Psychologie

Seagulling : Le Romantisme 2.0

La Nouvelle Mode Inquiétante

Au-delà du ghosting, après le benching, voici venu le « seagulling »…
Un fléau encore plus sournois que la dernière part de pizza qui disparaît quand tu te retournes pour attraper une serviette !

L’amour ? Autrefois, c’était un charmant sentier fleuri où l’on s’égarait avec délectation en se tenant gentiment la main. Aujourd’hui, c’est un véritable parcours du ninja romantique, où l’on saute d’une application à l’autre, armé de pouces hyperactifs. Il fut un temps où une simple poignée de main moite au cinéma pouvait aboutir à une idylle de plusieurs mois (voire plusieurs années, pour les plus courageux).

Mais ça, c’était avant. De nos jours, on se (dé)construit à coups de swipes, de likes et d’émojis-cœurs envoyés frénétiquement en pleine nuit. Alors qu’on pensait avoir tout vu avec le ghosting (dissimulation subite façon magicien de Las Vegas) ou le benching (on vous met sur le banc de touche, au cas où on aurait besoin de vous en cours de saison), voici qu’un nouvel oiseau sentimental débarque : le seagulling.

Le Seagulling, késaco ?

On pourrait imaginer une technique de parade nuptiale à base de cris stridents et de vols planés au-dessus de vos DM… et franchement, ce n’est pas si loin de la réalité. Le seagulling, c’est ce coup d’éclat mesquin où, après vous avoir fait miroiter le Grand Amour (ou, à défaut, une soirée Netflix et pop-corn), l’élu de votre cœur se met soudain à ne plus vous donner que des miettes d’intérêt. Jamais assez pour vous rassasier, toujours assez pour vous garder sous le coude.

Le seagull est un opportuniste de compétition. Il vous éblouit de belles promesses – « on pourrait se revoir », « tu me manques », « j’ai trop pensé à toi » – mais dès que vous tendez la main (ou le cœur, soyons poétiques), il s’envole d’un coup d’aile, emportant dans son sillage vos espoirs de brunch en amoureux. Et le voilà qui revient quand vous commencez à l’oublier, avec un petit like sur Insta ou un SMS ambigu à deux heures du matin. Il ne s’installe jamais, il plane juste assez pour occuper la piste d’atterrissage… histoire de vous faire patienter sans fin.

Du « Ghosting » au « Seagulling » : l’escalade de l’indifférence

On croyait que le ghosting, c’était déjà le summum de la violence amoureuse. Un jour, vous échangez des messages mignons comme des chatons sur TikTok, et le lendemain, silence radio complet, à croire que l’autre a été kidnappé par des Martiens. Mais le seagulling est encore plus retors : il ne vous quitte pas tout à fait. Il reste en orbite au-dessus de votre vie sentimentale et revient vous lancer un petit coucou quand, par miracle, vous vous apprêtez à tourner la page. C’est le « je te veux, mais seulement quand ça m’arrange ». Le « reste dans mon assiette, mais ne t’attends pas à ce que je te mange vraiment ».

En réalité, le seagulling, c’est comme ces mouettes qui font des ronds au-dessus de votre pique-nique. Elles piaillent, vous filent des frissons, picorent dans votre sandwich, mais dès que vous essayez de les approcher pour établir un vrai contact (ou les chasser avec un magazine roulé), hop, elles s’évanouissent dans le ciel, vous laissant avec une salade à moitié grignotée et un sentiment de profonde vexation.

Comment survivre face à un Seagull ?

La résignation ? Jamais ! Parce que personne n’aime jouer le rôle de la collation gratuite dans l’histoire. Alors, un mini-guide pour vous en sortir :

  1. Ne courez pas après la mouette
    Si vous voyez que votre crush se contente de vous balancer des miettes et fuit dès que vous tendez la main, n’espérez pas le rattraper. Comme les mouettes, plus on les poursuit, plus elles s’envolent.
  2. Coupez l’alimentation numérique
    Résistez à la tentation de liker ses photos ou de répondre en moins de 2 secondes à ses messages. Le seagull se nourrit de votre attention : laissez-le donc mourir de faim (métaphoriquement, bien sûr).
  3. Ne gobez pas ses promesses
    Il adore vous faire croire qu’il va finalement se poser, mais dites-vous bien qu’il a déjà le moteur allumé pour redécoller. Le seagull fait de la prospection permanente : vous n’êtes qu’une piste parmi d’autres.
  4. Visez un autre volatile
    Le monde est vaste et abrite des pigeons voyageurs fidèles, des colibris attentionnés, voire des perroquets prêts à répéter « je t’aime » (un peu trop, certes). Évitez la mouette, cherchez celui ou celle qui veut vraiment construire un nid douillet.

En bref…

Le seagulling n’est pas juste une nouvelle tendance, c’est le symptôme d’une époque où la peur de l’engagement se camoufle derrière la multiplication des options. On consomme des cœurs comme des snacks, en picorant de-ci, de-là, sans jamais vraiment s’installer à table.

Mais qui sait ? Après le seagulling, on trouvera peut-être un mot encore plus tordu pour décrire ce comportement qui consiste à fuir l’engagement tout en maintenant l’autre dans le doute. En attendant, restez sur vos gardes, et surtout, fuyez ces fameux textos de 2 h du matin : d’expérience, rien de bon ne se trame jamais à cette heure-là. Les véritables histoires d’amour, elles, commencent généralement en pleine lumière. Ou au moins avant minuit !

David SCHMIDT

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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