Qu’est-ce que le « deinfluencing »
La désinfluence expliquée : Tout ce qu'il faut savoir
La désinfluence expliquée : Tout ce qu’il faut savoir
Le marché des influenceurs informe les gens sur les dernières tendances et leur montre des produits à acheter. Mais certains influenceurs – les désinfluenceurs – tentent de mettre un terme à la surconsommation.
La dernière tendance TikTok ne cherche pas à inciter les consommateurs à acheter des produits, elle fait l’inverse.
Les influenceurs marketing sont l’une des tendances les plus en vogue des médias sociaux : ils recommandent des produits et des services à leurs adeptes dans des vidéos authentiques. Mais les influenceurs commencent à décourager les consommateurs d’acheter trop de produits, à lutter contre la publicité mensongère et à instaurer un climat de confiance avec les personnes qui les suivent.
Qu’est-ce que la « deinfluencing », la désinfluence ?
La désinfluence est la nouvelle tendance sur Instagram, TikTok et YouTube, où les influenceurs expliquent à leurs followers pourquoi ils ne devraient pas acheter un produit. Cette tendance a débuté dans les catégories beauté et style de vie, mais s’est depuis étendue à d’autres domaines et produits populaires. Les influenceurs discutent des produits qu’ils jugent surestimés et proposent parfois des alternatives à leurs followers.
En mars, le hashtag #deinfluencing a été vu plus de 233 millions de fois sur TikTok. Ces vidéos TikTok mettent en garde les utilisateurs contre l’achat de produits populaires, tels que des cosmétiques coûteux, des Ugg Minis, des Dyson Airwrap ou des AirPods Pro. Les influenceurs invitent les autres à réfléchir de manière plus critique à leurs achats et à évaluer leurs besoins plutôt que leurs désirs. La désinfluence tente de persuader les consommateurs de limiter l’excès de déchets.
Les arguments en faveur de la désinfluence
L’influence est omniprésente dans les médias sociaux. Certains affirment qu’elle est exagérée et qu’elle peut entraîner une surconsommation et une dépendance au shopping, les consommateurs essayant de suivre les dernières tendances.
La culture de l’influence favorise une habitude malsaine de surconsommation en essayant de suivre les dernières tendances. Alors que les grands influenceurs encouragent les géants de la fast-fashion ou tels que Shein, la production de vêtements contribue à près de 8 à 10 % des émissions mondiales de carbone, ainsi qu’à 20 % de la pollution mondiale de l’eau, selon ResearchGate. Le transport maritime contribue également à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les personnes qui se désinfluencent favorisent une plus grande durabilité en n’achetant pas autant au niveau du consommateur.
La désinfluence combat le besoin constant d’articles matériels, tels que les vêtements, le maquillage ou les gadgets, que les influenceurs et les tendances de l’internet encouragent. La désinfluence consiste à rejeter la culture matérielle et la société qui promeut le désir et la possession de tout.
Désinfluenceur vs. influenceur
La désinfluence n’est pas un rejet direct du marché des influenceurs, mais elle renforce l’honnêteté avec les adeptes. Les créateurs essaient d’aider leurs adeptes en leur donnant des avis honnêtes au lieu de les encourager à acheter quelque chose dont ils n’ont peut-être pas besoin. Les désinfluenceurs interrogent et attirent le scepticisme sur le battage médiatique autour des produits.
Les influenceurs tentent d’inciter les personnes qui les suivent à acheter un produit et affirment généralement que ce produit est utile à tout le monde. Les désinfluenceurs constatent que les produits ne conviennent pas forcément à tout le monde et essaient de proposer des alternatives, parfois même moins chères.
Les influenceurs et les désinfluenceurs tentent tous deux de persuader les personnes qui les suivent, ils sont donc similaires. Ils renforcent la relation avec leurs fans ou ceux qui les suivent. Les tendances peuvent sembler amusantes, mais l’internet les modifie constamment, ce qui fait qu’il est difficile et coûteux pour les consommateurs de se tenir au courant.
Quoi qu’il en soit, les adeptes se tournent vers les créateurs pour connaître les dernières tendances. Parmi les influenceurs les plus populaires, citons Salt Bae, Huda Kattan, Charli D’Amelio, Khaby Lame et Lele Pons. Les vidéos de désinfluence les plus remarquables sont celles de Heylulaa, Katiehub.org, Livvmarkley et Nadialhambra.
L’essor des influenceurs et du marketing des médias sociaux
Le marketing a changé avec la montée de l’influence des médias sociaux. Le marketing d’influence est devenu un moyen d’atteindre différentes générations, car les gens ont tendance à apprécier les pensées et les opinions de leurs influenceurs préférés.
Un article a été repris dans plusieurs médias dans le monde, le secteur du marketing d’influence devrait atteindre 21,1 milliards de dollars en 2023, selon « The State of Influencer Marketing 2023 Benchmark Report », car les entreprises tentent d’atteindre des publics plus jeunes en faisant appel à des influenceurs. Dans le cadre de l’économie des créateurs, les influenceurs partagent leurs pensées personnelles avec les personnes qui les suivent et créent un climat de confiance avec elles. Ils utilisent ensuite cette confiance pour commercialiser leurs produits.
Soixante et un pour cent des consommateurs font confiance aux recommandations des influenceurs, selon Influencer Marketing Hub. L’élément clé du marketing d’influence est l’authenticité. Les adeptes croient davantage en cette personne qu’en la publicité d’une entreprise.
Que signifie la tendance à la désinfluence pour le marketing d’influence ?
Tous les influenceurs ne considèrent pas la tendance à la désinfluence comme un rejet de leur secteur. Certains d’entre eux considèrent l’augmentation du nombre de clients désinfluencés comme un moyen d’améliorer la confiance et d’éduquer les consommateurs.
La force du marketing d’influence est de gagner la confiance des personnes qui le suivent. En désinfluençant certains produits, certains influenceurs y voient un moyen de renforcer la confiance de leur public et d’influencer éventuellement un autre achat plus tard.
David SCHMIDT