Nature et environnement

A Madrid, une marche pour le climat avec Greta Thunberg

« Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps » car « des gens souffrent ou meurent en raison de l’urgence climatique », a déclaré la jeune Suédoise avant la manifestation.

La Suédoise Greta Thunberg à son arrivée à la Cop 25, le 6 décembre 2019 à Madrid.© Pablo Blazquez Dominguez / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP La Suédoise Greta Thunberg à son arrivée à la Cop 25, le 6 décembre 2019 à Madrid.

Avec la jeune Suédoise Greta Thunberg en tête, des milliers de personnes manifestaient ce vendredi à Madrid pour pousser les pays réunis à la COP25 dans la capitale espagnole à agir contre le réchauffement climatique. Sous le mot d’ordre, « le monde s’est réveillé face à l’urgence climatique », cette marche pour le climat partait de la gare d’Atocha.

« Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps » car « des gens souffrent ou meurent en raison de l’urgence climatique », a martelé Greta Thunberg devant la presse avant le début de la manifestation. Devenue l’égérie de la défense de la planète depuis qu’elle a lancé en août 2018 des « grèves de l’école pour le climat », Greta Thunberg a indiqué espérer que la COP25, la réunion annuelle de l’ONU sur le climat, aboutisse à « des choses concrètes ».

« La crise climatique est toujours ignorée par les gens au pouvoir. Ce n’est pas une solution durable que des enfants manquent l’école » pour protester, « nous aimerions des actions de la part des gens au pouvoir », a-t-elle insisté.

Dans la manifestation, à laquelle doit aussi participer l’acteur espagnol Javier Bardem, des pancartes clamaient « Sans planète, pas de futur » ou « Politiques, la Terre se meurt ». « Le changement climatique nous touche tous, nous mais aussi les générations futures. Il faut en prendre conscience, le monde va vers sa fin », a déclaré Paula Sánchez, Madrilène de 16 ans. Une autre marche est prévue simultanément à Santiago du Chili, où devait se tenir la COP25, avant que le pays ne renonce à l’accueillir en raison d’un mouvement social sans précédent, et ne soit remplacé au pied levé par l’Espagne.

Partie en voilier vers le continent américain pour assister au sommet de l’Onu sur le climat à New York en septembre et à la COP prévue au Chili, Greta Thunberg, qui ne prend pas l’avion, a dû faire le chemin inverse en catamaran pour revenir en Europe. A Lisbonne depuis mardi, après trois semaines en mer, elle est arrivée à Madrid vendredi matin en train de nuit.

Dans la matinée, la jeune fille de 16 ans s’était rendue par surprise sur le site de la COP25 pour rejoindre, entourée d’une horde de journalistes et de curieux et protégée par le service d’ordre des Nations unies, quelques dizaines de jeunes de son mouvement Fridays for Future.

« 2019, l’année du réveil climatique »

« 2019 a été sans aucun doute l’année du réveil climatique », selon Pablo Chamorro, porte-parole de la manifestation, en référence aux manifestations monstres des jeunes pour le climat ou à l’émergence du mouvement de désobéissance civile non-violente Extinction Rébellion.

« Les discours ne suffisent plus, il faut des actions concrètes », a martelé pour sa part Estefania Gonzalez, militante chilienne et porte-parole de Société Civile pour l’Action Climatique (SCAC), plateforme regroupant plus de 150 associations chiliennes et internationales.

Le Dalaï Lama a apporté son soutien aux manifestants dans un tweet : « Nous ne pouvons plus exploiter les ressources de la terre (…) sans nous soucier des générations futures. Je soutiens les manifestations des jeunes contre l’inaction des gouvernements face à la crise climatique ».

« Ambition insuffisante »

Les quelque 200 signataires de l’Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, sont réunis depuis lundi pour deux semaines à Madrid, pressés de toutes parts pour fixer des objectifs plus ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais alors que le mercure a gagné +1°C depuis l’ère préindustrielle, amplifiant déjà les catastrophes climatiques, cette réunion, dont le slogan est « Time for action », risque de décevoir les attentes.

Dans un manifeste, les associations organisant la marche leur ont adressé un message clair: « Nous retournons dans la rue (…) pour demander des mesures réelles et ambitieuses aux responsables politiques du monde entier réunis à la COP » et pour qu’ils reconnaissent « que l’ambition insuffisante de leurs accords va mener la planète à un scénario désastreux de réchauffement climatique ».

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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