Les 5 dernières inventions futuristes d’Elon Musk
Des fusées réutilisables aux implants cérébraux en passant par des moyens de transport à énergie solaire, pour révolutionner le monde, Elon Musk ne se limite pas à un seul domaine. Une versatilité à la mesure des ambitions de ce fantasque entrepreneur : améliorer notre qualité de vie et faire face au réchauffement climatique. Selon le classement de milliardaires publié par l’agence Bloomberg en janvier 2021, la fortune du fondateur, entre autres, de PayPal, Tesla ou SpaceX a atteint début 2021 188,5 milliards de dollars, faisant ainsi d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde. Retour sur cinq innovations majeures portées par le célèbre industriel.
Inventeur, chef d’entreprise, ingénieur, entrepreneur : né en 1971 à Pretoria en Afrique du Sud, Elon Musk a plusieurs casquettes. Il commence ses premières inventions dès l’âge de 12 ans, notamment un jeu vidéo, et se laisse inspirer par le Cycle de Fondation d’Isaac Asimov, mythique série littéraire de science-fiction. À l’instar de cet œuvre, Musk croit profondément que l’exploration spatiale et la vie interplanétaire sont cruciales pour la survie de l’homme. Il émigre au Canada, puis aux États-Unis, pays dont il obtiendra la naturalisation, pour se former en physique et économie. Il intègre par la suite un doctorat en physique énergétique à l’Université de Stanford mais l’abandonne après quelques jours pour fonder sa première entreprise, Zip2, avec son frère.
Zip2, guide web pour l’industrie de la presse, sera vendue à Compaq en 1999 pour 307 millions de dollars, dont Musk en obtient 22. Musk a alors 27 ans. Avant ce premier succès, le jeune Elon confie vivre dans des conditions précaires et devoir travailler 7 jours sur 7.
Elon Musk fondera par la suite X.com (qui deviendra PayPal), SpaceX (missions et technologie spatiale), StarLink (connexion internet via satellite), Tesla,Inc (véhicules électriques), SolarCity (panneaux solaires photovoltaïques), Neuralink (implants cérébraux), Hyperloop (vactrain suspendu à très grande vitesse), The Boring Company (système souterrain de transport) et l’association de recherche OpenIA (intelligence artificielle).
Musk doit une grande part de sa célébrité à SpaceX, dont il est le PDG. En 2012 l’entreprise devient la première société spatiale privée à lancer et amarrer une fusée, le Falcon 9, à la Station spatiale internationale. Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Elon Musk espère pouvoir influencer dans les prochaines années sur le développement de technologies en matière de transport électrique, de recherche spatiale, d’énergie solaire ou encore, d’intelligence artificielle.
Les actions de Tesla ont connu une croissance de 720 % pendant l’année 2020. Cette croissance astronomique a fait grimper la fortune personnelle de Musk en flèche, la gonflant ainsi de 155 milliards de dollars au cours de cette même année. Sa fortune, aujourd’hui estimée à 188,5 milliards, le fait remonter sur le podium des hommes les plus riches au monde. Voici les 5 inventions les plus notables qu’il a contribué à développer ces dernières années.
1. Neuralink : Link V0.9, le nouvel implant cérébral
Fondé en 2016, Neuralink développe des implants cérébraux – réversibles – destinés à révolutionner les interactions homme-machine. L’objectif : favoriser la guérison de pathologies d’origine neurologique. Le dernier prototype de puce, nommé « Link VO.9 », d’une taille de 23 x 8 millimètres avec des câbles de 100 micromètres (soit 10 fois plus fin qu’un cheveu), sera installé en moins d’une heure dans le cerveau humain à l’aide d’un robot. Elon Musk a annoncé que l’opération n’entraînerait aucun dégât neurologique et qu’il sera possible de le retirer ou d’insérer un modèle amélioré de la puce (faire un upgrade) sans causer de dommages cérébraux. La puce V0.9 a déjà été implantée sur des cochons avec succès et sans séquelles.
Comment fonctionnent les puces cérébrales de Neuralink ?
Les neurones dans notre cerveau communiquent entre elles par des synapses chimiques et électriques. La puce – ou « Link » – détecte les signaux électriques émis par les synapses avec des électrodes qui seront placées près des neurones en activité. Ces signaux entre cellules seront décodés selon leur mouvement et les parties du cerveau activées par des algorithmes qu’un ordinateur traduira à son tour. En somme, l’ordinateur traduira l’activité cérébrale en temps réel.
Neuralink a rapporté que leur technologie pourrait permettre aux individus implantés de contrôler des appareils technologiques comme des smartphones ou des ordinateurs. L‘un de ses défis majeurs : permettre aux paraplégiques d’écrire des textes pour communiquer, d’utiliser des téléphones portables ou d’interagir avec un ordinateur.
2. Starlink : Internet partout, pour tous et à bas coût
Starlink est une branche de SpaceX créée en 2015. Son objectif consiste à pouvoir assurer une connexion internet haut-débit partout dans le monde, même dans les recoins les plus isolés, et à bas coût. Comment ? À l’aide de satellites. En 2019, l’entreprise en a annoncé le lancement d’une première flotte. En avril 2020, Musk a publié sur son compte Twitter que 420 satellites Starlink étaient désormais opérationnels.
Falcon 9 : la promesse de lanceurs spatiaux réutilisables
Le Falcon 9 portant une flotte de 60 satellites
Les satellites utilisent l’énergie solaire pour fonctionner et ont des propulseurs à effet Hall à gaz de krypton (un type de propulseur qui utilise le champ magnétique et ionise du gaz). On compte actuellement 14 missions spatiales « Starlink », toutes amenées par le lanceur de SpaceX « Falcon 9 Block 5 ». Le « Block 5 » est la version finale du lanceur « réutilisable » Falcon 9. Ce modèle peut atteindre les cent réutilisations nécessitant un solide entretien tous les dix vols.
3. Hyperloop : « à mi-chemin entre le Concorde, le canon électrique et la table d’Air Hockey »
S’envoler de Paris à Marseille en moins de 40 minutes ? Relier New York à Pékin en 2 heures ? Le prototype ou « version alpha » du vactrain ou train ferroviaire à de très grandes vitesses proposé par Elon Musk a été présenté en 2013. L’Hyperloop, ce sont des navettes suspendues par des forces magnétiques répulsives à l’intérieur des tunnels dont l’air est extrait. Ces techniques permettraient de diminuer un maximum de résistance matérielle et d’air possible pour atteindre le maximum de vitesse. Les navettes (ou capsules) sont ainsi propulsées par un moteur d’induction linéaire et font recours à un compresseur pour aspirer l’air. Lors de précédentes présentations, l’entrepreneur de Tesla décrit son invention « à mi-chemin entre le Concorde, le canon électrique et la table d’Air Hockey ». Pour Elon Musk, l’Hyperloop pourrait atteindre une vitesse de 1200 kilomètres par heure. Par comparaison, le vol commercial d’un Boeing atteint approximativement 885 km/h. L’énergie qui alimentera ce système sera, en cohérence avec les aspirations de Tesla bien sûr, solaire.
Pour l’instant, l’entrepreneur de SpaceX et Tesla n’a déposé aucun brevet pour la « version alpha » de l’Hyperloop, afin de, selon ses dires, inciter chacun à développer son propre modèle. Depuis, plusieurs entreprises, start-ups et gouvernements ont lancé des investissements pour réaliser leurs prototypes. La compétition universitaire « Hyperloop pod » sponsorisée par SpaceX a été également organisée à plusieurs reprises de 2015 à 2019 pour étudier la faisabilité du projet. Le concours a été remporté à chaque fois par des étudiants de l’Université technique de Munich, qui en 2019, ont réussi à atteindre 463 km/h avec leur modèle.
Où en est l’Hyperloop en France ?
En janvier 2018, Hyperloop Limoges débute son propre projet sous la direction de la société canadienne Transpod. À Toulouse, un centre de recherche implanté à Francazal vise à construire leur piste d’essai. Plusieurs projets, un objectif : ouvrir la première ligne d’hyperloop commerciale française autour de 2030.
Les premiers voyageurs à tester l’hyperloop marquent l’histoire
La société Virgin Hyperloop a testé son premier voyage avec des passagers : Josh Giegel, fondateur de l’entreprise et Sara Luchian, présidente d’expérience des passagers, ont marqué l’histoire. Le voyage a parcouru plus de 500 km en 15 secondes et a eu lieu dans le désert de Nevada aux États-Unis. Ce premier voyage n’a atteint que 172 km/h mais ce n’est qu’une question de temps. Le centre de recherche The Korea Railroad Research Institut vient d’établir le record de 1000 km/h, mais encore, sans passagers.
4. Tesla Model 3 : une voiture électrique à prix accessible
Le Tesla Model 3 est une voiture type « berline », 4 portes, complètement électrique (zéro émission carbone). Elle fait partie du projet d’Elon Musk et son entreprise, Tesla, Inc., de vendre une voiture électrique à un prix accessible. Le PDG de Tesla avait publié en 2006 « Le plan secret de Tesla Motors » (The Secret Tesla Motors Master Plan) dans lequel il avouait son projet :
– « Construire une voiture de sport
– Utilisez cet argent pour construire une voiture abordable
– Utilisez cet argent pour construire une voiture encore plus abordable
– Tout en faisant ci-dessus, fournir également des options de production d’énergie électrique à zéro émission »
L’entreprise californienne a donc sortie par la suite le Tesla Model X et le Tesla Model S. Pour un Tesla Model 3, le modèle le plus économe de Musk, il faut débourser environ 35 000 dollars (avec une autonomie de 354 km). Les voitures Tesla utilisent, depuis leur premier modèle, des batteries composées de cellules lithium-ion. Jusqu’à ce jour, Tesla recyclait ses batteries par des sociétés tierces mais leur usine Gigafactory à Nevada ouvrira prochainement leur propre centre de recyclage, a annoncé la société.
Écran de la voiture électrique Tesla Model 3
Disponible à la vente dès 2017, le Tesla Model 3, était la voiture électrique rechargeable la plus vendue dans le monde en 2018 et 2019. L’autonomie de la batterie peut varier de 354 à 507 km, ce qui en ferait l’une des voitures électriques les plus endurantes au monde.
Toutes les versions de la Model 3 possèdent la technologie « Autopilot », fonctionnalité qui inclut un radar, huit caméras, douze capteurs ultrasons et un ordinateur d’intelligence artificielle qui permettrait la conduite autonome de la voiture – d’ici à ce que les pays légifèrent sur les véhicules autonomes…
Port de chargement d’une voiture Tesla Model 3
Tesla, Inc. avait promis d’offrir en cadeau un Model 3 à ceux qui pourraient trouver une faille dans la voiture. Richard Zhu et Amat Cam, ingénieurs logiciel et consultants en cyber sécurité, ont remporté le défi après d’avoir réussi à hacker le système de la Model 3.
5. SolarCity : la solution des particuliers pour une transition énergétique renouvelable
SolarCity, société dédiée à la production et installation des panneaux solaires photovoltaïques, devient une filiale de l’entreprise Tesla lorsqu’elle est rachetée par cette dernière en 2016. Elle est fondée en 2006 par les frères Peter et Lyndon Rive, cousins d’Elon Musk, d’après, semble-t-il, une idée de ce dernier. Ce rachat s’inscrit dans la mission de Tesla qui est vouée à « accélérer la transition du monde à des énergies renouvelable » : « L’objectif primordial de Tesla Motors (et la raison pour laquelle je finance l’entreprise) est d’aider à accélérer le passage d’une économie d’extraction et combustion d’hydrocarbures à une économie solaire électrique, que je crois être la solution principale, même si ce n’est pas la seule » a déclaré Musk dans « Le plan secret de Tesla Motors ».
Installation de panneaux solaires SolarCity
Les panneaux solaires fonctionnent grâce à des cellules photovoltaïques composées de matériaux semi-conducteurs tels que le silicone. Ce type de cellule a des propriétés photosensibles. Les photons de la lumière transmettent de l’énergie aux électrons et un mouvement de charge électrique se produit, produisant ainsi de l’électricité. Les panneaux de Tesla sont eux composés de quartz ; l’ambition de Musk s’est recentrée autour de panneaux très résistants pour pouvoir résister entre 25 et 30 ans, même dans des conditions météorologiques fluctuantes. En 2019, Tesla a déclaré qu’ils mettraient en circulation des tuiles extrêmement résistantes à la chaleur (voire au feu), au vent et aux impacts (tels que de la grêle).
Afin de booster l’accès des panneaux solaires auxparticuliers, Tesla a annoncé en 2019 qu’ils les mettraient en location à 50 dollars par mois. Le coût énergétique d’un watt avec la technologie de Solar City a été estimée à 1,49 dollar par panneaux solaire en juillet 2020. Dans le futur, les panneaux solaires ne serviront pas seulement à fournir de l’énergie aux maisons individuelles mais aussi aux voitures électriques Tesla.