France

La France prendrait «sa part» dans l’accueil des réfugiés ukrainiens

Une protection temporaire devrait leur être donnée pour trois ans

Face à l’afflux de réfugiés ukrainiens aux frontières de l’Union européenne, le ministre de l’Intérieur a annoncé que la France accordera l’asile à toutes les personnes concernées.

Une protection temporaire devrait leur être donnée pour trois ans.

Dans une interview sur France 2 ce 28 février, Gérald Darmanin a détaillé l’annonce d’Emmanuel Macron faite le 25 février selon laquelle la France prendrait «sa part» dans l’accueil des réfugiés ukrainiens. «Ils sont les bienvenus en France, même si on se doute que dans un premier temps, ils vont aller dans les pays limitrophes [de l’Ukraine]», a déclaré le ministre de l’Intérieur, précisant qu’il se joindrait à ses homologues européens le 3 mars pour voter une protection temporaire qui sera accordée à «tous les Ukrainiens arrivant en Europe».

Les ministres européens de l’Intérieur avaient soutenu à une «grande majorité», selon des propos tenus par Gérald Darmanin le 27 février, ce projet d’octroyer une protection temporaire aux Ukrainiens quittant leur pays en raison de l’opération militaire lancée par la Russie le 24 février. Selon Filippo Grandi, le Haut-Commissaire aux réfugiés de l’ONU «plus de 500 000 réfugiés ont désormais fui l’Ukraine vers des pays limitrophes». La commissaire européenne Ylva Johansson, chargée des Affaires intérieures, a averti qu’il fallait se préparer à des «millions» d’arrivées. Selon le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, l’UE doit se préparer à une crise humanitaire aux «proportions historiques», tandis que le Haut commissariat aux réfugiés a estimé qu’une aggravation du conflit pourrait pousser «jusqu’à 5 millions de personnes à fuir» l’Ukraine.

Une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit

Évoquant une probable vague migratoire suite à l’intervention de la Russie en Ukraine, le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée a estimé que les réfugiés ukrainiens pourront être accueillis avec bénéfice par l’Europe.

Un relâchement de langage ?

Dans une interview sur Europe 1 consacrée à l’opération militaire russe en Ukraine, Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée, a affirmé s’attendre «à des mouvements» de population dont il est difficile d’estimer l’ampleur. Mais, selon l’élu, les Ukrainiens qui s’apprêtent à quitter leur pays seront pour l’essentiel «des intellectuels» et apporteront aux pays d’accueil «une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit».

Jean-Louis Bourlanges a expliqué que le président russe Vladimir Poutine aurait intérêt à cette émigration d’une partie de la population ukrainienne «pour se débarrasser d’opposants potentiels». «S’ils sont à l’extérieur, ils ne le gêneront pas», a avancé l’élu, d’autant plus que cette nouvelle vague migratoire embarrassera l’Occident selon lui, «exactement comme a fait [Alexandre] Loukachenko à la frontière de la Biélorussie et de la Pologne». «Nos amis polonais s’apprêtent à recevoir des flots massifs», a souligné Jean-Louis Bourlanges.

Des personnalités politiques de bords très différents se sont prononcés en faveur de l’accueil de réfugiés ukrainiens. Interrogée sur cette perspective sur BFM TV ce 25 février, Marine Le Pen a répondu par l’affirmative : «Il faut respecter la convention de Genève», a-t-elle déclaré, plaidant pour une gestion de la crise «sous l’égide du Haut commissariat aux réfugiés». «Les villes [françaises] doivent se préparer à l’accueil de réfugiés ukrainiens», a indiqué de son côté Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, sur France Info.

Il s’est dit prêt, à cet effet, à mettre à disposition des «lieux qui appartiennent à la ville», en rappelant que la municipalité avait déjà accueilli des réfugiés afghans au moment du retrait des troupes américaines en septembre 2021. Selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, 100 000 personnes ont fui leur foyer en Ukraine et plusieurs milliers d’autres ont quitté le pays depuis le début de l’opération militaire russe ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février.

David SCHMIDT

Journaliste reporter sur Davidschmidt.fr. Chroniqueur radio sur Form.fr.

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