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La Malaisie : Un paradis tropical… pour les déchets français aussi !

L’écologie désenchanté

La Malaisie : Un paradis tropical… pour les déchets français aussi !

La Malaisie, ses plages de sable fin, ses jungles luxuriantes, ses marchés pleins de saveurs… et ses montagnes de déchets en constante croissance !

Si le tourisme fait rêver, la gestion des déchets, elle, est un véritable cauchemar qui ferait pâlir d’envie les scénaristes de films post-apocalyptiques. Le pays semble avoir trouvé une nouvelle niche écologique : être la poubelle du monde. Et parmi les grands contributeurs à cette décharge à ciel ouvert, la France ne se fait pas prier pour ajouter sa touche personnelle !

Import-export : Le commerce florissant des déchets, made in France

Alors que certains pays s’enorgueillissent de leurs exportations de technologie ou de produits de luxe, la Malaisie, elle, a misé sur un créneau unique : l’importation de déchets plastiques. Depuis que la Chine a fermé ses portes aux déchets étrangers en 2018, la Malaisie est devenue la destination de rêve pour les pays riches en quête d’un exutoire pour leurs ordures. Et la France, avec son célèbre esprit d’initiative, s’est bien sûr lancée dans cette nouvelle aventure internationale.

Dans une ironie mordante, le pays qui se vantait autrefois de ses richesses naturelles est désormais riche en… plastiques étrangers, dont une partie arrive discrètement des ports français. Car oui, nos chers déchets tricolores, qui devraient être soigneusement triés et recyclés, prennent parfois un billet d’avion sans retour pour les contrées asiatiques. Mais bien sûr, tout cela est fait dans le plus grand secret.

Une fraude qui sent mauvais

Sous couvert de « recyclage », une partie des déchets français est exportée vers des pays comme la Malaisie, souvent de manière illégale. Ces déchets, théoriquement destinés à être réutilisés, sont en réalité abandonnés sur place, créant des montagnes d’ordures qui s’accumulent dans des décharges sauvages. Le voyage de ces déchets est digne d’un film d’espionnage : déclarations frauduleuses, conteneurs camouflés, et, à l’arrivée, un accueil loin d’être chaleureux pour l’environnement malaisien.

Les entreprises peu scrupuleuses en France profitent des failles du système et des contrôles insuffisants pour se débarrasser à moindre coût de leurs rebuts, en les envoyant de l’autre côté du globe. Après tout, si c’est loin, ce n’est plus notre problème, n’est-ce pas ? Malheureusement, pour les habitants de ces pays d’accueil forcé, c’est une autre histoire.

Une gestion à la hauteur de l’enjeu… ou pas

Mais ne vous inquiétez pas, la Malaisie ne se contente pas de recevoir les déchets du monde entier, elle sait aussi très bien ne pas les gérer ! Les infrastructures locales, déjà débordées par les déchets domestiques, n’ont aucune chance face à l’avalanche de plastiques importés, y compris ceux venant de l’Hexagone. Résultat ? Les décharges à ciel ouvert prolifèrent, les rivières se transforment en ruisseaux de déchets, et les forêts deviennent des dépotoirs.

Les autorités malaisiennes, devant l’ampleur de la catastrophe, ont évidemment pris des mesures radicales : elles ont promis de renvoyer les déchets dans leurs pays d’origine. Ah, l’éloquence des promesses politiques… En réalité, la majorité des déchets reste sur place, s’accumulant pour former un monument grandiose à l’échec environnemental. Quelques conteneurs ont bien été renvoyés en France, mais le problème reste entier.

Le recyclage : Une chimère tropicale

Le recyclage, cette idée merveilleuse selon laquelle chaque bouteille en plastique pourrait un jour renaître sous la forme d’un gobelet écolo, est en Malaisie une légende urbaine. Seulement une infime portion des déchets est effectivement recyclée. Pour le reste, les rivières et les océans sont devenus les nouveaux centres de tri, où poissons et tortues s’improvisent éboueurs de fortune.

Les habitants, eux, assistent impuissants à ce désastre. Tandis que les politiciens se congratulent de leurs efforts inexistants, la population voit son environnement se dégrader chaque jour un peu plus. Respirer l’air pur de la jungle ? C’était avant que l’odeur des décharges ne devienne l’arôme national.

Vers un avenir lumineux… pour les déchets

La Malaisie, ce joyau d’Asie du Sud-Est, s’est réinventée de manière surprenante. D’un eldorado touristique, le pays est devenu un eldorado pour les déchets du monde entier, y compris ceux estampillés « Fabriqué en France ». Qui aurait cru que la mondialisation amènerait à ce commerce inédit ?

Les optimistes diront que tout ceci n’est qu’une phase, que les autorités finiront par prendre la mesure de la situation. Les réalistes, eux, savent que si rien ne change, la Malaisie pourrait bien devenir le premier pays au monde à voir son patrimoine naturel remplacé par des monticules de plastiques multicolores. Une nouvelle forme d’art, peut-être ?

Alors, la prochaine fois que vous prendrez un avion pour Kuala Lumpur, n’oubliez pas d’emporter votre propre sac poubelle : après tout, tout le monde doit bien contribuer !

Et surtout, gardez à l’esprit que ce sac pourrait bien finir plus près de chez vous que vous ne l’imaginez…

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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