursuit Betty avant d’ajouter : « Elle avait le sourire… Ses camarades ont dit qu’ils ne l’avaient jamais eu aussi souriante que le jour de sa mort ». Mais que s’est-il passé ? Pour la mère de Lindsay, la possibilité qu’elle ait « reçu quelque chose entre temps » n’est pas à exclure.

Sur le plateau de Cyril Hanouna, les parents de l’adolescente veulent faire passer des messages importants. « Le harcèlement a commencé en septembre et c’est monté crescendo. Au début c’étaient des insultes, des brimades et au fur et à mesure de l’année, cela a commencé à s’aggraver », indique Fabrice. Par la suite, c’est Betty qui a apporté des précisions. « C’est Lindsay qui nous l’a dit dès le départ. Elle a été insultée sur son physique, elle était ridiculisée tout le temps », a-t-elle confié avant d’ajouter : « J’ai été voir ces filles à plusieurs reprises, même la maman d’une d’entre elles s’en est mêlée. « Un accident est vite arrivé », a-t-elle envoyé à ma fille ». De son côté, Lindsay faisait la forte. « Elle disait qu’elle n’avait pas peur, elle me montrait les messages, je suivais tout », poursuit Betty qui précise : « Je pensais qu’elle se reposait sur moi, que ça ne l’atteignait pas ». Jusqu’au jour où Lindsay a commis l’irréparable.

Suicide de Lindsay : pourquoi ses proches ont-ils voulu témoigner ?

Fabrice et Betty étaient présents sur le plateau car ils ont estimé avoir été « totalement lâchés dans cette histoire », déplore Fabrice. « Pourtant Lindsay criait à l’aide », rappelle Betty qui précise également que sa fille lui avait parlé des messages qu’elle recevait mais aussi du harcèlement dont elle était victime. Des menaces sur les réseaux sociaux ou dans l’établissement scolaire, prévenu de ce qu’il se passait. Un jour, l’adolescente a été tabassée par ses harceleuses. « Le directeur nous a dit qu’il ne pouvait rien faire, c’était en dehors de son établissement », a regretté Fabrice. Le beau-père de l’adolescente a ensuite précisé avoir tenté d’obtenir de l’aide. « On a appelé l’académie, les services de police, le proviseur du collège, sans suite. On a reçu aucun courrier ou appel de leur part suite au décès de Lindsay », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Sa grand-mère a même contacté Emmanuel Macron, sans réponse ».

Un témoignage bouleversant.

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

Articles similaires

Donnez-nous votre avis sur cette article !

Bouton retour en haut de la page