Psychologie

Théorie de l’intérêt social

Bien que la compréhension de l’intérêt social ne soit pas largement connue, son potentiel d’engendrer une société plus harmonieuse et un sens à la vie est vaste.

Les personnes ayant un intérêt social élevé font preuve d’une activité coopérative, constructive et contributive dans le contexte de relations empathiques. Bien que l’intérêt social soit reconnaissable dans la petite enfance d’une personne, il peut aussi être nourri et développé tout au long de la vie. Il est essentiel d’encourager les enfants à être sensibles aux besoins des autres et à essayer de comprendre les perspectives des autres pour stimuler la croissance de la dimension de la personnalité.

Bien que l’intérêt social comporte des éléments altruistes, un sentiment de bien-être psychologique s’acquiert en transcendant les préoccupations égocentriques. Trouver un sens et un but à la vie en participant à des activités qui vont au-delà de soi est un aspect clé de l’intérêt social. L’appartenance à un groupe réduit également le sentiment d’isolement et de solitude qui peut faire partie de la condition humaine.

Des personnes qui ont un déficit d’intérêt social, diminuent leurs capacités d’éprouver un sentiment d’appartenance et d’empathie envers les autres. Le défi de la société est de savoir comment stimuler le développement de l’intérêt social, y compris chez les personnes qui refusent de coopérer et de contribuer aux efforts.

Le “style de vie” est l’ensemble des constructions et des récits personnels que l’on a conçus pour faire face à l’être-dans-le-monde. Si l’on a un intérêt social, alors on manifeste ou on adopte un style de vie “utile”. Si l’on n’a pas d’intérêt social, on est égocentrique et on ne s’occupe que de soi. Un tel style de vie est “inutile”.

La condition d’être inutile n’est pas pathologique. Une personne ne “possède” pas un ensemble défini de symptômes psychologiques. Au contraire, elle les “utilise” dans ses rapports avec les autres et vit selon leurs paramètres, leurs limites et leurs contraintes. Elle croit qu’il doit y avoir des avantages à les déployer et que sa vie changerait pour le pire si elle n’était pas capable de le faire. En ce sens, la névrose est une forme d’évasion de la réalité. La personne inutile n’est pas malade, mais simplement “découragée” parce que les relations dysfonctionnelles qu’elle a développées entraînent une perte de fonctionnement social et une détresse mentale subjective.

L’évaluation de la “constellation familiale”, qui est l’ensemble des circonstances dans lesquelles une personne est née, comme le sexe et l’ordre de naissance. Elle se poursuit à travers les ” premiers souvenirs “, qui sont des événements formateurs qui influencent dynamiquement la croissance et le développement de la personnalité de chacun. A l’issue de ce processus, on pourra constater ses “erreurs fondamentales”, qui sont des erreurs conceptuelles et des modalités ou manières d’être négatives. On les adopte habituellement, ou on s’en sert comme base d’action, dans le cadre de son style de vie. On pourra aussi identifier et inventorier ses ” atouts “, qui sont des réalisations ou des exemples réussis d’orientation vers des personnes et des projets qui ne sont pas égocentriques.

La source des erreurs fondamentales comme un “complexe d’infériorité“, qui se comporte “comme si” on était de moindre envergure (émotionnelle, physique, intellectuelle) que les autres, et crée ensuite un style de vie basé sur cette croyance. Le complexe d’infériorité est plus qu’une simple cognition ou une attitude. C’est une forme d’égocentrisme et d’autodestruction. Si l’on poursuit uniquement des objectifs d’origine personnelle, on a tendance à s’isoler soi-même et à éviter le risque. Les gens ont une idée d’eux-mêmes, c’est-à-dire la croyance qu’ils ont en ce qu’ils sont. Les gens ont aussi un idéal de soi, ce qui est une croyance sur la façon dont on devrait être. On fait l’expérience d’une dissonance entre ces deux idées. Plus la tension entre eux est grande, plus le sentiment d’infériorité est grand, parce que l’on agit d’abord pour préserver sa propre conception de soi.

Les sentiments d’infériorité conduisent à leur tour à l’auto-agrandissement et à la poursuite d’un style de vie inutile. Elles ont pour résultat la promotion de l’intérêt personnel plutôt que de l’intérêt social. L’intérêt social est plus important que l’intérêt individuel ; en d’autres termes, la meilleure expression de l’intérêt individuel est de s’orienter vers l’intérêt social. Ce n’est qu’après avoir reconnu ses erreurs fondamentales et pris des mesures prophylactiques pour les atténuer que l’on peut ensuite passer à un style de vie utile. L’intérêt social sous-développé ou sous-développé se manifeste par une mauvaise exécution des tâches de base de la vie. Se réorienter pour poursuivre son intérêt social réorganise à son tour son style de vie et permet d’éviter de commettre d’autres erreurs fondamentales. Éradiquer son “complexe d’infériorité” éveille un intérêt social sous-développé ou non.

L’intérêt social est une attitude ou une perspective visant à améliorer le bien-être des autres. Il comprend alors un ensemble de croyances sur la relation entre les actions et les résultats. Les actions mettant en évidence l’intérêt social entraînent l’apparition d’un certain nombre de résultats, qui sont bénéfiques pour le bien-être ; ceux qui ne le sont pas réduisent le bien-être. Cette bifurcation ignore toutefois la possibilité qu’une action concertée de groupe ne soit pas dans l’intérêt de tous les membres du groupe, ou dans l’intérêt des membres d’autres groupes. Dans une société démocratique, il existe de nombreuses interprétations de ce qui pourrait améliorer le bien-être. Une société totalitaire peut n’avoir qu’une seule interprétation, avec laquelle beaucoup sont discrètement en désaccord. Différentes cultures en soi auront des points de vue différents.

A moins qu’une personne ne soit une personne d’influence, il est peu probable que ses actions se traduisent par une augmentation globale du bien-être social ou qu’elles permettent d’atteindre un objectif social désirable. Dans certains cas, les personnes qui prétendent le faire progresser peuvent simplement se réjouir de leur propre désir de mettre en œuvre un résultat en réponse à leur activité, ce qui n’est pas la preuve ou la promulgation d’un intérêt social. Dans la plupart des cas, les individus font simplement ce qu’ils font sans se demander si cela favorise ou retarde l’intérêt social. Ils sont empêtrés dans la structure de leur propre vie. Ils entreprennent des tâches et poursuivent des buts et des objectifs sans même penser à des notions abstraites comme l’intérêt social.

L’altruisme est un exemple de motif mettant en œuvre l’intérêt social. L’altruisme peut être louable mais n’est pas nécessairement efficace. Elle peut même être contre-évolutionnaire. Les gens sont motivés à faire des choses pour diverses raisons, dont seulement un petit sous-ensemble est altruiste. Les gens peuvent faire avancer l’intérêt social sans nécessairement être altruistes, tout comme beaucoup de gens altruistes peuvent agir d’une manière qui ne fait pas avancer l’intérêt social.

D.S.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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